Maison ; ouvrage d'entrée
Porte du Brec, puisPorte de Guillaumes, actuellementPorte de France
Ouvrage d'entrée
Maison, puis ouvrage d'entrée dit Porte du Brec, Porte de Guillaumes puis Porte de France
Provence-Alpes-Côte d'Azur ; Alpes-de-Haute-Provence (04) ; Entrevaux
Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
Entrevaux
Bourg (le)
1816 G 84, 85 et non cadastré ; 2006 G 2, 7 et non cadastré
En village
Ouvrage extérieur
Fortification d'agglomération d'Entrevaux
IA04001177
16e siècle ; 4e quart 17e siècle
4e quart 18e siècle
Cet ouvrage ne semble pas remplacer en lieu et place un ouvrage défensif précédent, même si une porte existait au 17e siècle (la Porte du Brec). Il ne date probablement que de 1693, réalisé par l'ingénieur général Antoine Niquet et ses collaborateurs selon les plans du premier projet de Vauban. La façade extérieure, donnant sur la rampe d'accès, a très certainement été entièrement reparementée voire reconstruite en 1785, suite à un rapport de 1784 mettant en exergue son état de délabrement. Un ouvrage d'entrée plus en amont sur la rampe constituait auparavant l'unique point défensif du village côté ouest. Vraisemblablement construit dans le courant du 17e siècle, il témoigne en effet d'une réflexion sur l'architecture fortifiée datable des débuts de l'époque moderne mais antérieure à la génération de Vauban. Cet ouvrage disposait d'un pont-levis jusqu'en 1722. Pour construire la rampe caladée entre les deux ouvrages il fallut, comme le rappelle l'historien Roger Greaves, démolir une maison, une boucherie, une partie du vieux mur d'enceinte, plusieurs jardins, et enlever plus de 250 m3 de roc. La Porte a pris plusieurs appellations au fil de l'histoire : Porte du Brec à partir de 1600, puis Porte de Guillaumes entre 1693 et 1814, et Porte de France à compter de cette date.
Enduit ; moellon
Tuile creuse
Voûte en berceau
Escalier de distribution extérieur : escalier droit, en maçonnerie
La porte prend place au bout d'une rampe d'accès rendue nécessaire par la topographie des lieux, dans la mesure où elle occupe un socle rocheux situé une dizaine de mètres au-dessus du Var, là où les maisons constituaient avant sa construction l'unique front défensif du village côté ouest. La rampe dessert le chemin conduisant au hameau du Brec. La porte s'inscrit dans une ancienne maison qui formait redan : un passage charretier coudé en chicane est aménagé au rez-de-chaussée de cette travée carrée de maison. La porte présente une façade d'entrée avec pont-levis à flèches précédé d'une fossé taillé dans le roc. Le parement en pierre de taille de moyen appareil ne ressemble pas à la manière de Niquet qui opta souvent pour une mise en oeuvre économique en moellons grossiers (voir par exemple la Tour de la Caserne, IA04001854) au grand dam de Vauban : il résulte peut-être d'une reconstruction de 1785 venant renforcer une maçonnerie défaillante. L'ouvrage reprend les principes de l'ouvrage d'entrée défensif, (arcade d'entrée en plein-cintre, saignées verticales des flèches) avec une touche de raffinement dans la forme savante de l'arrière-voussure. Le système défensif (pont-levis et contrepoids intérieur en croix de Saint-André, chaînes et tablier restauré) témoigne d'un état préservé (celui du déclassement de la place forte). Les deux portes sur la face ouest du passage correspondent à d'anciennes latrines du 19e siècle. L'arcade de sortie sur la Place du Planet, couverte d'un arc segmentaire, est biaisée pour adoucir la chicane. A côté, un escalier droit maçonné en pierre adossé à une maison mitoyenne (parcelle 2006 G 3) permet d'accéder à la fois aux étages de la travée d'entrée qui servaient de corps de garde ainsi qu'à l'étage carré de la maison directement au sud (parcelle 2006 G 126). Cet ouvrage d'entrée est précédé, plus bas sur la rampe, d'un premier ouvrage défensif. Il s'agit d'un petit bâtiment construit en blocage de petit moellons à flanc de rocher, avec en façade d'entrée nord une arcade en plein-cintre à larges claveaux saillants un sur deux formant passage voûté en berceau, surmontée par les saignées verticales murées de l'ancien pont-levis à flèches. Au-dessus une pièce accessible par une rampe piétonne décidée par Vauban a pu tenir lieu de corps de garde, malgré son faible caractère défensif (7 créneaux sur les façades sud et ouest) et une bretèche détruite, bien loin des ambitions de l'ingénieur militaire qui envisageait un espace empiétant sur le rocher.
classé MH
Propriété de la commune
2003
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
2010
Corvisier Christian
Sous-dossier