Quai
Quai des Terre-Neuvas, Dahouët (Pléneuf-Val-André)
Bretagne ; Côtes-d'Armor (22) ; Pléneuf-Val-André ; Terre-Neuvas (Quai des)
Communes littorales des Côtes-d'Armor
Pléneuf-Val-André
Dahouët
Terre-Neuvas (Quai des)
Non cadastré ; domaine public
En ville
19e siècle
20e siècle
"Le quai des Terre-Neuvas regroupe aujourd'hui l'ensemble des quais de la rive droite du port de Dahouët, qui s'étendent sur 475 mètres, de la cale Hamonet à l'escalier du Pont-Neuf. Ce quai des Terres-Neuvas englobe l'ancien quai (appelé le quai Neuf après sa reconstruction au milieu du 19e siècle) et le quai Le Péchon. Les quais prennent l'appellation locale en Gallo et sont appelés les "tchais".Ce furent d'abord les commerçants et négociants lamballais qui, dès le milieu du 18e siècle commencent à construire des murets face à leurs entrepôt et magasins à grains qu'il avaient construits sur les deux rives du havre de Dahouët. Cependant, ces murets de pierres sèches ne résistèrent pas à l'assaut des tempêtes de nord-ouest, qui faisaient entrer la houle dans le port. D'autre-part, l'essor de la grande pêche et du cabotage au milieu du 19e siècle allait faire entrer au port des navires de 35 mètres qui nécessitaient une longueur suffisante de quais solides, où accoster et s'aligner sur au moins 168 mètres en amont, afin de pouvoir échouer et hiverner au moins 10 navires sans dommage. Les aménagements du port de Dahouët jusqu'au 3e quart du 19e siècle ne furent pas à l'échelle de son utilisation. La restauration incessante des quais et des murs de parement, la reconstruction des cales (cales Hamonet et Hourdin) et la construction du quai Neuf en de 1861 à 1867, enfin la mise en place d'une récente signalisation lumineuse, ne suffirent pas à la sécurité du port et à son intense trafic. A la suite des pétitions des armateurs et marins de Dahouët, un projet de protection extérieure du port fut envisagée, en partant du principe que l'enlèvement de la "Grande Muette" était cause de tous les maux ; il n' y avait - selon l'administration des Ponts et Chaussées - qu'à la remplacer par une simple ou double jetée. Cependant, une décision ministérielle de 1883 statuant sur ces propositions ordonna : qu'il convenait de se borner à réparer les murs de quais qui ont subi des avaries et à enlever les galets qui pénètrent dans l'intérieur du port.Mais si nous revenons 60 ans en arrière, un projet d'ensemble avait été imaginé par les ingénieurs des Ponts et Chaussées, pour aligner l'ensemble des quais à construire jusqu'au fond du port de Dahouët, en reliant la digue et le Pont-Neuf édifiés en 1791, soit :- la construction de 515 mètres de quais, dont 446,25 mètres sur la rive droite et 68,75 mètres sur la rive gauche,- l'extraction de 3684 m3 de rochers pour l'élargissement et le nettoyage des passes d'entrée,- le curement d'une partie du bassin. Il fallut attendre la dernière décennie du 19e siècle pour que le quai Le Péchon long de 70 mètres rejoigne le Pont-Neuf, grâce à un nouveau quai de 162 mètres de longueur, construit en 1897, avec l'approbation des armateurs. L'ingénieur Guillemoto dut néanmoins argumenter auprès de son administration pour la réalisation de ces travaux, qui comprenaient aussi le curage du port et la réfection des anciens quais et cales (argumentaire de 1884). Les statistiques fournies par celui-ci résument le mouvement annuel croissant des navires de 1879 à 1883 : on passa ainsi de 39 à 70 navires pour un tonnage de marchandises débarquées qui augmenta de 10314 tonnes à 14577 tonnes. Suivaient des indications techniques pour reconstruire et prolonger les ouvrages existants en maçonnerie bourdée avec parement en moellon d'appareil. L'édification de ces quais permit de gagner sur la mer l'espace occupé aujourd'hui par l'agglomération, ses rues et surtout le vaste terre-plein à l'entrée du port. Déblais et alluvions de curage du port furent utilisées à remblayer derrière les murs qu'on élevait peu à peu pour continuer l'urbanisation du front de port.La plaisance allait remplacer la grande pêche et le commerce. Aujourd'hui, les quais de Dahouët sont encore dévolus en aval à la pêche côtière et en amont à la plaisance. Mais ces quais accueillent davantage les véhicules automobiles côté parking que les témoignages de leur activité passée.Dans les années 1960, le doublement du trafic commercial portuaire (cabotage) s'accompagna d'un regain de la pêche côtière, avec la pêche à la coquille Saint-Jacques.Le curage du port, rendu indispensable pour augmenter la cote de profondeur jusqu'à 7 mètres afin d'accueillir des caboteurs de plus de 800 tonneaux et de 70 mètres de long, allait remettre en cause les fondations mêmes du port, en-dessous de son seuil, dans sa partie aval.Pour éviter de reconstruire entièrement une partie des quais, l'ingénieur des Travaux publics de Pléneuf Le Comte fit preuve d'innovation, en enfonçant d'abord dans le sol vaseux du port un rideau de palplanches pour protéger les fondements et la base du mur. On habilla ensuite ceux-ci d'un masque de béton cyclopéen accroché à l'ancien ouvrage par des coins de fer qui y furent scellés.Cependant, le projet d'une digue-abri à l'entrée du port, réclamé en 1820 comme ouvrage prioritaire ne fut toujours pas réalisé.Le quai des Terre-Neuvas s'étend aujourd'hui sur les 400 mètres du port, rive droite, avec de nouveaux commerces en amont. Il représente la vitrine culturelle et touristique du port de Dahouët."
"Le quai des Terre-Neuvas : une architecture témoin du savoir-faire des ingénieurs des Ponts et Chaussées : Les quais n'ayant pas à craindre les assauts de la mer sont à construire sur le modèle économique adopté en 1866 pour les nouveaux murs : un sol de fondation formé de galets mélangés à du sable, recouvert d'une couche de béton sec, de pierres cassées et de sable encore. Le quai est construit à pierres sèches avec revêtement de maçonnerie avec mortier de ciment de 1 m d'épaisseur. Le parement extérieur est formé de moellons bruts dégrossis, le parement et le couronnement des murs doivent être en pierre de taille (Guillemoto, ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées, 1884).Les maisons des quais :On appréciera la qualité architecturale du bâti : façades en granite, grès et pierres "bleu" du pays, maisons à deux étages sous combles, toitures en ardoises, alignement continu de maisons anciennes orientées face au quai, jardins extérieurs en arrière-plan, sous la falaise et les murs de soutènement, puits et courettes, anciennes sentes entre les maisons."
Remanié
À signaler
Le quai des Terre-Neuvas est à étudier dans son ensemble pour une protection cohérente des bâtiments qui bordent les quais et l'aménagement de ces quais de manière à reffléter leur fonction portuaire initiale et leur vocation touristique (ZPPAUP).
Propriété publique
2003
(c) Inventaire général ; (c) Conseil général des Côtes-d'Armor
2003
Prigent Guy
Sous-dossier
Région Bretagne - Service de l'Inventaire du Patrimoine Culturel - 283 avenue du général Patton - CS 21101 - 35711 Rennes Cedex 7 - 02.22.93.98.35