Camp ; sanatorium
Base militaire ; préventorium
Lannelongue
Camp, base militaire navale américaine ; sanatorium, préventorium, puis centre médical Lannelongue
Nouvelle-Aquitaine ; Charente-Maritime (17) ; Saint-Trojan-Les-Bains ; 19 boulevard Félix-Faure
Gatseau
Félix-Faure (boulevard) 19
1951 C2 2213
En écart
Jardin ; logement ; chapelle
1er quart 20e siècle
1917
Daté par source
L´implantation à Saint-Trojan, près de la station de sauvetage sur un terrain loué, de la base d´aviation navale américaine est décidée le 23 août 1917 afin de protéger les navires à destination de La Pallice et de Bordeaux. La construction prévoit deux cales de mise à l´eau, dont une subsiste, quatre hangars à hydravions et plusieurs baraquements. La base doit pouvoir abriter jusqu´à 24 hydravions dont 12 armés. Un officier français surveille les travaux en attendant l´arrivée des américains le 9 novembre 1917 et, faute de main-d´oeuvre locale, c´est par des travailleurs coloniaux que l´implantation est réalisée. En avril 1918, deux hangars arrivent sur l´île, ils seront montés par 300 matelots américains, d´avril à juin, en même temps que la première cale est installée. Les deux premiers hydravions, de construction française, arrivent le 22 juin. Une voie ferrée est construite pour desservir le site. Un bail du 31 août 1918 précise les conditions de location à des particuliers, par la Marine nationale, des terrains nécessaires à l´établissement d´un centre d´aviation navale américaine : " la Marine se réserve le droit de niveler le sol et d´y édifier des bâtiments " ; " elle s´engage à payer, s´il y a lieu, en fin de bail, une indemnité de dépréciation de la propriété ". La base est désaffectée à la fin de l'année 1918. En juillet 1919, l´office public d´hygiène sociale du département de la Seine, qui manque d´établissements, s´efforce d´obtenir le concours d´oeuvres privées et, notamment, des oeuvres américaines. C´est ainsi que " l´Oeuvre des maisons américaines de convalescence, qui dispose d´environ 200 lits, propose de les mettre à disposition du département de la Seine moyennant le paiement d´un prix de journée. Elle offre en outre d´équiper 400 lits nouveaux dans des propriétés qui devraient être acquises par le département et mises à la disposition de l´oeuvre. Celle-ci assurerait la gestion des établissements ainsi créés pendant deux ans. A l´expiration de ces deux années le matériel et le mobilier demeureraient la propriété du département ou de l´Office public d´hygiène sociale ". C´est ainsi que, le 30 septembre 1919, le préfet de la Seine acquiert les installations des Forces Navales américaines à Saint-Trojan (sur 6ha50) , ainsi que la vedette automobile Despujols (de 12 mètres) nécessaire pour accéder au centre et les autres terrains à leurs propriétaires. L´Office Public d´Hygiène Sociale de la Seine transforme cette base, avec le concours de l´architecte Payret-Dortail. Les travaux sont répartis en quatre lots : terrassements, maçonnerie, carrelage et canalisations ; charpente et menuiserie ; couverture et plomberie ; peinture et vitrerie. En 1922, des travaux complémentaires prévoient : l´installation du chauffage ; une école de quatre classes pouvant contenir 50 enfants chacune ; l´aménagement d´un bâtiment supplémentaire en dortoir de 51 lits et celui d´un autre en salle de jeux et de cinéma. En décembre 1922, afin d´éviter les confusions fréquentes avec le sanatorium proche, le centre est baptisé préventorium Lannelongue (en hommage à Odilon et Marie Lannelongue ; Odilon a été chirurgien, chercheur, sénateur, membre de l´Académie des Sciences, fondateur du congrès annuel français de chirurgie et infirmière, proche de Félix Faure, il était décédé en 1911). A la veille de la guerre, l´établissement comprenait 300 lits pour garçons de 6 à 16 ans, originaires de la région parisienne et atteints de primo-infection tuberculeuse. L´un des hangars à hydravions était conservé alors pour abriter les jeux des enfants par mauvais temps. Pendant la guerre les enfants sont évacués, les lieux étant réquisitionnés en 1939 par la marine française, puis occupés par les allemands à partir du 27 juin 1940. Les locaux, très endommagés par les pillages et les bombardements, sont ensuite remis en état, réoccupés petit à petit à partir de 1946 et accueillent également des filles à partir de 1953. Peu de changements son t apportés dans l'organisation des bâtiments : le bâtiment de l'administration est agrandi ; celui qui lui faisait face à l'ouest de l'allée est détruit ; au sud-ouest, les garages surmontés de logements pour les pompiers sont bâtis ; et des galeries ouvertes sont ajoutées entre certains bâtiments. L´emplacement du dernier hangar à hydravions, vaste dalle cimentée, devient un circuit de voitures à pédales pour les enfants. En bordure, des remises sont construites pour abriter ces voitures. Le 8 janvier 1974, le préventorium Lannelongue devient établissement public interdépartemental de Paris, des Hautes-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne. Mais à cette époque, le nombre d´enfants atteints de tuberculose régresse considérablement et, depuis 1964, une partie de l´établissement (qui occupe alors 18 ha) accueille également de jeunes convalescents de rhumatisme articulaire et de cardiopathies. La reconversion se poursuit ensuite régulièrement et le centre s´ouvre à des enfants en provenance de toutes les régions. Des bâtiments, situés dans la partie est, doivent être détruits très prochainement pour faire place à de nouvelles constructions plus adaptées au fonctionnement du centre.
Béton ; parpaing de béton ; bois ; essentage de planches
Ardoise ; tuile creuse
En rez-de-chaussée
Toit à longs pans
Propriété d'une personne morale
2004
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel
2003
Renaud Geneviève
Dossier individuel
Région Nouvelle-Aquitaine - Service du Patrimoine et de l’Inventaire, site de Poitiers - 102, Grand'Rue - 86020 Poitiers - 05.49.36.30.07