Ensemble cultuel
Mur des Disparus'
Ensemble cultuel dit le 'Mur des Disparus', cimetière (Ploubazlanec)
Bretagne ; Côtes-d'Armor (22) ; Ploubazlanec
Bretagne
Paimpol
Bourg (le)
En village
3e quart 19e siècle ; 1er quart 20e siècle ; 2e quart 20e siècle ; 3e quart 20e siècle ; 4e quart 20e siècle
1859 ; 1913
Daté par travaux historiques ; daté par source
"Témoignage rédigé par Louis Corouge, ancien adjoint au maire de Ploubazlanec : Progressivement depuis 1859 et seulement jusqu'en 1913, suivant l'impitoyable succession des naufrages particulièrement 'à' Islande, les familles des 'péris en mer' de Ploubazlanec prirent l'habitude d'apposer sur un mur du cimetière, des croix, des couronnes et des panneaux de bois appelés 'Mémoires' parce qu'ils commençaient tous par la formule 'à la mémoire de', 'en mémoire de'. Elles voulaient ainsi perpétuer le souvenir de leurs chers disparus et venaient ici se recueillir et prier devant ce mur, comme les autres familles, dans le respect du culte des morts.La datation précise de l'ancien cimetière de Ploubazlanec n'est pas connue, cependant, on peut considérer comme Louis Corouge, que l'habitude de fixer sur le vieux mur du cimetière des 'Mémoires', sous la forme particulière de panneaux en bois, est datable du 3ème quart du 19ème siècle, à la suite des premiers naufrages avec pertes humaines des goélettes, armées pour la grande pêche à Islande.En 1939, la municipalité décidait d'agrandir le cimetière du côté du jardin du presbytère recteur et donc de détruire le 'Mur des Disparus'. Les familles furent invitées à reprendre provisoirement les croix, les couronnes et les 'mémoires', le temps de reconstruire le mur (à des fins de culte mais aussi pour des raisons à la fois touristiques et de patrimoniales). Les travaux furent ajournés à cause de la guerre et d'autres priorités de l'après-guerre. En 1947, on commença à relever les noms des marins disparus auprès des familles et à refaire les premières plaques. Mais ce ne fut qu'au début des années 1950 que le maire et le recteur, après plusieurs réclamations de part et d'autre, demandèrent le retour de tous les 'mémoires' sur le nouveau mur. Cette démarche fut vaine.Les "mémoires" remplacés par des répliques : En 1952, d'importantes manifestations eurent lieu à Paimpol pour célébrer le centenaire du premier départ de la goélette 'Occasion' pour l'Islande. La commune de Ploubazlanec voulut alors perpétuer le souvenir de cette période islandaise. Elle décida de donner de donner un nouveau lustre au 'mur des Disparus'. En s'inspirant des propositions de l'abbé Pouhaer et de l'ouvrage de Mgr Kerlévéo 'Paimpol au temps d'Islande', la municipalité installa des plaques neuves de couleur noire dans un ordre chronologique des naufrages. Elle fit inscrire sur le modèle des précédentes les nom des goélettes naufragées et les noms des marins disparus en mer.En 1992, une seconde restitution et reconstitutions des plaques ou 'mémoires' fut opérée à la demande de Louis Kermarec, un des deux derniers islandais de la commune, en complétant le liste des goélettes ayant sombré en Islande entre 1913 et 1935.Les 'mémoires' furent replacés dans leur historicité et les panneaux furent en partie refaits, en prenant en compte les 83 années de la pêche 'à Islande'.Les marins décédés sur les bancs de Terre-Neuve et les graviers de Saint-Pierre et Miquelon ne furent pas oubliés. On rajouta aussi les noms des goélettes dont les membres d'équipage furent sauvés. Le 'Mur des Disparus' reçut encore les noms des marins décédés à bord ou parfois enterrés dans les cimetières islandais.Désormais, les seuls 'Mémoires' authentiques des 'Disparus' en mer se trouvent sous le porche de la chapelle de Perros-Hamon."
Schiste ; granite
Le 'Mur des Disparus' est le mur d'enclos Ouest du cimetière de Ploubazlanec, au centre du bourg et jouxte l'ancien presbytère. Il mesure une centaine de mètres sur une hauteur d'environ 2, 50 mètres. Il est maçonné en moellons de schiste et de granite. Les modestes panneaux en bois, croix et couronnes de perles sont apposés directement sur le mur et forment une série de 'mémoires' ou encore un ensemble cultuel, en souvenir des 'Disparus en mer'.27 plaques en bois, 'reconstituées', ont été repérées, dont les mesures les plus récurrentes sont de : 70 x 50 cm. 12 plaques plus anciennes en marbre, de dimensions différentes, ont aussi été relevées. Le 'Mémoire' dédié aux naufragés de la 'Mathilde' (1867) mesure 90 cm x 59 cm. La plaque en granite rappelant l'ensemble des naufrages 'à Islande' mesure 88 cm x 65 cm (Fig. 16) . La plaque en marbre en mémoire de Guillaume Caous, mesure 45 x 30 cm.
Reconstruit à l'identique
À signaler
Le 'Mur des Disparus' mérite d'être signalé pour son intérêt à la fois historique et ethnographique. La liste des bateaux naufragés mérite d'être étudiée et complétée, en rajoutant éventuellement les noms des bateaux loguiviens disparus en mer..
Propriété de la commune
2008
(c) Région Bretagne ; (c) Conseil général des Côtes-d'Armor
2008
Prigent Guy
Sous-dossier
Région Bretagne - Service de l'Inventaire du Patrimoine Culturel - 283 avenue du général Patton - CS 21101 - 35711 Rennes Cedex 7 - 02.22.93.98.35