Théâtre
Théâtre municipal
Théâtre municipal
Bourgogne ; Côte-d'Or (21) ; Dijon ; place du Théâtre
Bourgogne
Dijon
Théâtre (place du)
1991 BP 26 ; 1812 R 558
En ville
1ère moitié 19e siècle
3e quart 19e siècle ; 3e quart 20e siècle
1810 ; 1855 ; 1953 ; 1970
Daté par source ; daté par travaux historiques ; daté par source ; daté par travaux historiques ; daté par source ; daté par travaux historiques ; daté par source ; daté par travaux historiques ; daté par source ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; daté par source ; daté par travaux historiques
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Désireuse de remplacer la Comédie créée rue Buffon en 1812, la Ville obtient du roi, le 20 mai 1786, la concession de l'ancien couvent des jacobines installé à proximité du palais des ducs et états de Bourgogne. L'architecte de l'Intendance de Paris Jacques Cellerier, originaire de Dijon, élabore un projet qui demeure sans suite du fait de l'opposition de l'évêque puis de la Révolution. La municipalité revient à la charge au tournant du siècle et en 1803, elle choisit pour son théâtre la place de la Sainte-Chapelle (en cours de démolition). Cellerier rédige un nouveau projet pour une salle de spectacle "plus large de dix pieds que celle des Variétés, boulevard Montmartre" (salle parisienne dont il est l'auteur avec Alavoine), d'une capacité de 1 256 personnes, avec un plan en U, des loges d'avant-scène, deux balcons et un poulailler. Sa proposition est adoptée le 20 septembre 1809 et les travaux sont adjugés le 10 août à l' "architecte-ingénieur" Louis Alexandre François Reux. La première pierre est posée le 2 décembre 1810. Des problèmes liés à l'imprécision des plans et le retard de la Ville à le payer conduisent dès 1811 Reux à arrêter le chantier puis, après sa mise en faillite, il obtient en février 1812 la résiliation de l'adjudication. Le chantier est arrêté pendant quelques années. Cellerier étant décédé en 1814, la Ville choisit pour le remplacer Simon Vallot, architecte et ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, successeur de Cellerier au Conseil des Travaux publics de la Seine. Vallot apporte en 1821 diverses modifications, changeant notamment la forme de la salle pour améliorer la visibilité depuis les loges et ajoutant des escaliers et des sorties. L'adjudication des travaux est homologuée fin janvier 1823 et la maçonnerie est confiée à Papinot Frères et Gaudriot, qui doivent commencer par araser au niveau du sol les départs de murs existants. En décembre 1825, l'achèvement de la maçonnerie est conditionné à la pose de la charpente. La sculpture des chapiteaux est confiée le 24 octobre 1826 au sculpteur parisien Jean-Baptiste Plantar, la décoration intérieure (autre que sculpture) aux frères Moench dits Munich, la fourniture du mobilier, du lustre et des miroirs à l'ébéniste parisien Jean-Jacques Werner, celle des décors de scène et de la machinerie à Ciceri et son associé Lèbe-Gigun. La réception des travaux a lieu le 17 septembre 1828 et l'inauguration le 4 novembre.Des travaux complémentaires sont réalisés en 1832 pour améliorer la sécurité en cas d'incendie, avec le creusement d'un puits au sous-sol et la mise en place d'une pompe alimentant des réservoirs dans le comble. L'éclairage au gaz est adopté en 1839 pour une partie du bâtiment puis étendu en 1848 à la façade et aux salles recevant du public, bureaux et corps de garde. Un magasin à décors est aménagé en 1846 dans l'ancienne église Saint-Etienne, devenue halle au blé. La salle est rénovée en 1855 suivant une proposition des architectes Jean-Philippe Suisse et Jean Alphée Cyprien Scheffer : ils font modifier la disposition des galeries et des loges, ce qui nécessite de refaire entièrement l'ornementation, et font crééer une coupole "mi-plate" décorée d'une nouvelle peinture en trompe-l'oeil due au peintre décorateur Charles Cambon. Par la suite, le bâtiment fait l'objet, sous la direction de l'architecte de la ville, de divers remaniements dictés par les nécessités de la sécurité, du progrès et du confort : pose de deux paratonnerres en 1867, installation en 1900 de l'électricité en remplacement du gaz, modifications en 1934 par Georges Parisot (avec notamment la reconstruction en béton armé du 1er balcon et de la fosse d'orchestre), réaménagement de la scène en 1953-1954 par Georges Gendrot (avec surélévation de la partie nord du bâtiment et remplacement des tuiles plates par des ardoises, installation d'un jeu d'orgues, etc.). Le théâtre bénéficie en 1970 d'une rénovation complète (à l'exception de la scène) sous la direction de Jean-François Devalière et Michel Grangy : installation d'une climatisation, suppression d'une partie des loges du 1er balcon et renouvellement de la décoration de la salle, du foyer et du bar du 3e balcon, des sièges et luminaires, etc. Le théâtre rouvre ses portes le 3 novembre 1970 (avec 1 006 places). L'édifice est protégé au titre des monuments historiques en 1975 (inscription des façades et toitures). En 2002, le théâtre se rapproche de la salle de concert l'Auditorium pour former avec elle le Duo Dijon, une structure rebaptisée en 2008 Opéra de Dijon, produisant concerts, opéras et spectacles de danse, et labellisée Théâtre lyrique d'intérêt national en 2017. Après une remise en état en 2005 (remplacement des fauteuils et suppression des places borgnes et des dernières loges du 1er balcon, ramenant la capacité à 692 places) et la création d'un ascenseur en 2008 ou 2010, la Ville débute à partir de 2021 une nouvelle rénovation sur plusieurs années, sous la direction de l'architecte du patrimoine Fabien Drubigny : aménagement de la partie arrière (loges, équipements techniques et extension supérieure) puis du corps antérieur et finalement de l'espace scénique.
Calcaire ; pierre de taille ; enduit
Ardoise
Sous-sol ; 5 étages carrés ; étage de comble
Voûte en berceau
Élévation ordonnancée
Toit à longs pans croupe ; pignon découvert
Escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour, en maçonnerie ; escalier dans-oeuvre : escalier tournant, en charpente
Le bâtiment, en pierre de taille et mesurant 61 m sur 23, présente trois niveaux au sud et cinq au nord. Il est formé de quatre corps. A l'arrière d'un portique de huit colonnes corinthiennes, le corps en façade comporte un sous-sol (voûté en berceau), un rez-de-chaussée (vestibule) et un étage carré (foyer) ouverts de baies en plein cintre, un étage d'attique (bar) et un étage de comble. Il se prolonge vers le nord par la salle (2e corps) au plan en U qui, outre un sous-sol et un étage de comble (à charpente en bois), comporte trois balcons et des loges d'avant-scène ; elle dispose d'une fosse d'orchestre occultable (pouvant accueillir au maximum 40 à 45 musiciens) et compte 305 places à l'orchestre, 164 au 1er balcon, 93 au 2e, 116 au 3e et 14 dans les loges, soit 692 places en tout. Le corps suivant, rehaussé en 1953-1954 (avec des murs enduits), abrite la scène, établie sur deux étages de sous-sol (correspondant aux 1er et 2e dessous) et dont le comble (à charpente métallique) sert de cintres. Elle mesure 19,50 m de largeur sur 15,20 m de profondeur et 16 m sous porteuses (l'ouverture du cadre de scène est de 10,80 m x 7,50 m). Au nord, le dernier corps (loges d'acteur, bureaux et services) totalise huit niveaux : sous-sol, rez-de-chaussée, cinq étages carrés et étage de comble. Les dessertes sont assurées par trois escaliers tournants en maçonnerie (deux accessibles depuis le vestibule au sud et un au centre du corps nord), plus deux autres en charpente au niveau des loges d'avant-scène ; un ascenseur est présent dans le corps nord. Le théâtre est couvert par un toit à longs pans, croupes et ardoises ; la moitié nord (scène et loges d'acteur), plus élevée de deux niveaux, présente un pignon découvert au sud.
Restauré
1975/10/29 : inscrit MH
Façades et toitures (cad. BP 26) : inscription par arrêté du 29 octobre 1975.
IM21008494
À signaler
Propriété de la commune
1996
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
1996 ; 2021
Poupard Laurent ; Hugonnet-Berger Claudine
Dossier individuel
Conseil régional de Bourgogne - Service Patrimoine et Inventaire 17, bd de la Trémouille BP 23502 - 21035 Dijon cedex - 03.80.44.40.55