Haut fourneau dit Les Forges

Désignation

Dénomination de l'édifice

Haut fourneau

Appellation d'usage

Titre courant

Haut fourneau dit Les Forges

Localisation

Bourgogne-Franche-Comté ; Côte-d'Or (21) ; Val-Suzon ; rue du Fourneau

Précision sur la localisation

Anciennement région de : Bourgogne

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Saint-Seine-l'Abbaye

Adresse de l'édifice

Fourneau (rue du)

Références cadastrales

2009 AC 215, 216

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

En village

Nom du cours d'eau traversant ou bordant l'édifice

Suzon (le)

Partie constituante non étudiée

Maison ; logement d'ouvriers

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

2e quart 19e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1836

Commentaires concernant la datation

Porte la date ; daté par travaux historiques

Auteur de l'édifice

Perriot (entrepreneur, fondeur) ; Thoureau (entrepreneur, fondeur) ; Lupersal et Chapelon (céramiste)

Commentaires concernant l'attribution de l'édifice

Signature

Description historique

Au début du 19e siècle, Victor Noël, propriétaire des forges de Pellerey, possédait un moulin à Val-Suzon où il avait installé un atelier de préparation du minerai de fer destiné à son haut-fourneau. La matière première était extraite de mines à ciel ouvert situées dans la région. Le site réunissait les trois conditions nécessaires pour l'établissement d'un haut fourneau : l'eau du Suzon, le charbon de bois fourni par les forêts et le minerai de fer. Un complément, sous forme de nodules ferreux, était apporté dans des panies par les villageois qui les ramassaient après la pluie ou lors des labours. Une première demande fut formulée "pour le transfert du haut fourneau de Victor Noël, représenté par Prosper Gillet de Thorey, de Pellerey à Val-Suzon. Plans 1827-1830" [A.N. Dossiers d'usines métallurgiques, F/14/4326]. L'accord fut finalement accordée par "l'ordonnance du 19 juin 1836, portant que M. Bernard-Prospert Gilet-de-Thorey est autorisé à transférer à Val-Suzon, ..., et dans l'emplacement indiqué au plan général joint à la-dite ordonnance le haut-fourneau de Pellerey, situé dans le même canton de Saint-Seine" [Annales des Mines 3e série, t. IX, Paris 1836]. Le support en fonte de la coupole du four est signé PERRIOT & THOUREAU 1836. Les travaux sont achevés en 1838. Le carrelage en terre cuite des logements des ouvriers porte l'inscription LUPERSAL & CHAPELON / LAROCHEPOT. La fonte était acheminée jusqu'à Velars-sur-Ouche où elle était transportée sur le canal de Bourgogne. Le rendement étant médiocre, le haut fourneau de Val-Suzon fut définitivement éteint en 1872 après un demi-siècle d'activité. Le bâtiment va servir d'entrepôt agricole avant d'être racheté en 1920 pour devenir scierie puis fabrique de manches à outils jusqu'en 1956. En 1982, une partie du toit du fourneau s'effondra et, en 1988, le bâtiment industriel fit l'objet d'une étude de réhabilitation. En 2005, les propriétaires firent don des bâtiments à la commune [Historique réalisé notamment à partir du texte de Robert Durin, Association de Sauvegarde des Forges de Val-Suzon]. Un vaste projet de réhabilitation du site est en cours.

Description

Matériaux du gros-œuvre

Calcaire ; moellon ; pierre de taille ; brique

Matériaux de la couverture

Tuile plate

Description de l'élévation intérieure

Rez-de-chaussée ; rez-de-chaussée surélevé ; 1 étage carré ; étage en surcroît

Typologie du couvrement

Voûte en berceau

Typologie de couverture

Croupe ; toit à un pan ; toit à longs pans

Emplacement, forme et structure de l’escalier

Escalier de distribution extérieur : escalier tournant, en maçonnerie ; escalier intérieur : escalier droit, en charpente

Source de l'énergie utilisée par l'édifice

Énergie hydraulique

Commentaire descriptif de l'édifice

Ensemble construit sur un terrain en forte pente. La maison de maître à un étage est appuyée au mur nord-est du vaste bâtiment abritant les halles de stockage des matières premières. En contrebas du mur nord-ouest, plusieurs corps de bâtiments sont adossés à la montagne : au centre, le haut fourneau avec sa salle de coulée et aux deux extrémités, les logements des ouvriers composés d'un rez-de-chaussée surélevé et d'un étage de comble accessible par un escalier droit en bois. La salle des turbines, en partie enterrée et voûtée en plein cintre, se trouve à droite du haut fourneau. La maison de maître est couverte d'un toit à croupe, les logements des ouvriers d'un toit à un pan, le bâtiment de stockage d'un toit à longs pans. Le haut fourneau proprement dit est constitué d'une cuve tronconique en briques réfractaires supportée par une armature en fonte. La cuve est incluse dans un massif pyramidal en moellons contrebutté par des voûtes en berceaux le reliant aux murs ; de larges ouvertures ménagées dans la partie inférieure donnent à l'avant sur la halle de coulée et de chaque côté sur les halles des soufflets qui entretenaient la combustion. Le chargement s'effectuait par le haut et la récupération de la fonte par coulée au bas du four.