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Plateforme ouverte du patrimoine

Abbaye Saint-Magloire (Léhon fusionnée en Dinan en 2018)

Désignation

Dénomination de l'édifice

Abbaye

Genre du destinataire

De bénédictins

Vocable - pour les édifices cultuels

Saint-Magloire

Titre courant

Abbaye Saint-Magloire (Léhon fusionnée en Dinan en 2018)

Localisation

Localisation

Bretagne ; Côtes-d'Armor (22) ; Dinan

Précision sur la localisation

Commune fusionnée après inventaire : Commune inventoriée sous le nom de Léhon

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Parc naturel régional de la Vallée de la Rance - Côte d'Emeraude

Canton

Dinan Ouest

Lieu-dit

Léhon

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

En village

Nom du cours d'eau traversant ou bordant l'édifice

La Rance

Partie constituante non étudiée

Église

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

Limite 12e siècle 13e siècle

Siècle de campagne secondaire de consctruction

13e siècle ; 14e siècle ; 15e siècle ; 17e siècle ; 19e siècle ; 20e siècle ; 21e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

850 ; 975 ; 1030 ; 1170 ; 1365 ; 1421 ; 1490 ; 1561 ; 1628 ; 1643 ; 1654 ; 1670 ; 1674 ; 1739

Commentaires concernant la datation

Daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; porte la date

Description historique

Les origines850 (vers)Fondation de l’abbaye Saint-Magloire de Léhon autour des reliques, de saint Magloire, évêque de Dol, dérobées à sa sépulture sur l’ile anglo-normande de Serk. Les moines remplacent leur église en bois par une construction en pierre due à un démantèlement d’un édifice antique proche.975 (vers)Après les invasions normandes l’abbaye royale est en ruines. Junan, abbé de Léhon, sauve les reliques qu’il présente à Hugues Capet. Elles seront à l’origine de la fondation de l’abbaye Saint-Magloire de Paris.La reconstruction1030Les moines de Saint-Magloire de Paris reviennent à Léhon pour y relever les ruines du monastère qui devient simple prieuré. Hardouin est nommé prieur en 1030.A partir de 1170L’abbé Hervé de Marmoutier donne vingt deux mille sols pour parer aux réparations urgentes et nomme Geoffroy de Corseul, prieur conventuel de 1170 à 1187 pour diriger les travaux qui s’achèveront dans les décennies qui suivent.13e siècle et 14e siècleEn l’absence de sources précises on ne sait pas quand s’achève la reconstruction de l’église. Le réfectoire est daté également par analyse stylistique de la première moitié du 13e siècle. Son décor mural est datable du 14e siècle. Vers 1365, la chapelle funéraire des Beaumanoir joint le chœur de l’église abbatiale au sud.Le temps de la commende1421Construction du grand et du petit moulin dans les jardins du monastère.1440Raoul Pollo est le dernier prieur conventuel de Léhon, à cette date lui succède l’institution des prieurs commendataires, nommés par le roi.1490Grande fenêtre du chevet percé par Guillaume Guéguen, prieur.1561Jean de Hangest, prieur, fait reconstruire une infirmerie.1628Charles Bruslart de Sillery, prieur, fait rebâtir le portail intérieur du cloitre et réparer le dortoir. Ses armoiries, actuellement difficilement lisibles, sont apposées sur le porche d’entrée du jardin, qui sont de ""de gueules à une bande d’or chargée d’une trainée de poudre de sable, accompagnés de cinq barillets de même"".1643-1654Aménagement de terrasses autour de bâtiments pour les protéger des crues de la Rance.Le grand cellier vouté en pierre situé sous le réfectoire est comblé. Un grand escalier en charpente est crée, diminuant ainsi le volume initial du réfectoire.Le logis du prieur est transformé en buanderie et en infirmerie. En 1653 : Charles Bruslart conclu un concordat avec les moines : ""le prieur commendataire se réservait les infirmeries, les salles hautes et basses appelées de Beaumanoir, le jardin de la pépinière et le colombier ; les religieux gardaient en propre le cloître, le dortoir, l’église, le réfectoire, la cuisine, les chambres des hôtes, le jardin du verger, le grand jardin et les écuries. Les deux cours restaient communes."" Le prieuré comptait 25 moines.1670-1674Jean d’Estrade devient prieur. Il fait reconstruire le cloître, orner l’église ainsi qu’une partie des bâtiments conventuels. Il refait également le mur qui borde la rivière de Rance et réparer les dépendances du prieuré.Le déclassement du prieuré1720Suppression de la mense prieurale de Léhon.1767-1777Le prieuré est fermé et confié à un intendant qui loge dans les anciennes chambres de l’hostellerie. En 1777, décret de suppression définitive.1787-1788Les bâtiments abritent trois compagnies du régiment de Penthièvre.19 mars 1792Acte de vente du prieuré comme bien national. Acheté par Joseph Bullourde.1854Telcide Duchemin et le docteur Pringué créent dans les bâtiments conventuels une filature industrielle de toile à voile.La réhabilitation09 mai 1881Donation à la commune de l’abbaye par mesdames Marin-Carré-Kérissouët, nées Bullourde afin que l’abbatiale et la chapelle des Beaumanoir deviennent église paroissiale de la commune.1885 A partir de 1885, le maire et l´abbé Fouéré Macé avec l´aide des frères hospitaliers de Saint Jean de Dieu entament le projet de restauration. Les voûtes d’ogives de l’église sont refaites à l’identique en calcaire des faluns des carrières voisines du Quiou et de Tréfumel. 1891L’ancienne hôtellerie sert de salle de classe aux jeunes filles jusqu´en 1959.08 juillet 1897Consécration de l’abbatiale, sous la municipalité de Fernand le Fer de La Gervinais, en présence du recteur l’abbé Fouéré-Macé.1931Classement au titre des Monuments Historiques.1956Début des travaux à l’initiative de la municipalité sous la conduite des Monuments Historiques.1962Vitraux de l’atelier Daumont-Turmel dans l’église abbatiale.1987 à 1991Restaurations sous la direction des Monuments Historiques ; Création de vitraux contemporains dans le réfectoire par Gérard Lardeur.2013Projet de restauration et d’aménagement de l’hostellerie.

Description

Matériaux du gros-œuvre

Granite

Description de l'élévation intérieure

1 vaisseau

Commentaire descriptif de l'édifice

L’implantationL’abbaye est édifiée au fond d´un vallon, lovée dans un méandre de la Rance et protégée par un éperon rocheux sur lequel se dresse une forteresse médiévaleL’organisation Les plans du 17e siècle indiquent une organisation fonctionnelle autour de trois principaux espaces : le cloître, la 1ère cour et la 2ème cour. Autour du cloitre se situent, au sud : l’église abbatiale, à l’est : le bâtimentconventuel et les dortoirs, au nord : le réfectoire, et à l’ouest : les offices. Autour de la 1ère cour subsistent, au sud : les anciens pressoirs transformés actuellement en mairie en face au nord, la boulangerie transformée depuis en habitation et séparée du bâtiment dit de « l’hostellerie ». La deuxième cour était encadrée de deux ailes perpendiculaires, à l’arrière de la boulangerie, l’une toujours en place était occupée par le logement du meunier, la deuxième aile a été détruite et n’est déjà plus mentionnée sur les plans cadastraux de 1811 et 1843. De vastes jardins clos de murs s’étendaient au nord et à l’est en bordure de la Rance. Un vaste colombier circulaire était placé à proximité des moulins à eau en activité jusqu’en 1842.Le bâtiL’église abbatiale (se reporter à la notice sur l’église abbatiale).Le cloîtreLe cloître a été reconstruit par Jean d’Estrades entre 1670 et 1674. (Les plans de 1643 et 1654 présentaient des piles de sections irrégulières). Son couvrement a en partie disparu, hormis celui de l’aile ouest. Les piles carrées soutiennent des arcades sobres en plein cintre. Les bases et le sommet des piles sont ornées de simples moulures saillantes. Les arcades de la partie sud du cloitre sont interrompues par deux massifs contreforts en pierre de taille de granite datables de la construction de l’église.Les bâtiments conventuelsL’élévation sur le cloître, à deux étages surmontés d’un étage de comble, a subi moins de transformation. Au droit des fenêtres, les élégantes lucarnes à fronton courbe ou triangulaire ponctuent la façade et forment les seuls ornements ostensibles. A l’origine les murs étaient recouverts d’un enduit. A son extrémité sud se trouve un escalier de pierre joignant le choeur de l´abbatiale aux deux étages de dortoir de ce bâtiment. Le rez-de-chaussée abritait les anciennes salles du chapitre, de travail et sacristie ainsi qu´un étroit couloir menant du cloître aux jardins. Un grand grenier était aménagé sous les combles.Le réfectoireSous ce dernier existait un grand cellier qui a été comblé par les mauristes afin de limiter les inondations. Le réfectoire à grande salle sous charpente est éclairé de nombreuses baies rapprochées. Celles donnant sur le cloître se reconnaissent par leurs formes simples en arc brisé, tandis que celles du mur nord présentent un éclairage continu de baies rayonnantes à double lancettes. La chaire du lecteur et son escalier ont été intégrés dans le fenestrage et forment un appendice extérieur entre deux contreforts. Un triplet de baies, également de style gothique rayonnant, s’accorde ainsi à l’ensemble et rompt avec hardiesse le rythme binaire des ouvertures. Le volume initial du réfectoire a été réduit lors de la construction à l’est du grand escalier de charpente. Un décor mural peint à l’ocre rouge présente des colonnettes gothiques en trompe l’œil et un faux appareillage parsemé d’un décor végétal et de fleurs. La restauration du réfectoire, sous la direction des Monuments Historiques, s’est achevée par la création de vitraux contemporains de GérardLardeur évoquant des chevaliers en cotte de maille.Le chartrierDétaché du bâtiment conventuel se situe dans le jardin, une tour carré en ruines qui aurait servie de prison et de salle d’archives pour son niveau supérieur.""L’hostelerie""Le bâtiment des hôtes se situe dans le prolongement du réfectoire. La façade sur le jardin présente une lucarne de même style que celles des bâtiments conventuels reconstruits par Jean d’Estade entre 1670 et 1674. Une aile en retour d’équerre était accolée à ce bâtiment. Un projet de restauration est à l’étude afin d’agrandir les locaux de la mairie.Les dépendances et communsLe bâtiment des pressoirs a changé a plusieurs reprises d’affectation. Il se signale par son portail d’entrée à bossage, son fronton triangulaire orné d’armoiries. La porte située à proximité du portail est surmontée d’une pierre sculptée datée 1739. La mairie occupe actuellement ce bâtiment. La boulangerie qui lui fait face a été convertie en habitation particulière. Plusieurs ouvertures chanfreinées indiquent une construction ancienne du 16e ou du début du 17e siècle. La maison du meunier qui borde la place actuelle de parking présente des dispositions anciennes, porte en plein cintre murée. Elle a été transformée à la fin du 19e siècle, ajout d’un fronton en façade et d’un auvent en bois protégeant une nouvelle entrée.

État de conservation (normalisé)

Remanié ; restauré

Protection et label

Date et niveau de protection de l'édifice

classé MH

Précision sur la protection de l'édifice

L'église, le bâtiment conventuel, la chapelle, la sacristie, le réfectoire et la porte de l'ancienne église paroissiale située dans le cimetière sont classés Monuments Historiques par liste en 1875, puis par arrêté du 30 septembre 1931.

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Propriété de la commune

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2006

Date de rédaction de la notice

2007 ; 2013

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Cros Mélanie ; Orain Véronique ; Rioult Jean-Jacques

Typologie du dossier

Dossier avec sous-dossier

Adresse du dossier Inventaire

Région Bretagne - Service de l'Inventaire du Patrimoine Culturel - 283 avenue du général Patton - CS 21101 - 35711 Rennes Cedex 7 - 02.22.93.98.35

Vue générale de l'abbaye côté jardin, bord de Rance
Vue générale de l'abbaye côté jardin, bord de Rance
(c) Région Bretagne
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