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Plateforme ouverte du patrimoine

Maison (anciennement presbytère)

Désignation

Dénomination de l'édifice

Maison

Destination actuelle de l'édifice

Presbytère

Titre courant

Maison (anciennement presbytère)

Localisation

Localisation

Occitanie ; 11 ; Lagrasse ; Paul Vergnes (rue) 16

Adresse de l'édifice

Paul Vergnes (rue) 16

Références cadastrales

1831 B 0286 ; 2016 B 0230

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

En ville

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

4e quart 13e siècle, 1er quart 14e siècle

Siècle de campagne secondaire de consctruction

1ère moitié 15e siècle ; 4e quart 15e siècle

Description historique

La maison telle qu'elle se présente actuellement a été fortement remaniée en 1491 ou en 1492 (datation par l'héraldique des plafonds peints). Elle a été constituée par le regroupement de trois maisons élémentaires de la fin du 13e-début du 14e siècle et de leur arrière-cour (MSN1, MSN2, MSN3). La maison élémentaire la plus au sud (MSN1) apparaît dans les sources en 1359 : elle appartenait à Johan de Lort, dont l'actuelle rue Saint-Michel portait le nom (A.D. Aude, H 8, f° 23 v°). La rue Paul Vergnes portait alors le nom d'un autre habitant de cette rue : Guillaume Balby. C'est au sud de la maison de Johan de Lort que devait être percée une impasse de deux cannes de large (env. 3,70 m) pour donner accès au portail mineur oriental de la nouvelle église paroissiale. En 1457, l'emprise de la maison actuelle était divisée en deux parties (A.D. Aude, 1 Fi 975). Le tiers occidental était un espace vide rattaché à l'église paroissiale mitoyenne : le patu de l'église Saint-Michel, constitué par le regroupement des arrière-cours des anciennes maisons (PAT4). Les deux tiers orientaux, constitués par le regroupement des trois maisons élémentaires (MSN4), étaient bâtis et appartenaient à un particulier de Lagrasse : Bonet Boutet. La rue Paul Vergnes s'appelait alors rue de Vitalis Vignals. Le patu de l'église fut en grande partie bâti et réuni au bâtiment oriental, constituant ainsi un véritable petit hôtel particulier (MSN5) décoré de plafonds peints à poutres et solives et à caissons en 1491 ou 1492 (datation par l'héraldique). À partir des années 1620, la maison, mitoyenne de l'église paroissiale, apparaît dans les sources comme le presbytère (A.D. Aude, 1 Fi 975). Nous ne connaissons rien de la fonction de la maison entre 1457, date où elle appartient encore à un particulier, et 1620, date où elle apparaît pour la première fois comme presbytère. Si la liste reste à compléter, la connaissance des curés successifs de Lagrasse pourra peut-être permettre d’identifier, lors des futures recherches, leur lieu de résidence dans le bourg avant la date de 1620, et donc de déterminer avec plus de précision le moment où la maison est devenue presbytère. La maison 9 rue des Cancans (cadastre B2026), ancienne rue de la Chapellenie vieille, a longtemps été considérée, sans doute à tort, comme l’ancien presbytère. Si cette hypothèse ne peut être totalement exclue, il faut rester très prudent : en 1948, Roger Hyvert a affirmé que cette maison était l’ancien presbytère en se fondant sur les mentions de « maison du sacristain » ou « chapellenie » dans les reconnaissances du début de l’Époque moderne. Toutefois, les plans des fiefs abbatiaux de 1769 la maison du sacristain est localisée au n° 5 de la rue des Cancans (cad. B0025) et non au n° 9. Les appellations « maison du sacristain » ou « chapellenie » ne garantissent pas qu’il s’agisse de la maison des curés et ces deux notions peuvent correspondre à des réalités différentes, bien qu’au 13e siècle, les curés portaient le titre de capellanus alors qu’ils étaient appelés recteurs dès la fin du 14e siècle. En 1620, alors que la maison 16 rue Paul Vergnes était déjà le presbytère, la maison 5 rue des Cancans était encore reconnue comme celle du sacristain et n’était donc visiblement pas la résidence des curés. En 1650, un conflit entre la communauté des habitants et le curé Jean Neret montre que ce dernier n’y résidait pas et que faute d'entretien, elle était "tombée en tres grande ruyne et deterioration". De grands travaux menés à la fin du 19e siècle entraînèrent un remaniement complet de l'organisation intérieure et des circulations (MSN6), ainsi que la destruction du tiers septentrional de la maison (COU1), qui constituait une ancienne unité d'habitation à la fin du 13e-début du 14e siècle. Elle perdit sa fonction de presbytère en 2000. En 2016, cette propriété communale accueillait la "Maison du Patrimoine" du village, où une exposition sur les plafonds peints médiévaux de Lagrasse et du Languedoc était présentée. La maison nord (MSN3) de la fin du 13e ou du début du 14e siècle, regroupée dans cet ensemble avant le milieu du 15e siècle, fait l'objet d’un dossier individuel. La maison centrale (MSN2) et la maison sud (MSN1), dont ne subsistent aucun autre témoignage que celui des sources écrites pour les périodes antérieures au 15e siècle, sont décrites dans le présent dossier.

Description

Matériaux du gros-œuvre

Pierre ; enduit

Description de l'élévation intérieure

Sous-sol ; 1 étage carré

Commentaire descriptif de l'édifice

L’enduit recouvrant les élévations extérieures a été partiellement piqué en 2015 dans le cadre d'un diagnostic d'archéologie du bâti mené par L. Gérardin (bureau d’investigations archéologiques Hadès). La façade sud (MUR01), sur l'impasse menant au portail mineur de l'église, a été percée de fenêtres à la fin du 19e siècle, mais la porte (POR01) en grès, reprise dans sa partie inférieure, peut être datée de la première moitié du 15e siècle. Les piédroits sont moulurés de deux tores en amandes à listel dégagés par des cavets, le linteau comporte un troisième tore et est surmonté d’une pierre carrée en grès portant des armes bûchées. La porte est contemporaine du parement auquel elle est liée, composé d’un petit appareil grossièrement assisé en moellons, d’une mise en œuvre peu soignée, avec de nombreuses cales en éclats de calcaire et quelques-unes en terre cuite. Le premier étage était sans doute en pan-de-bois et en encorbellement depuis la fin du 15e siècle au moins : les plafonds montrent qu’ils se prolongeaient au-delà du mur de façade actuelle et qu’ils ont été remaniés pour être adaptés à la nouvelle façade, sans doute à la fin du 19e siècle. Le parement de l’élévation est (MUR05), côté rue Paul Vergnes, est identique à celui de la façade. Les éléments en grès de la chaîne d’angle sud-est sont en remploi, mais la chaîne est bien liée aux parements de cette élévation et de la façade qui sont donc contemporains. Le piquage de l’enduit a révélé une baie (BAI13) bouchée en partie haute du rez-de-chaussée, contemporaine du parement et couverte d’un linteau en accolade. Une deuxième baie (BAI14) barlongue a été mise au jour plus au nord, à la même hauteur que la précédente, mais qui semble quant-à-elle insérée postérieurement dans le parement. Ces deux baies bouchées paraissent en tout cas antérieures au plafond peint à caissons (PLF01) du début des années 1490 du rez-de-chaussée : une poutre, dont l’about est scié au nu du mur, a été insérée dans une reprise du parement entre les deux baies. Le niveau de cette poutre semble indiquer que le plafond à caissons a partiellement obturé les deux baies. Plus au nord, sur la façade de l’ancienne unité d’habitation centrale (MSN2), un arc (ARC01) en grès a été inséré dans un parement (MUR06) d’un moyen appareil en pierre de taille de la fin du 13e-début du 14e siècle, mais il semble contemporain du parement sud de la première moitié du 15e siècle. Au premier étage, une tête de mur (MUR02) marque la séparation entre les deux anciennes unités d’habitation les plus au sud (MSN1 et MSN2). À l’intérieur, la maison est divisée en deux par un mur (MUR02) séparant les deux anciennes unités d’habitation les plus au sud. Les pièces au nord ne présentent aucun intérêt particulier : elles sont enduites et leurs plafonds datent de la phase de remaniements des années 1890 durant laquelle le mur nord de la maison (MUR03) a été entièrement reconstruit. En revanche, les pièces au sud (PCE01 et PCE02) sont décorées de plafonds peints en rez-de-chaussée et au premier étage. Les plafonds des pièces orientales sont à caissons (PLF01), alors que ceux des pièces ouest, à l’emplacement de l’ancienne arrière-cour, sont à poutres et solives (PLF02). Les closoirs sont décorés de motifs variés : végétaux, animaux, représentations de saynètes, armes. La thématique du monde renversé est fréquente (par exemple, un âne menant un homme attelé). Parmi les représentations de saynètes, le plafond de la pièce ouest au premier étage comprend plusieurs scènes de genre, mettant parfois en jeu des moines tonsurés et des femmes sans doute prostituées (par exemple, un moine et une femme nus dans une étuve alimentée par un second moine observant la scène uns sceau à la main). Les armes représentées, qui permettent de dater le plafond, sont notamment celles de l’abbé de Lagrasse Pierre d’Abzac de la Douze (1465-1501), du pape Innocent VIII (1484-25 juillet 1492) et de France-Bretagne (mariage de Charles VIII et Anne de Bretagne le 6 décembre 1491). Des armes de gueules à trois ancolies d’or sont plusieurs fois répétées, appartenant sans doute au propriétaire de la maison ayant fait réaliser les plafonds. Certaines représentations, comme les armes de la ville d’Anvers (de gueules au château à trois tours ouvertes et crénelées, ajourées et maçonnées de sable, la tour du milieu accompagnée en chef de deux mains appaumées, celle à dextre en bande, celle à senestre en barre) ou des lévriers ont été repérées dans une autre maison du bourg (11 place de la Halle, cad. B1598). Aucune marque de marchand n’est représentée, contrairement à tous les autres plafonds contemporains découverts dans le bourg de Lagrasse. Les parties hautes des closoirs des plafonds sont systématiquement tronquée par les baguettes : il est possible que les plafonds aient subi un démontage et un remontage à une époque indéterminée.

Technique du décor des immeubles par nature

Peinture

Protection et label

Date et niveau de protection de l'édifice

1954/05/31: classé MH partiellement ; 2016/09/15 : inscrit MH en totalité

Précision sur la protection de l'édifice

Deux plafonds peints datant du 15e siècle, situés l'un au rez-de-chaussée et l'autre au premier étage : classement par arrêté du 31 mai 1954 - En totalité, l’ancienne maison presbytérale, à savoir la maison, la cour (sol et sous-sol) et l’ensemble des murs clôturant la cour (cad. B 230) : inscription par arrêté du 15 septembre 2016.

Référence aux objets conservés

IM11003841 ; IM11004253 ; IM11004298 ; IM11004080 ; IM11004081 ; IM11004082 ; IM11004083 ; IM11004084 ; IM11004085 ; IM11004086 ; IM11004087 ; IM11004088 ; IM11004089 ; IM11004090 ; IM11004091 ; IM11004092 ; IM11004093 ; IM11004094 ; IM11004095 ; IM11004202 ; IM11004203 ; IM11004204 ; IM11004205 ; IM11004206 ; IM11004207 ; IM11004208 ; IM11004209 ; IM11004210 ; IM11004211 ; IM11004212 ; IM11004213 ; IM11004214 ; IM11004215 ; IM11004216 ; IM11004217 ; IM11004218 ; IM11004219 ; IM11004220 ; IM11004221 ; IM11004222 ; IM11004223 ; IM11004224 ; IM11004225 ; IM11004226 ; IM11004227 ; IM11004228 ; IM11004229 ; IM11004230 ; IM11004231 ; IM11004232 ; IM11004233 ; IM11004234 ; IM11004235 ; IM11004236 ; IM11004237 ; IM11004238 ; IM11004239 ; IM11004240 ; IM11004241 ; IM11004242 ; IM11004243 ; IM11004244 ; IM11004245 ; IM11004246 ; IM11004247 ; IM11004248 ; IM11004249 ; IM11004250 ; IM11004251 ; IM11004252 ; IM11004254 ; IM11004255 ; IM11004256 ; IM11004257 ; IM11004258 ; IM11004259 ; IM11004260 ; IM11004261 ; IM11004262 ; IM11004263 ; IM11004264 ; IM11004265 ; IM11004266 ; IM11004267 ; IM11004268 ; IM11004269 ; IM11004270 ; IM11004271 ; IM11004272 ; IM11004273 ; IM11004274 ; IM11004275 ; IM11004276 ; IM11004277 ; IM11004278 ; IM11004279 ; IM11004280 ; IM11004281 ; IM11004282 ; IM11004283 ; IM11004284 ; IM11004285 ; IM11004286 ; IM11004287 ; IM11004288 ; IM11004289 ; IM11004290 ; IM11004291 ; IM11004292 ; IM11004293 ; IM11004294 ; IM11004295 ; IM11004296 ; IM11004297 ; IM11004299 ; IM11004300 ; IM11004301 ; IM11004302 ; IM11004303 ; IM11004304 ; IM11004305 ; IM11004306 ; IM11004307 ; IM11004308 ; IM11004309 ; IM11004310 ; IM11004311 ; IM11004312 ; IM11004313 ; IM11004314 ; IM11004315 ; IM11004316 ; IM11004317 ; IM11004318 ; IM11004319 ; IM11004320 ; IM11004321 ; IM11004322 ; IM11004323 ; IM11004324 ; IM11004325 ; IM11004326 ; IM11004327 ; IM11004328 ; IM11004329 ; IM11004330 ; IM11004331 ; IM11004332 ; IM11004333 ; IM11004334 ; IM11004335 ; IM11004336 ; IM11004337 ; IM11004338 ; IM11004339 ; IM11004340 ; IM11004341 ; IM11004342 ; IM11004343 ; IM11004344 ; IM11004345 ; IM11004346 ; IM11004347 ; IM11004348 ; IM11004349 ; IM11004350 ; IM11004351 ; IM11004352 ; IM11004353 ; IM11004354 ; IM11004355 ; IM11004356 ; IM11004357 ; IM11004358 ; IM11004359 ; IM11004360 ; IM11004361 ; IM11004362 ; IM11004363 ; IM11004364 ; IM11004365 ; IM11004366 ; IM11004367 ; IM11004368 ; IM11004369 ; IM11004370 ; IM11004371 ; IM11004372 ; IM11004373 ; IM11004374 ; IM11004375 ; IM11004376

Intérêt de l'édifice

À signaler

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Propriété de la commune

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2013

Date de rédaction de la notice

2016

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Foltran Julien

Cadre de l'étude

Typologie du dossier

Dossier individuel

Adresse du dossier Inventaire

Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47

Vue générale de la maison depuis le sud-est. La façade est à gauche.
Vue générale de la maison depuis le sud-est. La façade est à gauche.
(c) Inventaire général Région Occitanie
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