Château
Château de Coëtquen (Saint-Hélen)
Bretagne ; Côtes-d'Armor (22) ; Saint-Hélen
Parc naturel régional de la Vallée de la Rance - Côte d'Emeraude
Coëtquen ;
Isolé
Ferme
12e siècle ; 15e siècle ; 18e siècle
16e siècle ; 17e siècle ; 19e siècle
1440
Daté par source
« La forêt de Coëtquen, que le Moyen-Age désignait sous le nom de la forêt Blanche, parce qu’elle était en partie plantée de bouleaux, donne à ce coin de terre un aspect presque sauvage ». Guide du voyageur dans la ville de Dinan et ses environs ; par J. Bazouge,... 4e édition. 1879. Une motte féodale, en lisière de forêtLe dictionnaire de la noblesse de Bretagne, mentionne en 1140 Raoul, seigneur de Coëtquen, premier du nom. De cette période subsiste une motte féodale, encore perceptible ainsi que des murs talus au nord-est de la forêt, proche du Pas Mainguy, à Saint-Pierre-de-Plesguen. Au XIIe siècle, les de Coëtquen se fondent dans une branche cadette de la famille de Dinan par le mariage d’Hervoïse avec Olivier de Dinan en 1180. Un château fortifié au 15e siècleLe nom de Coëtquen est évocateur d’une illustre et importante famille, au service du roi et de la cour : Raoul V (1365-1451) et Jean II ( ?-1491) sont les plus connus pour avoir été gouverneurs de Dinan au 15e siècle. C’est à leur époque que le château est fortifié. Mathurin Eugène Monier, dans son article sur Coëtquen, retranscrit des archives privées, qui rendent compte de luttes de pouvoir entre les seigneurs de Châteauneuf et les de Coëtquen. Le duc Jean V (1389-1442), à la demande du seigneur de Chateauneuf, Michel de Rieux (1394-1473), interdit par un mandement du 16 août 1440, peu de temps après avoir donné son accord, la poursuite des fortifications menées par Raoul V de Coëtquen. Cependant, après la mort du duc, le nouveau logis avec ses nouvelles défenses sont achevés. Celles-ci s’inscrivent dans un parallélogramme irrégulier de forme losangique. La plus grosse tour, le donjon, est isolée au sud, tandis que le logis, à l’ouest, s’appuie contre une muraille protégée par deux tours en fer à cheval qui surplombent la route. Au sud et à l’est étaient situées des douves alimentées par les ruisseaux du Pont aux Chats et de l’étang de la Chesnaye. En juin 1575, les terres du domaine sont érigées en marquisat par lettres patentes en faveur de Jean IV de Coëtquen (1525-1604), lieutenant du roi en Bretagne puis gouverneur de Saint-Malo. Cependant, le château assiégé pendant les guerres de la ligue, est mentionné deux décennies plus tard, dans un aveu de 1599 « tout tombé en ruines ». Un grand logis reconstruit dans le style des ingénieursLa date de reconstruction du château n’est pas précisément connue. Jean Robin, dans son histoire sur Saint-Hélen, indique d’après des archives disparues, en partie publiées sur Coëtquen, que la démolition du château fut mise en adjudication sur ordre de la Convention et qu’il fut reconstruit dans le style du 18e siècle après la Révolution. Les quelques photos anciennes et dessins représentant la nouvelle façade indiquent une composition de 7 ou 8 travées régulières dans le style sobre des ingénieurs militaires : ordonnancement, symétrie, lucarnes avec moulure incurvée dite en chapeau de gendarme, souches de cheminées épaulées, vaste perron extérieur…Un démantèlement progressifL’appareil de défense subit un premier démantèlement après les guerres de la ligue, puis les lois des 6 août 1793 et du 13 pluviose an II (1 février 1794), à l’origine de la la destruction de la plupart des châteaux forts, ajoutent une nouvelle phase de démolition. L’ingénieur Beaugrand, fut chargé d’étudier la destruction des tours et forteresse de Coëtquen. Celle-ci se fit partiellement. Le grand logis de style 18e subit également, plus tard, une triste fin. Suite aux dommages de guerre, le château est classé en péril et dynamité en 1953. Quelques pans de murs résistent toujours et on fait l’objet d’une consolidation et restauration.
Granite ; moellon ; granite ; pierre de taille
En lisière de forêt, la motte féodale est toujours visible, elle est cadastrée sur le plan de 1844, section B, feuille 4, n°778 Le nouveau château est déplacé plus au nord entre deux grands étangs convertis en prairies au 19e siècle. Les cadastres de 1811 et 1844 indiquent la mention d’une ile artificielle, en avant-poste, vraisemblablement un jardin d’eau, mais aussi en parcelle 61 un lieu destiné au jeu de paume. Les parcelles 31 et 32 sont indiquées comme des salines, en raison du salpêtre lié à l'existence des ruines. Ce dernier pouvait être utilisé dans l'alimentation mais aussi employé pour la poudre à canon. Les fortifications sont défendues par de puissantes murailles et tours sur la route, tandis que de sur l’arrière, les murailles sont protégées par trois petites tours, dont subsiste encore celle à côté de l’entrée actuelle. D’après Frotier de la Messelière, elle serait de la période romane ?, en raison d’une partie de son appareillage « en feuilles de fougères ».Dans la cour du château, dans le prolongement des anciens logis, mais également contre l’enceinte se sont construits entre le 17e siècle et le 19e siècle des bâtiments, logis et dépendances à usage de ferme.Les armes des Coëtquen sont : bandé de six pièces d’argent et de gueules
Vestiges
inscrit MH
Propriété d'une personne privée
2018
(c) Région Bretagne
2018
Orain Véronique
Dossier individuel
Région Bretagne - Service de l'Inventaire du Patrimoine Culturel - 283 avenue du général Patton - CS 21101 - 35711 Rennes Cedex 7 - 02.22.93.98.35