Théâtre ; cinéma
Cinéma Empire
Théâtre puis cinéma Empire
Bourgogne-Franche-Comté ; Côte-d'Or (21) ; Auxonne ; Pasteur (boulevard)
Bourgogne-Franche-Comté
Pasteur (boulevard)
2021 BL 708 ; 1824 I 242
En ville
18e siècle (?) ; 2e quart 19e siècle
3e quart 20e siècle
1785 ; 1843 ; 1950
Daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par travaux historiques ; daté par source
Attribution par source ; attribution par source ; attribution par source
Caré Joseph (commanditaire)
Le 23 juin 1785, le maire et les échevins de la ville d'Auxonne autorisent le cafetier Joseph Caré à faire construire, à ses frais, une salle de spectacle "dans le magazin situé sur le derrière de sa maison". "Il [la] décorera décemment, y fera faire un rang de loges, des secondes places en forme d'amphitéâtre [sic] et un parquet commode qui pourra servir d'orchestre". En contrepartie, il obtient le privilège exclusif que tous les spectacles et bals payants se joueront dans cette salle. Privilège peu durable puisqu'il est aboli par la Révolution, ce qui déclenche dès 1790 les protestations de Caré. Le 19 avril 1831, la Ville achète aux héritiers de la veuve Reigner (sa fille Jeanne Roussel veuve du cafetier Christophe Tournouer et son fils François Roussel) une propriété comprenant notamment "une salle de spectacle ayant parterre, parquet, un rang de loges et en général tous les accessoires dont elle est pourvue, estimée six mille francs". En 1843, elle fait modifier le théâtre suivant le projet de l'architecte voyer Jean-Baptiste Phal-Blando : murs et contreforts sont rehaussés ; un plafond plat est créé, doté de caissons sur les pans inclinés ; le toit à la Mansard à charpente apparente est remplacé par un toit à longs pans (protégé par des tuiles creuses). Ces travaux sont exécutés par l'entrepreneur Bénigne Lamotte. La décoration est réalisée par Napoléon Saccheti, "peintre scénographique du théâtre royal de l'Odéon" et peintre en décors à Saint-Etienne, auteur de celles des théâtres de Dijon, Mâcon, Salins-les-Bains, Langres, Marseille et Saint-Etienne. Selon le marché du 20 août 1843, d'un montant de 8 000 F, elle consiste en une toile peinte habillant le devant de la galerie, avec des pilastres ornés "d'ornemens en carton-pierre représentant des enfans en forme de cariatides" dorés à l'or fin, des peintures sur toile sur châssis pour le plafond et sur plâtre pour l'avant-scène, sur le devant de la scène les armoiries de la ville supportées par deux Renommées. Les loges d'avant-scène seront peintes en rose, le fond de la salle derrière la galerie en vert et le rideau sera en velours cramoisi. Le marché prévoit aussi dix décors peints : un salon, une "chambre rustique", une prison, une forêt, une place publique, un jardin, un palais gothique, une "décoration d'horizon" sur la mer, un "fond de campagne", une grille de parc avec un trône. Un lustre de 1,60 m de diamètre est réalisé par Mourger, ferblantier lampiste à Auxonne. Les travaux sont reçus le 28 mai 1844. L'éclairage au gaz est installé en 1867 par la société mulhousienne Lhomme Fischer et Cie. L'aménagement intérieur est jugé en mauvais état en 1914. En 1933, le théâtre est loué à la veuve de l'électricien J. Nivon qui s'engage à exécuter à ses frais électrification et installation d'une cabine de projection. Le bail stipule que "l'exploitation devra consister en séances cinématographiques les samedis, dimanches et jours fériés" (au moins 120 séances par an, avec interruption possible pendant la saison d'été, du 15 juillet au 15 septembre). L'entrée et la salle sont refaites en 1950 par les entrepreneurs Cornu et Bordigoni, avec remplacement de la galerie par un balcon en béton. Un écran panoramique est installé en 1955 et en 1969, le "théâtre municipal" a une capacité de 300 places. Il est tenu (depuis 1948 au moins), sous le nom de "Théâtre Cinéma", par Marcel Gable puis par sa femme, jusqu'au 14 septembre 1976. L'exploitation est alors reprise par la Ville. En 2019, le cinéma Empire compte un écran et 244 fauteuils. Les bâtiments appuyés contre son angle sud-est sont détruits à la fin de cette année, en préalable à sa rénovation extérieure en 2020.
Calcaire ; moellon ; enduit
Zinc en couverture
1 étage carré
Toit à longs pans croupe
Escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour, en maçonnerie ; escalier hors-oeuvre : escalier en équerre, en maçonnerie ; escalier de distribution extérieur : escalier en équerre, en charpente métallique
Le cinéma a des murs en moellons de calcaire (renforcés par des contreforts et récemment masqués par une isolation extérieur et un habillage ponctuel de marbre ou pierre marbrière) et un toit à longs pans et croupes, à couverture de zinc. Il comporte une scène et un balcon, accessible par deux escaliers en béton (l'un dans-oeuvre tournant à retours et l'autre hors-oeuvre en équerre) et par un escalier extérieur métallique (issue de secours).
Propriété publique
2021
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
2021
Poupard Laurent
Dossier individuel