Église paroissiale
Saint-jean
Théâtre du Parvis Saint-Jean
Marché ; entrepôt public ; théâtre
Église paroissiale Saint-Jean, actuellement théâtre du Parvis Saint-Jean
Bourgogne ; Côte-d'Or (21) ; Dijon ; Danton (rue) 15
Bourgogne-Franche-Comté
Danton (rue) 15
2021 EV 63
En ville
Milieu 15e siècle
1er quart 19e siècle ; 4e quart 20e siècle
Daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; daté par source ; daté par travaux historiques ; daté par source
Signature ; signature ; attribution par travaux historiques
L'église est bâtie de 1448 à 1470 environ. Elle succède à une basilique située dans un cimetière et qui aurait été érigée au 5e siècle par l'évêque de Langres, saint Urbain. Rebâtie et agrandie, celle-ci était devenue église paroissiale à la fin du 9e siècle (et l'une des sept églises de Dijon au 12e siècle). Cet édifice est démoli en 1445, à la demande des paroissiens désireux de le reconstruire, et les travaux démarrent en 1448 environ. L'évêque Guy Bernard lui accorde en 1455 le statut d'église capitulaire et elle est livrée au culte en 1459 (bénédiction d'un autel provisoire) puis consacrée et érigée en collégiale par le même Bernard en 1468 ou en 1478. Des travaux sont encore mentionnés aux tours et à la flèche en 1497 et 1503. L'église, qui accueille des inhumations jusque vers 1783 au moins, connaît des modifications intérieures en 1643, 1704, 1711 (clôture du choeur), 1713 (reconstruction du maître-autel) et 1777 (repavement). La paroisse Saint-Jean est supprimée à la Révolution (1791), époque où l'édifice perd les deux tours qui encadrent son abside à chevet plat. Il sert de dépôt de fourrage en 1796 puis la ville l'achète le 19 germinal an 9 (9 avril 1801) et le transforme en marché. Comme l'indique (en 1809) Pierre Louis Baudot, sa conversion en théâtre avait été envisagée en 1793-1794 "en construisant dans l'intérieur de l'édifice tout ce qui seroit nécessaire pour le théâtre et ses dépendances, et en élevant une façade à la place des tours et du choeur de l'église". Le projet renaît en 1803 sous la plume de Pierre-Joseph Antoine, "ancien ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, ingénieur architecte de la commune de Dijon", mais reste sans suite. L'une des raisons avancée est l'éloignement du centre ; Baudot en signale une autre : "Il faut convenir qu'il doit paraître bizarre que la terre de la chrétienté, formée des cendres de tant de célèbres chrétiens qui y sont inhumés depuis quinze siècles, soit foulée par les danses du monde, et que les voûtes, si long-temps frappées du son des cantiques sacrés, retentissent des accens de l'amour et du plaisir." Il est toutefois favorable à cette reconversion, permettant de sauver le bâtiment de la destruction. Celui-ci est effectivement en mauvais état si bien que le voyer L. J. Duleu prévoyait en 1807 la démolition des trois flèches (dont celle de la croisée du transept, refaite en 1647 et qui sera remplacée par un "chapeau à octogonne"), du chevet, de chapelles et de la sacristie. Ces démolitions sont réalisées en 1809, ce qui permet de créer la place Bossuet (où sera installée en 1921 la statue du célèbre prédicateur, né à proximité), et un mur de clôture percé d'une porte est élevé l'année suivante. Par contre demeure sans suite le projet de 1813 de l'architecte Caristie pour sa transformation en marché, avec aménagement d'une "gallerie décorée de portiques ionique antique [en bois] composés de vingt six loges, dont treize de chaque côté", de douze magasins donnant sur la rue, d'un logement de concierge et d'un bureau des poids et mesures. Le bâtiment connaît de multiples affectations au 19e siècle : halle de boucherie, entrepôt de vin en 1807, logement de garnison en 1820, de nouveau dépôt de fourrage pour l'armée de 1823 à 1838, marché (dit "du midi") et poids public en 1841, entrepôt de farine en 1852 puis magasin général de boulangerie pour la ville en 1860 (suite au décret du 16 novembre 1858) "pour réunir les 9 640 sacs de farine formant cet entrepôt" (ce qui nécessite la réfection du dallage, de la voûte et de la toiture suivant le projet de l'architecte municipal Scheffer). L'édifice est classé au titre des monuments historiques par la liste de 1862. Le 20 février 1863, le conseil municipal vote le principe de rendre au diocèse une église devenue nécessaire du fait de l'augmentation de la population et pour laquelle est recréée la paroisse Saint-Jean (avec validation par le décret impérial du 13 août 1865). L'église est restaurée sous la direction de l'architecte Scheffer et son chevet décoré d'une peinture monumentale par le peintre Benoît dit Bénédict Masson. Elle est inaugurée le 13 novembre 1866 et dotée quatre ans plus tard de quatre cloches de la fonderie Chambon, de Montargis, baptisées le 5 juin 1870. De nombreuses réparations sont effectuées, notamment à la toiture et aux tours (couverture, fenêtres et balustrades), au début du 20e siècle (jusqu'à la Première Guerre mondiale) sous la direction de l'architecte en chef des Monuments historiques Charles Suisse puis de son successeur en 1906 Saint-Anne Louzier. "L'édifice eut, en outre, beaucoup à souffrir du cyclone du 30 juin 1901" relatait Suisse dans un rapport dressé en 1904 (avec au sud des vitraux abîmés et une toiture partiellement découverte). Cet architecte fait refaire en 1906, dans le style du 15e siècle et par l'entrepreneur A. Fournier (ou Fournier-Faucher, rue de Mirande à Dijon), la croix de la fin du 18e siècle dominant le pignon occidental. Un calorifère à vapeur (à chaudière "Idéal") est installé en 1929-1930, sous le contrôle de l'architecte en chef Jules Tillet, avec création au nord d'une chaufferie (dans l'angle de la nef et du transept) et d'une cheminée (contre le mur ouest du croisillon), et d'un caniveau dans le sol de la nef afin de diffuser l'air chaud. Après la reprise des couvertures des bas-côtés au milieu des années 1920, la toiture est de nouveau l'objet de travaux en 1941, 1949 et au début des années 1960 (sous la direction de l'architecte en chef Georges Jouven).Désaffectée durant l'hiver 1971-1972, l'église est remise à la Ville en mai 1973 (sa désacralisation intervient le 1er octobre) et sert de réserve pour le musée des Beaux-Arts. Les balustrades de ses tours sont refaites puis, endommagée par la foudre, elle est restaurée de 1974 à 1978, sous le contrôle de Jouven, avec réfection de la toiture du bas-côté sud (où les laves sont remplacées par des tuiles plates). Elle est alors transformée en théâtre, avec la création d'une structure interne démontable (une boîte dans la boîte), accueillant à partir de 1974 le Centre dramatique national de Bourgogne, qui s'y installe de manière permanente en 1980. De nouveaux travaux ont lieu de 1984 à 1986 (architecte en chef Michel Jantzen) avec la réparation (par le maître verrier Weinling ?) des vitraux endommagés par un orage de grêle le 11 juillet 1984 (baies occidentales de l'entrée et du transept), la réfection de la toiture des chapelles nord (remplacement des laves par des tuiles plates), le relevage de dalles funéraires contre les murs, la création de locaux techniques, d'un local d'enregistrement, d'un atelier de couture, de loges d'acteur, d'un bar, la mise en place de nouveaux gradins, etc. Après une première étude du scénographe Igor Hilbert en 1985 (sans suite car jugée trop coûteuse), l'architecte en chef de la Ville Jean-François Devalière, assisté de l'architecte adjoint Michel Grangy, élabore un projet avec gradin de 296 places, réalisé à partir de 1985. La salle est inaugurée fin mars 1987. De graves désordres à la charpente conduisent en 1992 à sa restauration et à celle de la couverture, suivant le projet de l'architecte en chef Bernard Collette. Simultanément, le théâtre est modernisé, avec la création d'un grill et de passerelles techniques, le remplacement du faux plafond acoustique suspendu. Le CDN devient Théâtre national Dijon-Bourgogne en 1996 puis Théâtre Dijon-Bourgogne en 2000 (il dispose également depuis 1999 d'une salle de répétition, baptisée salle Jacques Fornier, créée dans un ancien garage aux 30-34 rue d'Ahuy).
Calcaire ; pierre de taille
Ardoise ; tuile plate mécanique
Plan en croix latine
Sous-sol ; 1 vaisseau
Lambris de couvrement ; voûte d'ogives
Toit à longs pans pignon couvert ; noue ; appentis ; toit en pavillon ; toit polygonal
Escalier de distribution extérieur : escalier droit, en maçonnerie ; escalier hors-oeuvre : escalier en vis sans jour, en maçonnerie ; escalier dans-oeuvre : escalier droit, en charpente, en charpente métallique ; escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour, en charpente ; escalier dans-oeuvre : escalier en vis sans jour, en charpente métallique
L'église a des murs en pierre de taille calcaire et un plan en croix latine, tronqué à l'est par la démolition de son chevet dont subsiste une travée droite encadrée par deux tours. Surélevée du fait de la présence de caveaux, elle est accessible par des escaliers extérieurs droits (des sanitaires ont été aménagés en sous-sol dans l'angle nord-ouest). Elle est constituée d'une nef unique bordée de chapelles latérales séparées par des contreforts : trois au nord, quatre au sud (la 1re et la 2e, réunies en 1875, accueillent actuellement le bar). La nef est couverte d'une charpente lambrissée en berceau brisé, la croisée du transept étant marquée par un motif à 8 clés pendantes ; les chapelles ont des voûtes d'ogives. La façade antérieure et les façades latérales (transept) ont un dessin similaire : une porte inscrite dans un encadrement à voussures (avec, pour le transept, une fenêtre placée plus haut à droite), surmontée de deux fenêtres hautes jumelées et d'un oculus. Ces baies sont en arc brisé ou inscrites dans un encadrement en arc brisé, avec remplage gothique flamboyant pour les fenêtres. Les tours sont accessibles par deux escaliers hors-oeuvre en vis, en pierre, complétés par des escaliers droits ou tournant à retours avec jour, en bois. Le bâtiment est couvert d'un toit à longs pans et pignons découverts ; les tours ont un toit en pavillon et l'emplacement de la flèche à la croisée du transept est marqué par un toit polygonal. La couverture est en ardoise, sauf sur les chapelles, en appentis et protégées par des tuiles plates mécaniques. Close à l'ouest (vers l'entrée), la salle en gradins est accessible par un couloir en avant des chapelles ; côté scène, les trois niveaux de passerelle le sont par des escaliers métalliques. Les murs de la scène et des coulisses sont masqués par des tentures et protégés par une structure métallique, permettant aussi de fixer éléments de décor, d'éclairage, etc.
Peinture
Armoiries, ornement végétal, quadrilobe, ornement géométrique
Les murs sont peints d'un décor néo-gothique. Le lambris habillant la charpente est orné, au niveau des nervures, d'un décor floral associant motifs peints et motifs sculptés, associés à des blasons disposés à la ligne de faite.
1862 : classé MH
Eglise Saint-Jean : classement par liste de 1862.
À signaler
Propriété de la commune
2021
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
2022
Poupard Laurent
Dossier individuel