POP

Plateforme ouverte du patrimoine

Chapelle Notre-Dame-de-la-Clarté, place de la Chapelle (Perros-Guirec)

Désignation

Dénomination de l'édifice

Chapelle

Appellation d'usage

Dite Notre-Dame de la Clarté

Titre courant

Chapelle Notre-Dame-de-la-Clarté, place de la Chapelle (Perros-Guirec)

Localisation

Localisation

Bretagne ; Côtes-d'Armor (22) ; Perros-Guirec ; Chapelle (place de la)

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Communes littorales des Côtes-d'Armor

Canton

Perros-Guirec

Lieu-dit

Clarté (la)

Adresse de l'édifice

Chapelle (place de la)

Références cadastrales

1819 D1 290 ; 2004 AI 100

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

En écart

Partie constituante non étudiée

Mur de clôture ; croix de cimetière ; puits

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

2e quart 15e siècle ; 2e moitié 15e siècle ; 1ère moitié 16e siècle ; 3e quart 16e siècle ; 2e quart 17e siècle ; 2e quart 19e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1445 ; 1573 ; 1630 ; 1828

Commentaires concernant la datation

Porte la date ; porte la date ; porte la date ; porte la date

Commentaires concernant l'attribution de l'édifice

Attribution par travaux historiques ; attribution par travaux historiques ; attribution par travaux historiques

Personnalités liées à l'histoire de l'édifice

Coëtmen Rolland IV de (commanditaire) ; Quintin Guillaume (commanditaire) ; Salaün Guillaume (commanditaire)

Description historique

Une inscription découverte sur le deuxième pilier nord de la nef, lors de la suppression de la chaire à prêcher, indique que le chantier de construction de la chapelle, sise sous l’Ancien Régime dans une enclave dépendant du diocèse de Dol, débuta en 1445. R. Couffon a pu identifier le promoteur des travaux avec dom Guillaume Quintin, prêtre. Quant au nom des fondateurs, il est connu par un procès-verbal de 1629 qui relève « au paneau supérieur de la roze de la maistresse vittre les armes de Bretaigne et en la niche supérieure au-dessoulz un escusson en banière du costé de l’évangille portant de gueulle à neuff annelles d’argent […] et sortis de ladite esglize avons veu au pignon suzan d’icelle vers le soleil levant autre escusson gravé en bosse dans ledit pignon chargé de neuff anelles porté par un griffon timbré au costé de l’espittre ». Ces armes sont celles de la famille de Coëtmen, dont le représentant était alors Roland IV, familier du duc Jean V, dont l’activité de protecteur des églises et de mécène se manifesta encore en 1447 par la création du chapitre de Tonquédec. Parmi les autres bienfaiteurs, représentés jadis par leurs armoiries à la maîtresse-vitre, figuraient les familles de Coëtréven et de Trogoff. Les travaux se poursuivaient en 1463, date à laquelle Jean du Parcneuff, dans son testament du 7 octobre, lègue deux rannées de froment à l’œuvre de Notre-Dame de la Clarté. En cours de chantier, soit dans le troisième quart du XVe siècle, la famille de Lannion ajoute au sud du chœur une grande chapelle seigneuriale dont les murs est et sud viennent s’aligner respectivement sur ceux du chevet plat et du porche méridional. Le commanditaire est probablement Roland de Lannion (1406-1476), dont le père, Jean Ier, était en 1420 chambellan de Jean V. Lui-même fut premier écuyer du duc qui, en considération des services rendus par son père et son aïeul, lui donna en 1439, la pêcherie de Ploumanac’h et ses appartenances.Le garde-corps couronnant la tour ne fut édifié qu’après 1594, avec des matériaux provenant du château de Ploumanac’h, détruit cette année-là par les troupes royales, au cours des troubles de la Ligue. Quant à la flèche, de plan hexagonal, elle n’est sans doute pas antérieure à 1645. Les lambris de la nef sont refaits et repeints en 1712. Une sacristie carrée est ajoutée en 1828 au nord de la travée orientale du bas-côté. En 1834, le jubé est déposé et brûlé. Le 8 avril 1873, la foudre s’abat sur la flèche, la réduisant aux trois quarts de sa hauteur et provoquant une lézarde sur le reste du clocher. A l’intérieur, toutes les parties en bois prennent feu, la toiture s’effondre à plusieurs endroits. Guillaume Lageat, architecte à Lannion, assure la restauration. En 1880, des infiltrations dans le clocher sont signalées : des subventions du ministère des Travaux publics – la tour servant d’amer pour le service des Ponts et Chaussées – permettent d’y remédier. En 1930, on procède à un rejointoiement intérieur ; à l’occasion du débadigeonnage, on retrouve la porte qui, de l’escalier du clocher, desservait autrefois une tribune. Les vantaux du portail sont restaurés en 1955 et remis en place en 1958. En 1960, la commune décide sans en référer à l’administration de réduire l’enclos classé en 1915 pour élargir la route. La chapelle subit un nouvel incendie le 6 janvier 1995.(Philippe Bonnet, enquête thématique régionale, 2010)La chapelle Notre-Dame-de-la-Clarté est un édifice de la 2ème moitié du 15ème siècle et de la 1ère moitié du 16ème siècle, dont la construction, attribuée à Rolland IV de Coëtmen, seigneur de Tonquédec et de Keruzec, a débuté en 1445 comme l'atteste la présence d'une inscription sur un des piliers de la nef. La tour, le pignon ouest, la nef, le bas-côté nord et le chevet datent de la 2ème moitié du 15ème siècle. Le porche sud, construit vers 1500, possède une charpente dont une ferme porte la date 1573 (achèvement de travaux ou remaniement). La chapelle sud, dite de Saint-Samson, a été rapportée vers 1600, à l'initiative de la famille de Lannion. Le mur de clôture, qui présente au sud une croix érigée en 1630 par les soins du prêtre Guillaume Salaün, date de la 1ère moitié du 17ème siècle. La partie supérieure de la tour et la flèche en maçonnerie ont été achevées vers 1645. La sacristie a été construite en 1828 par les soins d'un dénommé N. Le Saux (d'après inscription). La chapelle a été classée monument historique le 30 mars 1904 et le mur de clôture le 28 mai 1915.(Patrick Pichouron, inventaire préliminaire 2006)

Description

Matériaux du gros-œuvre

Granite ; grand appareil ; moyen appareil

Matériaux de la couverture

Ardoise ; pierre en couverture

Description de l'élévation intérieure

2 vaisseaux

Typologie du couvrement

Voûte d'ogives ; lambris de couvrement

Typologie de couverture

Flèche en maçonnerie ; toit à longs pans ; pignon découvert ; noue ; croupe

Emplacement, forme et structure de l’escalier

Escalier hors-oeuvre : escalier en vis, en maçonnerie ; escalier dans-oeuvre : escalier en vis, en maçonnerie

Commentaire descriptif de l'édifice

. Plan et ordonnance intérieure :Le plan est extrêmement compact : une nef très courte, terminée par un chevet plat, est couverte par un lambris en berceau brisé. Elle est flanquée au nord d´un unique bas-côté de trois travées, moins long que le vaisseau principal, couvert d´un demi-berceau. À l´extrémité ouest du collatéral est implanté à 45° un puissant clocher-porche à contreforts angulaires. Les trois grandes arcades retombent sur des piles octogonales par l´intermédiaire de chapiteaux en frise de feuillages. À la seconde pile, dont la face sud abrite une piscine à crédence, est adossé un autel. La présence d´une entaille atteste la présence ancienne d´un jubé, détruit en 1834.La charpente, dont le lambris a été refait au moins deux fois depuis le 15e siècle, conserve ses entraits à engoulants, ses sablières ornées de feuillages, attribuées au charpentier et sculpteur trégorrois Jean Jouhaff (actif entre 1484 et 1500), quelques blochets saillants figurés et les bouts fleuronnés de ses poinçons pendants, encore partiellement polychromes. On a retrouvé lors des récents sondages des éléments d´un lambris en châtaignier portant un décor géométrique rouge et noir sur fond blanc, dessinant peut-être une croix de Malte. Il a été remplacé après 1873 par un lambris en sapin aux compartiments ornés de grandes arabesques rouges et bleues encadrant un cartouche quadrilobé au monogramme marial couronné. Au sud, la chapelle seigneuriale des Lannion, de plan presque carré, ouvre sur le choeur par une grande arcade symétrique à celle du bas-côté nord et, à droite de celle-ci, par une porte à l´archivolte richement sculptée de choux et fleurons et surmontée d´un blason. Le mur oriental du porche sud était épaulé par un contrefort qui s´est trouvé intégré dans la chapelle, où il reçoit la retombée de deux arcs de décharge. Une fenêtre rectangulaire à traverse, éclairant jadis la salle haute du porche, est percée dans sa travée sud. À droite de la baie qui éclaire à l´est la chapelle des Lannion, comme dans le mur sud de la première travée de la nef, sont ménagés des lavabos à crédence. Le porche sud est composé de deux travées voûtées d´ogives, dont les clés portent des écus. En 1905, l´intérieur présentait un badigeon rouge à faux joints blancs. À gauche de l´entrée, une porte en arc brisé dont l´archivolte est ornée de choux frisés et se termine en accolade à fleuron, donne accès à l´escalier en vis qui dessert la petite salle de l´étage, dotée d´une cheminée, faisant office de secrétairerie. À la clé de l´arc à ressauts multiples ouvrant sur la chapelle, un écu incliné surmonté d´un heaume avec un ange pour cimier est porté par deux lions en granite gris ; de part et d´autre, deux culots végétaux.Ordonnance extérieure :Construite en grand appareil de granite rose, la chapelle occupe un emplacement exceptionnel dominant la baie qui relie la pointe de Perros à Ploumanac´h. Elle est actuellement couverte en ardoises de Sizun, mais la couverture d´origine, dont on a retrouvé des échantillons dans les combles, était en ardoises épaisses, posées à l´aide de chevilles sur un lit d´argile ou de mortier. L´élévation sud est marquée par la juxtaposition des murs-pignons du porche et de la chapelle des Lannion, plus élevé que son voisin. Encadré par des contreforts angulaires à ressauts amortis par des pinacles, le porche s´ouvre par un portail en arc brisé garni d´une clôture en menuiserie ajourée du 17e siècle. Au-dessus du portail, de part et d´autre du fleuron de l´accolade, deux bas-reliefs d´une grande qualité d´exécution représentent à gauche la Déploration du Christ, à droite l´Annonciation. Ils sont à mettre en rapport avec le décor du porche sud de Runan, antérieur de quelques années. À l´étage, la fenêtre à meneau et croisillon de la secrétairerie est encadrée par deux emblèmes héraldiques. La chapelle seigneuriale est éclairée par une baie flamboyante à deux lancettes surmontées d´un réseau à soufflets et mouchettes. L´élévation sud de la nef est des plus simples : deux travées séparées par un contrefort, la première aveugle, la seconde percée d´un oculus inscrit dans une baie en plein-cintre. La façade ouest, encadrée par deux contreforts angulaires, frappe par sa muralité. Elle est percée d´un portail en accolade entre deux pinacles, surmonté d´un oculus lui aussi inscrit dans une modeste baie en plein-cintre.Le clocher est une tour carrée contemporaine de la nef, bien que certains auteurs l´aient datée du 16e siècle. Construite au nord-ouest du bas-côté nord, elle est implantée à 45°, si bien que ses contreforts angulaires se trouvent rigoureusement orientés. Cette disposition, d´une grande puissance plastique, est tout à fait exceptionnelle, mais non sans exemple à la fin du Moyen Âge. La partie basse du clocher est composée d´un porche d´entrée d´une travée carrée voûtée d´ogives. A la clé du portail est sculpté un lion tenant l´écu écartelé, chargé de trois croissants, de la famille de Coëtréven. On accède à la plate-forme par un escalier situé dans une tourelle polygonale demi-hors-oeuvre ménagée dans l´angle formé par la tour et la nef. La flèche à six pans, du 17e siècle, est construite en granite gris.L´élévation nord se compose de deux travées entre la tour et la sacristie. La première est percée d´une porte, avec à la clé un écu porté par un lion, la seconde d´un oculus inscrit dans une baie plein-cintre, formule décidément affectionnée par le maître d´oeuvre de l´édifice. Le mur du chevet, qui se développe entre deux contreforts angulaires, est épaulé par un contrefort droit dans l´axe des piles séparant le vaisseau principal du collatéral. La maîtresse-vitre, à six lancettes trilobées surmontées d´un réseau flamboyant à soufflets et mouchettes, comporte une traverse horizontale, qui peut dénoter une influence du style perpendiculaire anglais.Bâtie pour l´essentiel grâce aux largesses de deux familles de l´entourage ducal, la chapelle de La Clarté constitue un précieux jalon de l´épanouissement des formes flamboyantes en Trégor, dans les années centrales du 15e siècle. La disposition singulière de son clocher en fait un unicum dans l´architecture bretonne du temps.

Technique du décor des immeubles par nature

Sculpture ; menuiserie

Indexation iconographique normalisée

Christ en croix ; calice ; Vierge à l'Enfant ; Annonciation ; Vierge de pitié ; armoiries ; fleuron ; crochet ; pilastre ; pinacle ; Sacré Coeur ; couronne d'épines ; IHS ; symbole marial

Commentaires d'usage régional

Style gothique. Croix monolithe sur socle. Porche à étage

État de conservation (normalisé)

Restauré

Protection et label

Date et niveau de protection de l'édifice

classé MH

Précision sur la protection de l'édifice

Chapelle Notre-Dame de la Clarté et mur de clôture classés par décret du 28 mai 1915.

Intérêt de l'édifice

À signaler

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Propriété de la commune

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2006

Date de rédaction de la notice

2006 ; 2010

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Pichouron Patrick ; Bonnet Philippe

Typologie du dossier

Sous-dossier

Adresse du dossier Inventaire

Région Bretagne - Service de l'Inventaire du Patrimoine Culturel - 283 avenue du général Patton - CS 21101 - 35711 Rennes Cedex 7 - 02.22.93.98.35

Vue générale (élévation sud)
Vue générale (élévation sud)
(c) Conseil général des Côtes-d'Armor
Voir la notice image