Usine de construction navale
Usine de construction navale Tocqué, Dahouët (Pléneuf-Val-André)
Bretagne ; Côtes-d'Armor (22) ; Pléneuf-Val-André ; Dahouët
Communes littorales des Côtes-d'Armor
Pléneuf-Val-André
Dahouët
2003D1 1114, 1113, 730 ; D 265, 266
En ville
3e quart 20e siècle
1952
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"le chantier Tocqué : le dernier chantier de construction navale de DahouëtEn 1952, Pierre Tocqué installa son chantier naval sur le port de Dahouët. Spécialisé dans la plaisance, il construisit de nombreux yachts de caractère de 7 à 12 mètres sur les plans des architectes Cornu, Vernette, Sergent et sur ses propres plans. Il réparait aussi les bateaux de pêche locaux.Pierre Tocqué raconte avoir reçu de son aïeul Pierre Alain, ancien responsable des chantiers navals Minier de Binic, le goût de la construction navale. Il fit son apprentissage au chantier Huon de Paimpol. Après la Guerre, il s'installa à Saint-Brieuc, rue des Trois-Frères- Legoff, à l'enseigne : Constructions navales - Dinghy - Cormoran - spécialité de bateaux en forme. C'est au Val-André que ces dinghies ont fait leurs preuves, lors des premières régates de la station, et c'est peut-être ce qui l'incita à venir à Dahouët en 1952. La première bâtisse qui servit de dépôt pour le matériel de voilerie et de charpente, pour le rangement du matériel nautique du chantier naval Tocqué, se situait dans les anciens entrepôts de Péniguel (fille de l'armateur Carfantan, cadastrés H 498 aujourd'hui), avant que le chantier ne déménage sur la rive gauche, dans un premier bâtiment en bois, avant la construction d'un second hangar, en fibrociment, de 150 m2 fut ensuite construit (à l'emplacement actuel d'une entreprise de mareyage).Les différents documents photographiques des constructions Tocqué témoignent de l'évolution de l'environnement et du bâti portuaires de Dahouët de 1960 à 1975. Les activités maritimes, pêche, plaisance et cabotage ne fonctionnaient pas encore de façon concurrente dans l'espace portuaire.Témoignage de Robert Bouguet, ancien ouvrier charpentier du chantier Tocqué : De 1956 à 1962, le chantier employait seulement deux ouvriers. La voilerie était dans les gerbières, "le grenier à patates des Carfantan". La scierie se trouvait en bas ; on sciait tout à la main, on maniait aussi l´herminette pour profiler les quilles, la râblure était entaillée au ciseau à bois, et les mèches américaines étaient manoeuvrées au vilebrequin, pour faire traverser les boulons de quille. Il y avait une grande cheminée pour la machine à vapeur en briques.Le chantier construisait des bateaux en bois, particulièrement soignés, sur membrures franches doublées de membrures ployées, bouillies, avec bordées calfatées en coton et mastic.L'accastillage en bronze était fourni par la fonderie Nivet de Plérin ; les voiles étaient confectionnées par la voilerie Richard de Saint-Malo.Quels sont les bois employés ?Les petits fonds et les pièces maîtresses sont en Iroko, les membrures en acacia rivées en cuivre, les hauts en acajou et sipo. D'autre-part, les ferrures et gréements sont en acier inoxydables. La construction est à franc-bord.L'une des plus belles réalisations fut en 1962 "L'Ecrelle", un ketch du type Cap Nord de l'architecte naval Vernette. 10,20 m de long pour un poids total de 6 tonnes, ayant un tirant d'eau de 1,60 m, doté d'un moteur Couach diésel de 30cv et d'une voilure de 49 m2.Le chantier propose encore des "Bars" et des canots creux ou demi-pontés de 5,50 m pour la plaisance locale, des coques à quille longue et arrière canoë ou "norvégien" ("Clophidi", "l'actuel" Carusie II), plus rarement à tableau ("Sitala"), et des vedettes pour la riche clientèle résidente au Val-André (Antinéa, la première et Rheginéa la seconde).Il va aussi construire "la Madelon" pour le pilote Morvan de Dahouët. En 1962, le chantier Tocqué employait 6 ouvriers dont Auguste de Partau, Claude Rouault, Francis Charles, Pierrick Bogué et Robert Bouguet (photo Ouest-France). Ce dernier ouvrier s'installera à son compte sur les quais, après le décès accidentel de Pierre Tocqué en 1974. En 1963, Pierre Tocqué fera le projet de construire un hangar de 24 x 20 m au Pont Carla.La dernière construction de Pierre Tocqué sera "Jacquez", joli sloop demi-ponté. L'un de ses derniers bateaux sera acheté par le petit fils du poète Richepin : "Alcyon"."
Bois ; moellon
Ciment en couverture
Toit à longs pans ; toit en bâtière
Le premier chantier était situé à l'emplacement de l'entrepôt Péniguel avec un grenier, près de l'alimentation (Brasserie de la Rance, rachetée ensuite par Jean Le Péchon). Le 2e chantier sera aménagé dans un hangar en bois et le 3e chantier dans une construction neuve en fibro-ciment de 150 m2 (2 bâtiments jumelés, avec toits en bâtière jumelés), proche du quai du Mûrier et de la grève du port.
Remanié
À étudier
Les oeuvres réalisées dans ce chantier naval - bateaux construits et demi-coques de chantier - sont à étudier. D'autre-part, les demi-coques du chantier et les outils conservés méritent d'être protégés.
Propriété privée
2003
(c) Inventaire général ; (c) Conseil général des Côtes-d'Armor
2003
Prigent Guy
Sous-dossier
Région Bretagne - Service de l'Inventaire du Patrimoine Culturel - 283 avenue du général Patton - CS 21101 - 35711 Rennes Cedex 7 - 02.22.93.98.35