Magasin industriel
Biétron
Magasin industriel Biétron
Marseille 2e arrondissement ; Forbin (rue de) 50
Bouches-du-Rhône
Marseille-Les Grands-Carmes
Forbin (rue de) 50
2013 810B01 110
En ville
1er quart 20e siècle
1911
Daté par source
Signature ; signature ; signature
Le 13 juin 1911, Étienne Biétron et Honoré dit Aimé Biétron achètent à la Société immobilière de Marseille un terrain situé à Marseille à l'angle de la rue de Forbin et de la rue Vincent Leblanc. La parcelle était partiellement occupée par un bâtiment antérieur, qui formait déjà un biais à l'angle des deux rues (cf. la maquette du port de la Joliette du Musée des arts et métiers, fin 19e siècle). Le nouveau bâtiment est achevé au début de 1912 et les Biétron s'y installent en avril selon l'Indicateur marseillais pour développer leur activité de négoce en gros de fromages. Jusqu'alors, la société Biétron était implantée rue de l'arc, sur les pentes de la rue d'Aubagne. En 1926 est créée la SARL Établissements Biétron qui a probablement cessé d'exister dans le dernier quart du 20e siècle. Cette société était spécialisée dans le négoce de fromage, de beurre, de charcuterie et de hareng. Le magasin de la Joliette, doté d'entrepôts frigorifiques, accueillait également les camions de la société. En 1929 y est installée une pompe à essence branchée sur une cuve de 3000 L pour alimenter ces camions. Comme une plaque commémorative l'indiquait, le lieu a servi pendant la guerre au sauvetage, par le révérend Donald Caskie, de marins britanniques. Avant sa destruction au printemps 2013, ce magasin industriel était utilisé comme parking par l'hôpital Desbief. Seule a été conservée l'entrée monumentale qui doit être intégrée dans le futur immeuble de bureaux.
Calcaire ; moellon ; calcaire ; pierre de taille ; faïence ; calcaire ; enduit
Tuile creuse
1 vaisseau ; 1 étage carré
Charpente métallique apparente
Toit à plusieurs pans
Escalier intérieur
Le terrain rectangulaire d'environ 1500 mètres carrés de surface est tout entier occupé par le magasin. Il est situé à quelques mètres de la place de la Joliette. A l'angle de la rue se trouve l'entrée, qui donne accès à un grand volume couvert d'un toit à deux pans surmonté d'un lanterneau. A la base, le pourtour du toit à deux pans est vitré, tout comme celui du lanterneau. Tout autour de ce vaisseau central se développe un bâtiment en U. Il comporte un rez-de-chaussée et un étage carré et son toit est à un pan. L'ensemble est couvert de tuiles creuses et le toit de l'entrée et du corps de bâtiment longeant la rue de Forbin est doté de onze chapeaux de cheminée torsadés en céramique. Les deux élévations sur la rue ont reçu un traitement élaboré et très irrégulier. Au-dessus d'un soubassement, constitué d'un nombre variable d'assises en moellons équarris, se développe une maçonnerie de moellons à tête dressée dont les bords sont soulignés par des joints rectilignes épais. Le soubassement disparait dans la pente de la rue de Forbin et les parties supérieures des élévations, au niveau de l'avant-toit, sont enduites. Les baies, de largeurs variables, ont été disposées sans aucune régularité. Elles ont toutes un couvrement en arc segmentaire et leur encadrement polychrome alterne briques (dans les parties hautes) et pierres (dans les parties basses). L'entrée a fait l'objet d'un soin tout particulier. En pierres de taille - pierres de tailles bossagées dans les parties basses - elle est surmontée d'un édicule de plan carré dont le toit en pavillon a une couverture en zinc écaillé. L'édicule est percé d'un oculus entouré en partie basse d'un bas-relief au motif de feuilles de platane. L'ouverture de l'entrée est soulignée par une voussure surmontée de l’inscription en relief A. BIETRON et d'un avant-toit en arc segmentaire. Cet avant-toit en bois, ainsi que celui de l'édicule, surmontent un revêtement de céramique. Une mosaïque de fond blanc encadrée d'un liseré bleu est parsemée de petites fleurs stylisées. Deux amortissements aux lignes verticales rappelant assez nettement les motifs Arts déco encadrent l'édicule.
Vestiges
L'ensemble offre une composition originale qui se caractérise par l'irrégularité quasi fantaisiste de la répartition des éléments de décor (irrégularité des niveaux d'assises du soubassement, des matériaux utilisés pour les encadrements des baies, de la largeur des baies jumelées ou de l'emplacement des bossages de l'encadrement de l'entrée ; juxtaposition éclectique de motifs dont certains sont très modernes...).
Propriété privée
2009
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
2013
Buffa Géraud
Dossier individuel