Batterie
Batterie dit fort Pernante
Provence-Alpes-Côte d'Azur ; Alpes-Maritimes (06) ; Tende
Alpes-Maritimes
Tende
Col de Tende
Isolé
Place forte dite camp retranché de Tende ou barrage de Tende
IA06001314
4e quart 19e siècle
1er quart 20e siècle
1883
Daté par source ; daté par travaux historiques
Attribution par source
Ouvrage de fortification dont la construction est confiée par contrat du 10 juillet 1883 à l'entrepreneur Giuseppe Maggia, adjudicataire. Il faisait partie des cinq batteries de protection satellites du fort de barrage de Colle Alto et conçu pour 150 hommes. L'armement prévu comporte 4 sections d'artillerie composées de 4 à 6 canons de calibre 12 disposés pour le tir à barbette sur les terrasses. Selon le projet initial de 1881, un retranchement annexe aurait dû être construit sur le site de Salauta qui aurait comporté un rempart demi-annulaire adossé à une caserne défensive de 120 hommes, une citerne, le tout ceint d'un fossé. L'ouvrage est dépourvu de tout organe de flanquement saillant, absence compensée par l'aménagement de deux galeries de constrescarpe à feux de revers dans les angles nord-est et sud-ouest ; ce parti serait significatif de l'évolution de la conception des ouvrages défensifs italiens dans les années 1880. Selon les informations des rapports du renseignement français, il semblerait que la batterie ait été suréquipée en artillerie par rapport au programme initial. L'installation des lignes téléphoniques et télégraphiques reliant cet ouvrage à l'ensemble du dispositif date d'octobre 1892. Comme les autres, le fort Pernante a été désarmé durant la première guerre mondiale. Il est laissé à l'abandon par l'administration militaire et n'a pas d'affectataire. A une date inconnue, mais relativement ancienne, la majeure partie des terres du rempart du front nord a été déblayée, mettant à nu une partie des maçonneries d'enveloppe des casemates.
Granite ; calcaire ; schiste ; enduit ; moellon
Terre en couverture
Étage de soubassement ; rez-de-chaussée surélevé ; 1 étage carré
Voûte en berceau segmentaire ; voûte en berceau
Élévation à travées
Cet ouvrage s'apparente à une batterie de protection de type italien 1877-1880. Il s'élève la cote 2115 et coiffe une des éminences de la ligne de crête des Alpes, à l'ouest du col de Tende et domine directement le fort Margheria d'environ 300 m. Les matériaux de construction sont de provenance locale ; à Pernante comme à Giaure, le calcaire, blanc, est le matériau dominant. Les sols de circulation sont en calade de petits moellons ; emploi de brique en encadrement des baies. L'ensemble des parements intérieurs était revêtu d'un enduit couvrant blanc à surface grattée, bien conservé, mais il semble que les façades extérieures n'aient jamais été enduites. L'ouvrage est établi sur une plate-forme naturelle coiffant un des sommets de la ligne de crête ; plan trapézoïdal peu développé en profondeur, entouré d'un fossé continu à contrescarpe revêtue et à fond plan. L'ouvrage présente trois fronts d'attaque constitués d'un rempart avec revêtement d'escarpe bas en glacis et parapet en terre et terre-plein destiné à porter les pièces d'artillerie de moyen calibre. Le front de gorge, au nord (comportant la porte d'entrée) est le seul qui soit occupé par une bâtiment de casernement à deux étages de casemates voûtées, avec une fenêtre par travée et façade couronnée par un parapet d'infanterie percé de créneaux de fusillade. Les quatre emplacements de tir à barbette des trois fronts d'attaque sont encore parfaitement lisibles. Le couloir d'entrée se prolonge jusqu'au milieu de la cour ; il est remparé et forme un T avec le front de gorge, formant ainsi un parados pour les positions de tir est et ouest ; il coupe la cour en deux, avec un débouché latéral pour chaque aire. Les traverses creuses (réserves de munitions) communiquent en sous-oeuvre par des escaliers coudés avec une galerie souterraine qui part du corridor de desserte des casemates basses du front nord. La façade nord, percée par la porte (précédée d'un pont à unique arche dormante) , comporte neuf travées sur deux étages plus une sur un niveau. Un système d'égout sur le chemin de ronde avec huit gargouilles monolithes est un trait distinctif de cet ouvrage. Sous le tunnel d'entrée, présence d'un puits au-dessus de la citerne du fort, alimentée par un aqueduc. S'ouvre également le corridor est-ouest de distribution des casemates, voûté en demi-berceau. Les casemates sont toutes voûtées en berceau segmentaire et sont affectées aux dortoirs. Au-dessous se trouvent les onze casemates qui s'ouvrent sur le fossé.
Mauvais état
Propriété publique
2001
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
2002
Corvisier Christian ; Marciano Florence
Sous-dossier
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Direction Culture et Patrimoine - Service de l'Inventaire général du patrimoine culturel Grand Horizon, 11-13 boulevard de Dunkerque, 13002 Marseille - 04 88 10 76 66