Grenier à sel
Grenier à sel, Dahouët (Pléneuf-Val-André)
Bretagne ; Côtes-d'Armor (22) ; Pléneuf-Val-André ; Dahouët
Communes littorales des Côtes-d'Armor
Pléneuf-Val-André
Dahouët
1846 E1 187 ; 1980 H 250
En ville
3e quart 19e siècle
1857
Daté par travaux historiques
"Le sel, indispensable aux campagnes de pêche à la morue, pour la conservation du poisson, était emmagasiné autrefois dans un grenier à sel.Sur un vieux plan du Guémadeuc daté de 1772, on dénombre cinq "greniers-celliers" à Dahouët. L'un des greniers à sel de Dahouët appartenait avant 1789 à M. de La Ville-Théart ; il fut confisqué par la commune pendant la Révolution. Sur le plan cadastral de 1801, il figurait sous la dénomination "masure" et entrepôt, où fut construit plus tard le grenier à sel du 19e siècle. A 18e et 19e siècle, cet entrepôt ne servait pas seulement à emmagasiner provisoirement le sel destiné aux pêcheurs mais également de dépôt pour les munitions, poudres et boulets indispensables à la batterie de la Guette.En 1840, la morue avait disparu sur les côtes bretonnes, et la commune vendit le grenier à sel à Hubert Pansart, un Pléneuvien habitant le Val André. Ce fut la nouvelle épopée de la pêche à la morue à Terre-Neuve et à Islande qui lui redonna une seconde jeunesse.La municipalité de Pléneuf accepta en 1851 la construction d'un grenier à sel réclamé par les principaux armateurs de Dahouët Le Péchon et Rubin de Rays. Dans la foulée, le conseil municipal choisit trois emplacements situés sur les quais et les proposa à la décision de l'administration des douanes. L'un appartenait à Rubin de Rays, l'autre au sieur Michel Durand, le troisième celui de Hubert Pansart. Les deux premiers furent jugés de taille trop réduite et c'est le dernier qui fut retenu.En 1855, la commune achètait le terrain et entreprenait la construction du grenier à sel, ouvert au commerce en 1856. Les cargaisons de sel provenaient de la Corogne au Portugal. Depuis les cales du bateau, le sel était amené devant l'entrepôt dans de grandes bines qu'un système de poulies mues par un cheval hissait jusqu'à la fenêtre du pignon. Il suffisait alors de conduire les paniers à l'aide d'un brouette au-dessus du compartiment réservé à l'armateur et d'y verser le sel par la trappe pour que se constitue la réserve nécessaire à une saison de pêche ; chaque morutier embarquant de 150 à 200 tonnes de sel par campagne.La commune pouvait aussi utiliser certaines surfaces du grenier disponibles pour entreposer d'autres marchandises, afin de rentabiliser l'entrepôt, telles que morues vertes, pommes de terre, pommes à cidre, et même vins et spiritueux, pour les négociants.En 1876, le conseil municipal, grâce aux taxes pouvait racheter les parts des armateurs Le Péchon et de Rays et devenir ainsi propriétaire intégral du grenier à sel.Après 1900, la pêche morutière à la voile allait s'essouffler. La Grande Guerre en marqua le déclin définitif. Le 26 juin 1921 le conseil municipal décidait de vendre l'entrepôt afin de payer, en partie, l'acquisition de la nouvelle mairie et les frais nécessités par son aménagement. En 1923, il fut acheté par les établissements Le Bigot de Saint-Brieuc. L'entrepôt devint alors vraiment un grenier, la Maison Le Bigot faisant surtout le commerce des grains.Mais la guerre de 1939-45 vit abandonner le trafic et le entrepôt devenu centenaire ne servit plus que de réserve pour les engins de pêche. Cependant, le bâtiment tomba en ruines, faute d'entretien. En 1969, la commune décidait sa démolition. Le nouveau plan d'aménagement du port prévoyait l'urbanisation du plateau de la Guette et son désenclavement par une voie de dix mètres de large qui déboucherait sur les quais. Le vieil entrepôt en fit les frais et fut démoli en 1974.A son emplacement, un hangar a été construit à la fin des années 1980 pour abriter une partie de l'armement du bateau "La Pauline" et servir d'atelier pédagogique pour l'association de sauvegarde du patrimoine maritime de Dahouët."
Cet entrepôt représentait un grand bâtiment rectangulaire dont le sol était divisé en compartiments réservés aux armateurs. Au-dessus un vaste grenier dont le plancher était percé de trappes correspondant à ces compartiments.
Détruit
Propriété de la commune
2003
(c) Inventaire général ; (c) Conseil général des Côtes-d'Armor
2003
Prigent Guy
Sous-dossier
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