Ouvrage fortifié
Tour
Tour de la Caserne
Ouvrage fortifié dit tour de la Caserne
Provence-Alpes-Côte d'Azur ; Alpes-de-Haute-Provence (04) ; Entrevaux
Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
Entrevaux
Bourg (le)
1816 G 325, 326 ; 2006 G 251
En village
Poudrière
4e quart 17e siècle
4e quart 18e siècle ; 2e quart 20e siècle
1693
Daté par source
Il s'agit de la première des deux tours bastionnés conçues par Vauban dans son projet général pour la fortification d'Entrevaux de 1693. Remplaçant la tour crénelée édifiée deux ans plus tôt par Niquet, elle fut mise en œuvre aussitôt, mais était encore inachevée en 1700. Elle subit en outre des modifications (phase de construction secondaire ou remaniement). Ainsi l'inspection menée par Vauban en novembre 1700 conduisit-elle par exemple très vraisemblablement à mettre en œuvre dans la poudrière au rez-de-chaussée une voûte en berceau brisée qui n'avait pas été initialement projetée, du moins sous cette forme. L'ingénieur préconisait en effet dans son rapport de 1700 de "les très bien voûter (les deux tours) de loze ou de brique et non de mauvaise pierre comme elles ont estées commencées". A ce même niveau les bouches à canons ont été partiellement obturées à la fin du 18e siècle pour les transformer en créneaux de fusillade. De même l'intégration de la tour à l'ancien hôtel de Glandevez devenu caserne militaire entraîna-t-elle quelques aménagements : en 1822 la porte au premier étage carré de la tour reliant l'aile en retour de l'hôtel à une cage d'escalier dans la travée formant raccord devint l'unique accès de distribution des étages de la tour (voir IA04001851). Après cette date les ouvertures des deux étages carrés perdirent leur fonction défensive pour être agrandies à des fonctions d'agrément.
Calcaire ; moellon
Tuile creuse
Plan régulier
Rez-de-chaussée ; 2 étages carrés
Voûte en berceau brisé
Toit à longs pans
Cette tour monumentale (12,50 m de large / 16,50 m de la gorge à la capitale) présente un plan pentagonal sur trois niveaux. Si le premier étage voûté correspond au modèle conçu par Vauban dès 1692 la mise en oeuvre diffère : l'épaisseur murale est inférieure au projet de l'ingénieur du roi (2 mètres et 1 mètre pour le mur de gorge dans le cas présent). Vauban critiqua également la médiocre qualité du parement extérieur en blocage et moellon calcaire équarri pour le chaînage d'angle. Seuls les encadrements des canonnières étaient traités en pierre de taille. Les deux premiers niveaux (rez-de-chaussée et premier étage carré) assuraient par artillerie la défense active de la tour : six canonnières (une par face, deux par flanc) "à la française" avec large bouche extérieure couverte d'un arc surbaissé. Le deuxième étage carré comportait des créneaux de fusillade au-dessus du cordon. Ces dispositions d'origine ont subi de profondes altérations : obturation partielle des bouches à canon du rez-de-chaussée, transformation en fenêtres des canonnières du premier étage et des créneaux du deuxième (seuls deux sur les dix subsistent). A l'intérieur de la tour, seule la pièce du rez-de-chaussée semi-enterré, qui servit de poudrière, a été conservée en l'état. On y accède par une porte ménagée dans le mur de gorge (nord). Elle présente une voûte en pierre de taille en berceau brisé. L'entrée des canonnières prend la forme d'un arc en plein-cintre soigneusement clavé. Le tout vient se caler contre le mur en moellon calcaire. A l'intrados des arcs d'entrée des canonnières est ménagé un évent pour évacuer les gaz toxiques. La communication avec le premier étage carré se faisait par un escalier en charpente (disparu) passant par la trémie au-dessus de la porte d'entrée, en raccord avec le mur de gorge. Aux premier et deuxième étages carrés, la pièce a été dénaturée. La charpente, masquée par un plafond, porte une couverture en tuile creuse sur un toit complexe à deux versants principaux prolongés au sud par deux pans biais.
classé MH
Cette tour a été intégrée à l'ancien hôtel des barons de Glandevez lorsqu'il a été réaffecté en caserne militaire de la ville d'Entrevaux.
Propriété de la commune
2003
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
2010
Corvisier Christian
Sous-dossier