Ouvrage fortifié
Tour
Tour de la Portette
Ouvrage fortifié dit tour de la Portette
Provence-Alpes-Côte d'Azur ; Alpes-de-Haute-Provence (04) ; Entrevaux
Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
Entrevaux
Bourg (le)
1816 G 328 ; 2006 G 183
En village
Fortification d'agglomération d'Entrevaux
IA04001177
4e quart 17e siècle
3e quart 20e siècle
1693
Daté par source
Projetée par Vauban dans son projet du 31 janvier 1693, la tour de la Portette était montée à mi-corps en 1700. Elle occupe l'emplacement de l'ancienne porte du Pont, condamnée après l'effondrement du vieux pont de pierre en 1651. Comme le rappelle Roger Greaves, cette ancienne porte "reçut en 1692 des planchers et un toit afin de servir d'ouvrage de défense ; mais Vauban la fit démolir en 1693 afin de construire le bastion actuel". Le second projet issu de la tournée d'inspection de l'ingénieur, daté du 5 novembre de la même année, critique quant à la qualité de la mise en œuvre, est bien sévère. En effet cette tour était mieux construite que celle située plus à l'est (voir IA04001854). Le rapport entraîna l'ajout d'une guérite ou échauguette à quatre pans couronnant l'angle aigu sud-ouest. Les deux étages, transformés en dépôt puis en chambrées avant 1920 furent aménagées en musée et appartement en 1952. La nouvelle couverture en tuile creuse mécanique semble contemporaine de ces travaux.
Tuile creuse mécanique
Toit à longs pans
Cette tour ne présente pas le plan pentagonal de rigueur que l'on observe sur la tour de la Caserne (voir IA04001854). Dissymétrique, elle affecte une forme de losange composée de deux flancs d'inégale longueur et d'une face biaise. Il était prévu d'opposer au sud un éperon au confluent de la Chalvagne déversant dans le Var qui aurait en outre pu servir d'avant-tête de pont en cas de crue, mais cela aurait exposé la face la plus longue (ouest) au courant du Var. Le schéma initial a donc été inversé, sûrement aussi parce que la mise en place de la courtine sud, en avant des maisons à l'ouest de la tour, a protégé en partie le flanc ouest saillant de la tour. En outre la pointe sud a été émoussée en pan coupé fondé sur un berme ou épi en pierre de taille qui lui-même s'appuie sur la maconnerie préexistante de l'ancien pont, renforçant la solidité de l'ouvrage. La qualité générale de l'édifice et sa mise en oeuvre soignée contrastent avec son pendant à l'est. Cela s'observe pour le parement extérieur, la pierre de taille d'encoignure, les encadrements des bouches des canonnières, ces dernières rythmant les flancs de manière régulière. La porte d'entrée au milieu de la face de gorge atteste de la même qualité : encadrement en pierre de taille avec arc en plein-cintre à claveaux passants un sur deux. La guérite à quatre pans dans l'angle sud-ouest, portée en encorbellement au niveau du cordon signalant l'étage de couronnement crénelé témoigne aussi d'un vrai raffinement dû à un traitement décoratif élaboré. Verticalement les quatre pans reçoivent chacun un encadrement de pilastres qui flanquent deux registres horizontaux délimités par trois bandeaux. Le registre supérieur reçoit une fenêtre s'appuyant sur un cordon central ; le registre inférieur contient quant à lui un tableau à l'aplomb de l'ouverture, entre le cordon central et la plinthe. Si la guérite est en brique pleine, les consoles qui la soutiennent, au profil élaboré, sont en pierre de taille calcaire. De même les créneaux de la face (3) et des flancs (2 à l'ouest, dont un bouché, 3 à l'est) sont de véritables petites fenêtres sous arc surbaissé. Les dispositions intérieures sont similaires à celles de la tour de la Caserne, à quelques exceptions près : même voûtement au rez-de-chaussée avec arcs-niche d'accès aux embrasures, mêmes trous d'évent pour les gaz, trémie ménagée dans la voûte pour l'escalier charpenté d'accès à l'étage, au sud cette fois. Au premier étage une porte donne accès au bâtiment mitoyen ouest (ancienne parcelle 330, actuelle parcelle 184), acquis par l'administration militaire au début du 18e siècle pour servir de logement au commandant de la place. L'étage sous charpente aplatie à jambes de force délestant les entrais conserve un dispositif d'origine : un cabinet de latrines encore muni de son siège en maçonnerie. La couverture à trois versants est couverte en tuile creuse mécanique.
classé MH
Propriété de la commune
2003
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
2010
Corvisier Christian
Sous-dossier