Manoir
Ferme ; maison
Manoir de Traou Martin (Minihy-Tréguier)
Bretagne ; Côtes-d'Armor (22) ; Minihy-Tréguier
Schéma de cohérence territoriale du Trégor
Tréguier
Traou Martin
Bâti lâche
Dépendance
15e siècle ; 16e siècle
20e siècle
Granite ; moellon ; schiste ; moellon ; maçonnerie
Ardoise
1 étage carré ; étage de comble
Toit à longs pans
Escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour, en charpente
Cet ensemble bâti ancien, à la fois résidence seigneuriale et exploitation agricole est situé à seulement 200 mètres au sud-sud-ouest de l’église Saint-Yves. Le toponyme "Traou Martin"", littéralement le ""vallon de Martin"", est mentionné sur le cadastre de 1835. On le trouve également écrit dans les archives : ""Tromartin. L’institut national de l’information géographique et forestière (IGN) a retenu ""Traou Martin"". A signaler dans le bourg, deux toponymes très proches nommés ""Kermartin"" et ""Crech Martin"". Selon les états de section du cadastre de 1835, les parcelles avoisinantes sont désignées comme ""Liors Bian, labour"" (n° 687), ""Traou Martin, pâture"" (n° 688), ""Traou Martin, maison, bâtiment et cour"" (n° 689), ""Traou Martin, jardin"" (n° 690, n° 692, n° 693), ""Traou Martin, verger [barré] jardin"" (n° 691), ""Traou Martin, bâtiment"" (n° 694), ""venelle [barré] pâture"" (n° 695), ""parc an feutun [parc de la fontaine] [respectivement] labour et taillis"" (n° 696, 697 et 698), ""lossen ar haransquet"", lande appartenant anciennement à la commune puis à Le Guen (n° 699), ""an ty coué, buanderie"" (n° 704) et ""an ty coué, pâture"" (n° 705).En 1778, le manoir de Traou Martin est décrit ainsi : ""maison principale à deux étages [rez-de-chaussée et premier étage], salle au bout du couchant d’icelle [à l’ouest, actuelle cuisine] ; au midi [au sud] de la maison principale, une tourelle de maçonne [maçonnerie] finissant en pavillon avec ses degrés [ses marches] pour la fréquentation ; au bout du couchant de la salle, une ancienne maison aussi à deux étages, le tout dans le même alignement ; au nord de ladite ancienne maison et couchant de la cour [à l’ouest], une écurie et une étable aussi sur le même alignement, avec ses murs de clôture et pignons, grenier au-dessus, le tout sous couverture d’ardoises.La cour au nord et levant des dits édifices avec ses mur et clôtures au cerne [autour ?] soit en l’endroit desdits édifices, grande et petite porte cochère ; au nord, vers le chemin, au coin du couchant et nord de ladite cour, une soue à cochons sous couverture de paille, une autre étable et soue à cochons sous couverture de glui et pailles appuyés au mur de clôture au levant de ladite cour, tout ce qui contient son fond ; huit cordes et demies.""Une description datée de 1768 évoque également : ""les vieux murs de ladite cour, les vestiges de murs d’une ancienne grange dans leur longueur"".Dans l’acte de vente de 1920 sont énumérés : ""maison d’habitation ayant rez-de-chaussée, étage et grenier ; au couchant, maison de décharge et cave ; cour au nord ; écurie au couchant de la cour ; au nord-ouest, soue à porcs ; au levant de la cour, étables ; aire au paille au midi de la maison"". Du logis primitif décrit en 1778 subsiste aujourd’hui le corps de logis principal et le logis secondaire à l’ouest. Le corps de logis principal semble avoir été construit en deux fois ou partiellement reconstruit comme le montre les maçonneries de la façade nord. A l’est, le logis est flanqué d’une dépendance.La porte en arc brisé nord et la souche de cheminée de plan circulaire semblent indiquer la partie la plus ancienne du logis correspondant à la partie occidentale du corps de logis principal datable du 15e siècle. La partie orientale du logis a été reconstruite au 16e siècle comme le montre la mise en œuvre (moellons schisteux et moellons en schiste tuffacé gris-verdâtre marqués par des traces d’outils de façonnement pour le gros-œuvre) et le style des ouvertures (linteau en accolade et appui saillant).L’élévation principale au nord conserve deux portes en arc brisé et une travée – à l’est - composée de deux fenêtres à linteau en accolade et appui ayant conservé leur traverse. L’entourage des ouvertures fait appel à des granites gris ou rose. A signaler, l’arc de décharge en pierre de taille de schiste tuffacé situé au-dessus du linteau de la fenêtre du rez-de-chaussée. Les fenêtres ont probablement été murées lorsque le logis a été renversé vers le sud. Vers le nord, se dressait, la porte monumentale du manoir composé d’une porte piétonne et d’une porte cochère (remployé dans une maison proche).L’élévation sud, côté jardin a été modifiée et a notamment perdu sa tour d’escalier (une porte en arc plein cintre murée demeure cependant visible au niveau du rez-de-chaussée). La façade de la partie occidentale du corps de logis principal se distingue par une alternance de moellons de granite et de pierre schisteuse. De ce côté, une fenêtre seulement a conservé son linteau en accolade. Le logis secondaire situé à l’ouest conserve au premier étage une fenêtre dont le linteau semble porter un calice (?).Le corps de logis principal comprenait vraisemblablement deux pièces au-rez-de-chaussée : à l’est, une grande salle basse dotée d’une cheminée monumentale (à deux blasons mués) ; à l’ouest, une salle à usage probable de cuisine (la cheminée n’est pas visible). Le logis ouest a conservé une cheminée à manteau en bois et ses poutres au rez-de-chaussée et une porte en arc plein cintre donnant sur le corps de logis principal au niveau du premier étage. Selon la propriétaire actuelle, les marches de l’escalier en vis étaient en bois (certaines seraient conservées dans la grange).Au sud-ouest du manoir, grange datable de la seconde moitié du 19e siècle.
Bon état ; remanié
À signaler
Manoir
Propriété privée
2018
(c) Région Bretagne
2018
Lécuillier Guillaume
Dossier individuel
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