Maison
Maison du Prieur
Maison dite maison du Prieur
Occitanie ; 12 ; Sainte-Radegonde ; Eglise (rue de l') 4
Rodez agglomération
Rodez est
Inières
Eglise (rue de l') 4
1809 C 193, 194 ; 2008 AV01, 216
En village
Limite 15e siècle 16e siècle ; 2e quart 16e siècle
Selon les formes du décor architecural, cette maison semble dater du tournant des 15e et 16e siècles. Les matrices du cadastre de Sainte-Radegonde en 1809 révèlent la nature particulière de cet édifice puisque les parcelles 193 et 194, regroupées actuellement en une seule parcelle, n° 176, sont référencées sous la nomenclature "priourat". La parcellle 193 correspondant à la maison, la 194 à la cour de ce qui était donc, au 19e siècle, le prieuré du lieu d'Inières. Les armoiries sculptées sur le linteau de la cheminée de la pièce est à l'étage attestent l'ancienneté de l'attribution de cet édifice. En effet, le pal accompagné de deux besants constituent les composants du blason des armes de Jacques Pardinel, chanoine de la cathédrale de Rodez, proche de François d'Estaing. Ces armes se retrouvent dans le décor peint de l'église d'Inières ainsi que sur une croix, aujourd'hui conservée au Musée Fenaille, qui se trouvait dans un oratoire à Sainte-Radegonde. Jacques de Pardinel était le prieur de Sainte-Radegonde entre 1538 et 1546. Commanditaire certainement des ornements peints comme de la croix sculptée évoquée précédemment, il semble avoir également marqué sa présence dans le prieuré d'Inières, ce qui nous permet de déduire un second élément de datation pour cette maison, autour de 1540. L'historiographie locale la désigne comme la maison du Prieur.
Calcaire ; grès ; moellon
Ardoise
Plan rectangulaire régulier
1 étage carré
Voûte en berceau segmentaire
Toit à longs pans
Située au cour du village d'Inières, la maison étudiée ici se trouve à proximité immédiate de l'église, au sud-est de celle-ci. Elle occupe la parcelle 176 du cadastre actuel. Le cadastre napoléonien ne révèle pas une situation ancienne bien différente que celle que connaît la maison aujourd'hui, sinon qu'elle est maintenant mitoyenne, à l'ouest, d'une maison qui lui est semblable par ses caractéristiques architecturales. L'étude de cette dernière a montré qu'une aile lui avait été ajoutée, comblant l'espace qui la séparait de la maison étudiée ici. L'ancien prieuré d'Inières est un édifice de plan rectangulaire, mais qui se rapproche par ses proportions du plan massé. L'édifice est bâti dans une maçonnerie de moellons moyens de calcaire jaune, de grès rouge dans les parties basses des élévations, disposés en assises régulières. Les ouvertures sont toutes de grès rouge. Des cinq ouvertures de l'élévation sud, la porte à l'est est la seule récente. Au centre de l'élévation, l'on reconnaît une demi-croisée, agrandie aujourd'hui. Une fenêtre rectangulaire partagée par un croisillon ouvre l'étage, à l'ouest ; deux jours ainsi qu'une fenêtre en partie obstruée, couverte d'un arc en accolade, ouvrent le comble. Le mur pignon semble révéler le remaniement principal de l'édifice, consistant en l'agrandissement de celui-ci vers l'est. Ainsi, la porte en grès du rez-de-chaussée, à l'encadrement chanfreiné, le jour orné du même profil de moulure qui la surmonte, enfin la demi-croisée, au centre, semblent avoir été remployés ici tant ils s'intègrent mal à la maçonnerie. Les fenêtres au sud et la fenêtre ouvrant le comble semblent récentes. L'élévation sud est largement ouverte, par quatre jours au niveau des caves et trois fenêtres au niveau de l'étage. Entièrement enduite, elle ne permet pas une appréciation chronologique. L'ensemble est couvert d'un toit à longs pans. Le niveau des caves est plus révélateur pour appréhender le phasage de l'édifice. En effet, le mur de refend est paraît être l'ancien mur extérieur de l'édifice. Si la porte à l'encadrement chanfreiné est parfaitement semblable aux trois autres, celle vers l'extérieur et celles des caves sud, ce sont surtout les jours bouchés, apparaissant dans ce mur de refend, dans la cave sud, qui induisent cet interprétation. Tout du moins pouvons-nous penser à un plan en L à l'origine, faisant seulement abstraction de la cave sud-est. Dans la cave ouest, un jour subsiste d'une ancienne ouverture plus large, probablement une descente de cave, à moins que la convexité de la maçonnerie ne corresponde à un ancien aménagement mobilier, de type silo ou "tinel". Une disposition non identifiée a été conservée, il s'agit d'un espace ménagé dans l'épaisseur du mur sud, contre l'angle ouest. Enfin, une troisième cave, accessible par une porte depuis la cave sud-est, est ouverte au sud de deux jours. Selon l'épaisseur de la porte qui y conduit et le mur de refend qui semble adossé, à l'est, contre la maçonnerie de la cave sud-est, cette cave paraît postérieure aux deux caves en enfilade, d'orientation est-ouest. Ces trois caves ont un sol de terre battue, elles sont couvertes de voûtes en berceau plein-cintre. Par leur cohérence, elles semblent correspondre à un état du prieuré à un moment donné, pourtant, l'on serait tenté de voir un état antérieur, dont le plan correspondrait au plan allongé, formé par l'alignement est-ouest des deux caves sud, le long de la rue de l'église. L'étage est distribué en trois pièces principales, parmi lesquelles la plus à l'est est agrémentée d'une cheminée. Engagée contre le mur de refend ouest, celle-ci se compose de piédroits aux moulures prismatiques reposant sur des bases aux mêmes profils de moulure. Le linteau y prend appui par l'intermédiaire d'un arc segmentaire. Formé de trois dalles de grès, dont celle du centre porte les armes de Jacques de Pardinel (voir historique). La pièce est couverte d'un plafond à la française aux poutres moulurées. Dans la pièce rectangulaire contiguë, à l'ouest, l'on trouve une autre cheminée, partageant le conduit de la première. De dimensions plus réduites, elles présentent des similitudes, avec celle de la pièce est. Si le manteau est principalement en calcaire, ce sont encore des dalles de grès qui en forment le linteau, et celle du centre porte des armoiries, dont ne reste que l'ornement du blason, constitué pour l'essentiel de cordelettes. Ici cependant, les dalles de grès ne constituent pas la totalité du linteau, les bords sont en calcaire, laissant penser que les dalles de grès proviennent d'un remaniement de la cheminée, peut-être contemporain de la cheminée est. Les piédroits en forme de colonnettes reposant sur des bases à la forme plus cubique que celles de la cheminée précédente, tendent également à nous faire voir ici une antériorité de la cheminée est. La petite pièce qui suit, en enfilade, à l'ouest, est ouverte par deux fenêtres. La pièce nord-ouest enfin, présente des aménagements plus importants. Une cheminée, adossée contre le mur ouest, comporte dans l'épaisseur de son tableau nord un four. Une banquette et une niche la complète au nord, tandis qu'au sud, se trouve une structure particulière. Il s'agit d'un petit espace ménagé sous une sorte de voûtain et agrémenté d'une niche, ce qui, dans un prieuré, pourrait bien correspondre à un oratoire. Enfin, l'espace nord-est, constitué de deux petites pièces ne semblent pas avoir d'autre fonction que celles de relier les autres pièces et de les distribuer. L'intérêt qu'il présente aujourd'hui est de poser encore une fois la question d'un plan primitif en L. Si deux jours ouvrent cet espace au nord, c'est bien une fenêtre qui semble avoir été bouchée dans le mur de refend sud, mur qui sépare cet espace de la grande salle est.
Sculpture
Accolade ; armoiries
Armoiries de Jacques de Pardinel sur le manteau d'une cheminée : de (...) au pal de (...) accompagné de deux besants de (...).
Propriété privée
Eglise (rue de l') 4
2009
(c) Rodez agglomération ; (c) Inventaire général Région Occitanie
2009
Lourgant Julie
Dossier individuel
Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47