Maison ; ouvrage d'entrée
Tour du Pont Neuf, puisPorte de France, puisPorte Nationale, actuellementPorte Royale
Ouvrage d'entrée
Maison, puis ouvrage d'entrée dit Tour du Pont Neuf, puis Porte de France, puis Porte Nationale puis Porte de France puis Porte Royale
Provence-Alpes-Côte d'Azur ; Alpes-de-Haute-Provence (04) ; Entrevaux
Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
Entrevaux
Bourg (le)
1816 G 109, 343 ; 2006 G 139, 181
En village
Forge
Fortification d'agglomération d'Entrevaux
IA04001177
17e siècle ; 2e moitié 17e siècle
4e quart 20e siècle
L'ouvrage d'entrée paraît tirer parti d'une maison préexistante. Entre 1655 et 1658, une de ses travées en rez-de-chaussée a en effet été utilisée pour percer une voûte en berceau ménageant un passage entre le pont et la montée vers l'ancienne place Saint-Martin. Dès 1690 au moins, c'est-à-dire dès la construction des deux tours qui flanquent le corps central, l'étage au-dessus du passage reçut un corps de garde qui perdit sa fonction défensive au cours du 19e siècle pour servir d'appartement au portier concierge de la place forte. Le corps de garde, devenu local de l'Office du tourisme communal, a également accueilli la forge de Marius Grac, maréchal-ferrant du village, jusque dans les années 1960 (témoigange oral). L'état actuel de l'ouvrage d'entrée résulte d'une restauration réalisée en 1986 sous l'autorité de Francesco Flavigny, Architecte en chef des Monuments Historiques, sur la foi de traces résiduelles et d'un document ancien (carte postale). La porte a pris plusieurs appellations au fil de l'histoire : Tour du Pont Neuf à partir de 1690, puis Porte de France entre 1693 et 1814, avec un bref intermède révolutionnaire où elle prit le vocable de Porte Nationale (1792), et Porte Royale depuis 1814.
Enduit ; moellon
Tuile creuse
Voûte en berceau
L'ouvrage se présente sous la forme de deux tours arrondies qui prennent modèle sur les exemples du 16e siècle, ce dont témoigne le cordon soulignant le premier étage, encadrant un corps d'entrée central. Ce dernier contient un pont-levis à flèches et une bretèche sur trois corbeaux à trois ressauts en quart de rond qui rappelle la mise en œuvre de la redoute de tête de pont. A l'origine ce corps d'entrée était plus haut d'un étage, arrivant au niveau du toits des tours circulaires. L'étage au-dessus du passage tenait lieu de corps de garde de nuit. Construites en régie par des maçons locaux, accusant un retard de plus d'un siècle sur les techniques de défense militaire, les tours furent critiquées par Vauban qui ne parvint cependant pas à les faire remplacer par la "façade toute droite de pierre de taille d'ordre toscan" qu'il préconisait dans son mémoire de 1700, comme le rappelle Roger Greaves. Elles prennent appui suffisamment bas sur les excroissances du rocher de part et d'autre de la culée du pont pour aménager un étage de soubassement voûté en coupole grossière. De part et d'autre du passage voûté en berceau chaque tour dispose en rez-de-chaussée surélevé d'une pièce circulaire directement accessible sans vocation défensive servant de corps de garde de jour, pour les soldats à l'ouest, pour les officiers à l'est mais aussi ponctuellement de cachot dans ce dernier cas. L'étage carré des deux tours en revanche jouait pleinement son rôle défensif avec en position centrale une embrasure d'action frontale utilisable pour une petite pièce d'artillerie, renforcée au même niveau du corps central par une bretèche percée d'un créneau de fusillade. Par ailleurs ceux qui flanquent l'embrasure de chaque tour sont feints : ils font partie du décor de fausses pierres d'encadrement peints dans l'enduit. La tour ouest, inscrite dans une ancienne maison, est prolongée par un corps de garde accueillant aujourd'hui l'office du tourisme de la commune. C'est là que se tenait la forge, encore en place : la cheminée avec sa hotte métallique et son soufflet de forge. La pièce communique par une porte avec le rempart depuis 1836 environ. L'ancien appartement du concierge de la place forte au premier étage carré, aménagé au 19e siècle, nécessita la mise en place d'un escalier tournant dans cette même tour ouest. Le plancher séparant les deux niveaux fut donc détruit, et une fenêtre en rez-de-chaussée surélevé repercée plus haut que l'ancienne pour éclairer la cage d'escalier distribuant l'appartement. Les toits des deux tours - deux pans uniques versant au sud et recouverts en tuile creuse - traduisent peut-être la modification d'un mode de couvrement original semi-conique à faible pente.
Restauré
classé MH
Propriété de la commune
2003
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
2010
Corvisier Christian
Sous-dossier