Carrière ; usine de taille de matériaux de construction
Carrière de granite
Carrière et usine de taille de matériaux de construction de la Pyrie, puis de la Société Exploitation des Granits de la Pyrie, actuellement usine de taille de matériaux de construction de la Société Bretagne Granits
Carrière de granite et usine de taille de matériaux de construction de la Pyrie (Le Hinglé)
Bretagne ; Côtes-d'Armor (22) ; Le Hinglé
Arrondissement de Dinan
Dinan Ouest
Pyrie (la)
1998A1 55, 57, 143, 144, 148 à 150, 168, 494, 515, 521, 549, 564, 987, 988
Isolé
Atelier de fabrication ; atelier de réparation ; bureau ; forge ; logement de contremaître ; excavation ; aire des matières premières ; aire des produits manufacturés ; restaurant ; cantine
4e quart 19e siècle ; 1er quart 20e siècle ; 2e quart 20e siècle ; 3e quart 20e siècle
1878 ; 1911
Daté par source ; daté par source
En 1840, le site de la Pyrie se compose de deux petites carrières qui vont ultérieurement se rejoindre. Durant une soixantaine d'années, les matériaux extraits sont essentiellement destinés à la construction de bâtiments et d'ouvrages de génie civil dont la mise en place de la ligne de chemin de fer reliant Dinan à La Brohinière, inaugurée en 1896. La carrière de la Pyrie possède quatre forges édifiées à la fin du 19e siècle et toujours en place, l'actuel bâtiment qui les abrite ayant été reconstruit vers 1945. Deux autres forges subsistent à l'extérieur du site, dont une bâtie en 1878. A partir de 1900, en plus des matériaux de construction tels que des pierres de taille pour la construction d'édifices et les entreprises de travaux publics, des pavés ou encore du sable, la carrière de la Pyrie produit des granites polis pour les monuments funéraires, et ce jusqu'aux années 1960 ; elle a notamment fourni les matériaux nécessaires à la construction des quais de la Tamise et du phare de Penzance en Angleterre, ainsi que ceux utilisés pour la construction des ports du Havre (76), de Granville (50), de Lorient (56) ou de Nantes (44), et des casernes de Caen (14) et de Dinan (22). Les matériaux étaient également exportés en Belgique après être chargés sur des bateaux en partance de Saint-Malo (35). En 1906, formation de la société anonyme Le Granit dont le siège social est à Dijon (21). Le 12 décembre 1908, constitution d'une société en commandite par actions entre Henri Génisson, industriel demeurant à Versailles (78), et le comte de Querhoënt propriétaire du château de la Pyrie. A cette date, le site est desservi par un embranchement ferroviaire privé de 150 m de longueur relié à une voie ferrée qui comprend environ 800 m de voie droite (écartement de 50 cm), trois plaques tournantes et seize wagonnets. Le 24 mars 1910, la société prend le nom d'Exploitation des Granits de la Pyrie. Le granite extrait à la Pyrie présente un aspect général gris-bleu, à gros grains et peu fissuré ; son homogénéité permet une extraction de monolithes de grandes dimensions. En 1914, la production mensuelle représente 500 m3 de pierres taillées et de pavés ; les expéditions à partir de la gare du Hinglé s'élèvent alors à 1000 t environ. En raison de l'expansion de la carrière, due notamment à la présence du chemin de fer, l'entreprise entame plusieurs campagnes de construction au cours de la première moitié du 20e siècle. Un restaurant et une cantine sont édifiés pour les ouvriers entre 1910 et 1920, tout comme la cité ouvrière dite des Casernes destinée aux travailleurs étrangers. Le bâtiment des bureaux et du logement du chef d'exploitation date quant à lui de 1911. Après 1914, trois logements de contremaîtres sont bâtis et portent le nom de villas Roger, Huguette et Elisabeth. Le 9 juin 1928, la société Exploitation des Granits de la Pyrie prononce sa dissolution par suite d'apport-fusion à la société Le Granit. Dans les années 1930, la carrière forme une vaste excavation de 100 m de côté environ et de 27 m de profondeur avec des fronts de taille coupés en gradins. Les blocs sont manutentionnés par deux ponts roulants mus électriquement et supportant un câble de conduite sur lequel circule un câble d'enlèvement. La méthode qui consiste à forer une série de trous de mine suivant une ligne déterminée est parfois pratiquée. Les mines sont chargées une première fois avec une faible charge de poudre noire et rechargée une deuxième fois avec une charge croissante lorsqu'elles n'ont pas déterminé une amorce de cassure suffisante. De 1939 à 1945, la carrière de la Pyrie est réquisitionnée par les allemands pour construire le mur de l'Atlantique. L'activité d'extraction et de taille est relancée à la Libération qui correspond à une période de reconstruction des villes de l'Ouest. Les actuels ateliers de taille sont édifiés au cours de la décennie 1950 à 1960. Face à la concurrence des établissements Rioche, voisins, la carrière de la Pyrie perd sa place de leader. De 1965 à 1982, elle est reprise par la société Pléven-Gicquel. A partir de 1978, la crise de l'industrie du granite bretonne se dessine en raison d'une concurrence étrangère de plus en plus rude. Actuellement l'extraction n'existe plus, mais l'usine de taille de matériaux de construction dite Bretagne Granits, SARL dirigée depuis 1998 par Jean-Pierre Massard, poursuit son activité.. En 1920, les installations mécaniques se composent de moteurs à gaz pauvre, de compresseurs d'air verticaux et horizontaux, de dynamos, d'une grue à portique électrique de 16 m de portée, de perforatrices, de marteaux à main, de surfaceuses à air comprimé, d'appareils à fil hélicoïdal pour le sciage de la pierre, d'une pompe d'épuisement électrique, ou encore d'un pont roulant de 12 t avec mouvement de translation électrique et d'un concasseur, détruits vers 1970.. En 1860, la Pyrie emploie deux carriers, sept piqueurs de pierres et un forgeron contre quarante-cinq salariés en 1875 et trois cent cinquante dont une centaine d'italiens à l'aube de la Première Guerre mondiale, issus essentiellement de la province du Piémont ; ils ne sont plus que cent seize en 1938 et soixante quatorze en 1970. L'activité granitique du pays connaît une série de conflits sociaux avec des grèves qui éclatent en 1920, 1936 ou encore 1938.
Granite ; béton ; métal ; essentage de tôle ; moellon ; parpaing de béton
Ardoise ; tuile mécanique ; métal en couverture ; tôle ondulée
1 étage carré
Toit à longs pans ; croupe
Énergie électrique ; achetée
. Le site de la Pyrie est assez vaste. La carrière a notamment entraîné l'extension de l'urbanisation de la commune du Hinglé au nord de sa configuration originale. Les trois logis de contremaîtres et le restaurant sont édifiés en moellons de granite et sont couverts de toits à longs pans en ardoises. Autrefois desservi par embranchement ferroviaire, le site de la carrière proprement dit comprend, d'une part l'excavation encore entourée de trois chèvres, et d'autre part les ateliers et un grand bâtiment à usage de bureaux, d'habitation du chef d'exploitation, plus une remise et une écurie. Il se compose de trois corps accolés en granite dont deux comptent un étage carré couvert d'une toiture à longs pans et à croupe en ardoises. A proximité, se situent le château d'eau, qui sert encore à l'alimentation des machines, la forge, à quatre foyers, surmontée d'une toiture en tuiles mécaniques, puis les différents ateliers de transformation (taille et polissage) édifiés en structures plus légères : bois et essentage de tôle avec charpente métallique.
Propriété privée
2002
(c) Inventaire général
2002
Gasnier Marina
Dossier individuel
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