Village
Village de Saint-Benoît
Provence-Alpes-Côte d'Azur ; 04 ; Saint-Benoît
Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
Annot
En village
Moyen Age ; Temps modernes
17e siècle ; 18e siècle ; 19e siècle ; 20e siècle
La première mention écrite de la communauté de Saint-Benoît semble apparaître en 1248, lorsque les seigneurs de Garac attachés au monastère de Saint-Dalmas-de-Valdeblore (Alpes Maritimes), filiale de l’abbaye piémontaise Saint-Dalmas de Pedona en Italie, octroient des donations sur le territoire des Sausses. Un prieuré important, qualifié de « monastérium » est construit. Les moines bénédictins érigent une église en l’honneur de Saint-Benoît, sur ce territoire jusqu’alors difficilement contrôlable. Elle va attirer les habitants d’un village « refuge », implanté en hauteur et ceux plus dispersés sur les espaces environnants. Un nouveau castrum, dont la seigneurie reste aux mains des Garac voit le jour sur un site défensif et forme un prieuré important. En 1264, le nombre de feux d’après les droits d’albergue et de cavalcade s’élevait à 80. Le village appartient au diocèse de Glandevès (Entrevaux) et à la viguerie d’Annot, de la sénéchaussée de Castellane. On dispose de peu de documents d’archives pour la période antérieure au 18e siècle. Au 19e siècle, la question la plus prégnante est celle de l'alimentation en eau, des fontaines et du canal. Une école existe depuis le milieu du 19e siècle. Le village possède également un four à pain, reconstruit en 1927 et un lavoir, en activité jusque dans les années 1960. Dans l’entre-deux-guerres le village a pu vivre en autarcie. Il comptait une épicerie, un tailleur, un chapelier, un notaire, un bistrot, un forgeron et un tailleur. Chaque famille disposait d’un cheptel même modeste et de parcelles capables de faire vivre une famille. La vie du village s’organisait, il y a encore peu, au début du 20e siècle en deux étapes liées au calendrier des travaux agricoles. La tradition orale confirme ce mode de vie. Toute la population du village possédait au moins une parcelle de terrain, située dans la zone d’arrosage. Durant la période estivale, la population « descendait dans les campagnes » avec les bêtes, s’installait dans les fermes et entrepôts pour y passer la bonne saison, en cultivant leur(s) parcelle(s). L’hiver se passait dans le village même, où chacun remontait, regroupait les bêtes (vaches, mulets ou âne, moutons et/ou chèvres), dans les entrepôts. Etaient également entreposées les réserves de foin pour les bêtes et les céréales nécessaires aux hommes.
Le quartier de la Ville est à une altitude moyenne de 714 mètres. La confrontation des cadastres napoléonien et actuel montre que la trame du bâti a très peu évolué. La situation du village sur un site perché a limité les extensions. Ce village-tas de forme circulaire s’organise autour de trois places. L’une s’est développée à partir de l’église paroissiale, en formant des îlots denses de bâtiments mitoyens, certains totalement imbriqués, composés de maisons d’habitations et d’entrepôts agricoles. L’autre derrière l’ancien four communal et dans le prolongement de la place formée par l’église. La dernière place plus au nord, dite place de la Tour s’est constituée à proximité de l’actuelle école. Les rues sont relativement étroites et le plus souvent de forme circulaire. Les constructions se font sur la hauteur, pour former un brise-vent et lutter ainsi contre le froid et surtout contre l’exposition au vent violent. La plupart des bâtiments disposent d'un sous-sol et /ou d’un étage de soubassement. Sur le cadastre de 1830, on constate une concentration de bâtiments à vocation agricole relégués en périphérie, dans les parties nord, nord-est et nord-ouest du village, formant une sorte de rempart. Quelques rues possèdent un nom. La Basse rue, située au sud-ouest du village présente une trame de maisons en lanière. Ce quartier aurait eu une fonction spécifique, selon la tradition orale. Il aurait été dévolu au tissage du chanvre, pour la confection de draps, la culture des parcelles de chanvre rendue possible grâce au canal d’arrosage situé en contrebas du village. Une des caractéristiques constantes du bâti de Saint-Benoît s’appuie sur un réseau de caves taillées dans le grès - transformées pour certaines en remise - sur l’ensemble du village. Certaines relient plusieurs parcelles. Les caves passaient sous l’église, jusqu’au terrain qui sert actuellement de parking. Ce dédale de pièces existait peut être dès l’origine du village et aurait pu servir de fondation aux habitations successivement transformées au cours des siècles. Depuis les années 1960 et la déprise agricole qui a suivi, le village a évolué dans la répartition des fonctions. Si globalement la trame du bâti n’a guère bougé, de nombreux entrepôts agricoles ont été remaniés et transformés en maison d’habitation. Certains ont permis d’agrandir une maison attenante. D’autres ont été totalement abandonnés et quelques-uns même menacent ruine. La plupart des maisons ont également été remaniées ou sont en train de l’être, rendant difficile une datation précise, antérieure au cadastre napoléonien et donc à la charnière du 19e siècle.
Propriété privée ; propriété de la commune
2009
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
2009
Autric Françoise ; Brunet Marceline
Dossier individuel
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Direction Culture et Patrimoine - Service de l'Inventaire général du patrimoine culturel Grand Horizon, 11-13 boulevard de Dunkerque, 13002 Marseille - 04 88 10 76 66