Digue
Les digues de Lancieux
Bretagne ; Côtes-d'Armor (22) ; Lancieux
Communes littorales des Côtes-d'Armor
3 repérés ; 3 étudiées
1er quart 16e siècle ; 2e quart 18e siècle
"Une partie des terres de la paroisse de Lancieux dépendait autrefois de l'Abbaye de St-Jacut. En particulier, celle-ci possédait les fermes des Briantais et de Buglais, ainsi que le moulin du même nom. Une fenêtre au linteau trilobé dans le pignon Est du bâtiment principal de la ferme de Buglais, atteste de son ancienneté. Les grands travaux d'endiguement réalisés par les moines bénédictins de St-Jacut ont commencé à partir de 1390. La digue la plus ancienne, construite en pierres, appelée 'Digue des Moines', aurait été édifiée sous François 1er, au début du 16ème siècle, pour assécher les terrains situés autour des fermes de Buglais, de la Briantais et de Villeu. Toutes ces terres ont été gagnées sur la mer grâce à la construction de trois digues : la digue des Moines, la digue de la Roche sur Lancieux et la digue des Marais Neufs qui bordent le polder de la commune de Ploubalay. La digue de la Roche date du 18ème siècle, la digue des Marais Neufs a été construite après 1774, car elle ne figure pas sur la carte des Ingénieurs Géographes du Roi, après1776.Le polder de Ploubalay est située au fond de la baie de Beaussais, en Lancieux et s'étend sur une surface de 70 ha. Limité au sud par la route départementale D768, il est bordé au Nord et au Sud par deux ruisseaux, le Floubalay et le Drouet, qui drainent la partie amont du bassin versant. Il est isolé de la mer par une digue en terre, localement recouverte de pierres et longue de 1800 mètres. Une centaine d'hectares de terres de la commune de Lancieux est située au-dessous du niveau des hautes mers, dans la partie appelée "les Marais" ou "les Marouas" en gallo. Ces parcelles gagnées progressivement sur la mer, s'étendent approximativement des Briantais au Nord-Ouest, au pied de la Roche au Sud-Est, et de la mer au Sud-Ouest, à une ligne parallèle, à une centaine de mètres, des rues Philippe Berest et du Moulin. Jusqu'à une période relativement récente, toute cette zone se prolongeait en suivant la direction de la rue Jules Jeunet jusqu'à l'avenue des Pins et à sa descente à la mer par le 'Charroi aux Anes' (allée charretière pour aller prélever la marne) . Des travaux de voirie ont depuis remonté le niveau des des terres. Elles sont désormais dans cette partie situées au-dessus du niveau des hautes mers. La vocation du Polder de Ploubalay a toujours été consacrée aux cultures légumières (voir texte en annexe de Guy de Sallier Dupin 'Mise en valeur du marais de Drouet et poldérisation des terrains en baie de Lancieux' ). A l'origine, le bon fonctionnement du polder était assuré grâce à un canal principal longeant la face interne de la digue et à de nombreux fossés transversaux qui assuraient l'écoulement des eaux. Les pratiques culturales étaient adaptées aux contraintes naturelles : les parcelles étaient ouvertes sur au moins un fossé et étaient labourées selon l'axe de la pente afin de créer un micro-drainage supplémentaire au niveau de chaque sillon. Actuellement, l'essentiel du polder reste agricole (polyculture-élevage), bien que plusieurs parcelles aient été abandonnées et laissées en friche, à cause de la déprise agricole."
Granite ; terre
2008
(c) Région Bretagne ; (c) Conseil général des Côtes-d'Armor
2008
Prigent Guy
Dossier collectif
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