Maison
Maisons de villégiature
Villefranche-sur-Mer
3619 bâti INSEE ; 870 repérées ; 345 étudiées
2e moitié 19e siècle ; 20e siècle
Les premières maisons de villégiature du canton de Villefranche-sur-Mer ont été construites à partir de 1870. Celles construites entre 1870 et 1890 sont destinées au séjour hivernal de riches aristocrates français ou étrangers. Jusque dans les années 1950, la villa de villégiature se distingue clairement des maisons habitées de façon permanente, par l'originalité de son architecture influencée par les courants esthétiques à la mode et par la présence du jardin d'agrément. Après la Seconde Guerre mondiale, la distinction entre ces deux catégories devient plus difficile. Le style villégiature qui devient prédominant sur l'ensemble du canton à partir du second quart du 20e siècle, influence celui des maisons à occupation permanente qui en adoptent les principales caractéristiques. Cette uniformisation, souhaitée et encouragée par les pouvoirs publics pour préserver l'unité architecturale du lieu, est telle qu'il devient très difficile de distinguer ou d'établir des différences formelles ou stylistiques, significatives, entre ces deux catégories. Après 1975, la flambée des prix de l'immobilier dans la principauté de Monaco entraîne une migration des résidents vers les communes limitrophes où les logements sont moins chers. Peu à peu, les villas de villégiature deviennent des résidences permanentes.
Brique ; béton ; calcaire ; ciment ; métal ; pierre ; verre ; crépi ; enduit ; enduit partiel ; béton armé ; maçonnerie ; moellon ; pierre de taille
Les luxueuses demeures de la seconde moitié du 19e siècle, édifiées au milieu de vastes jardins réguliers ou à l'anglaise, se singularisent par l'ampleur de leur surface habitable avoisinant le plus souvent 1000 m² répartis sur au moins trois niveaux, la régularité de leurs volumes organisés le plus souvent de façon symétrique et par une richesse décorative, d'inspiration classique, française ou italienne, constituée de sculptures et de peintures narratives. Les espaces intérieurs, hiérarchisés, sont organisés selon une tripartition verticale stricte. Les pièces de services (cuisine, buanderie, réserves, etc.) sont rassemblées dans le niveau inférieur, les pièces de réception (vestibule, salle à manger, office, salons, fumoir, bibliothèque, salle de billard, etc.) occupent l'ensemble du rez-de-chaussée et les pièces intimes (chambres, vestiaire, boudoir, salles de bains, etc.), les étages. Ce type de villa aristocratique inspiré des hôtels particuliers en milieu urbain évolue au cours de la période 1890-1918 avec l'arrivée en nombre d'une nouvelle catégorie de villégiateurs, moins fortunés et peu mondains, issus du monde de la finance, de la science, des lettres ou de l'industrie. Le plan symétrique disparait au profit d'une composition dissymétrique ponctuée d'éléments ouverts mais couverts, destinés à profiter des bienfaits de l'air marin et à contempler le paysage. La villa de villégiature arbore une architecture singulière teintée de fantaisie, clairement identifiable par la présence des porches, portiques, vérandas, loggias, oriels, bow-windows et tours surmontées de belvédères. Le décor, éclectique ou pittoresque, est produit à partir d'ornements moulés, sculptés, en céramique vernissée, ou peints, disposés autour des ouvertures ou au niveau de couronnement. L'agencement de l'espace intérieur subit lui aussi quelques évolutions par la réduction des espaces de réceptions limités à la présence d'un salon et d'une salle à manger, séparés par un couloir parfois précédé d'un petit vestibule. La réduction en effectif du personnel de maison entraîne la remontée de la cuisine au rez-de-chaussée. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la mode des sports en plein air et des séjours au soleil, provoque la disparition de la villégiature d'hiver au profit de la villégiature d'été. Le développement du réseau routier et la modernisation du transport ferroviaire favorisent la venue d'une clientèle nouvelle et encore plus nombreuse, car issue des classes moyennes, qui aime se déplacer en automobile. Les villas éclectiques laissent la place aux villas régionalistes ou modernes, construites le plus souvent en lotissements. Les premières se distinguent par une volumétrie composite produite par la juxtaposition de volumes de formes et de surfaces différentes pour simuler les agrandissements successifs des maisons rurales anciennes, les secondes, par une géométrisation des volumes et une restriction du décor. Leur surface habitable qui excède rarement les 250m², rassemble sur un ou deux niveaux, les principales fonctions d'un appartement équipé du confort moderne. Le salon et la salle à manger, séparés, disparaissent au profit d'une pièce unique appelée séjour. Cette économie dans la distribution est compensée par la multiplication des terrasses qui deviennent le prolongement naturel de l'espace intérieur. La période 1946-1975 correspond à l'arrivée massive de nouveaux villégiateurs issus du monde ouvrier grâce aux congés payés. Le tourisme d'Outre-Atlantique se renforce avec la construction de l'aéroport international de Nice Le clivage typologique entre maison de villégiature et habitat permanent disparait progressivement au profit du type villégiature qui devient majoritaire.
Caractère éclectique ; caractère pittoresque ; caractère régionaliste ; caractère moderne
2001
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général ; (c) Conseil général des Alpes-Maritimes
2006
Del Rosso Laurent
Dossier collectif
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Direction Culture et Patrimoine - Service de l'Inventaire général du patrimoine culturel Grand Horizon, 11-13 boulevard de Dunkerque, 13002 Marseille - 04 88 10 76 66