Fortification d'agglomération
Fortification d'agglomération
Nouvelle-Aquitaine ; Creuse (23) ; La Souterraine
Souterraine (La)
En ville
Porte de ville ; ouvrage fortifié ; enceinte ; fossé
13e siècle ; 15e siècle ; 16e siècle
Gau Raimond de, abbé de Saint-Martial de Limoges (commanditaire)
Les premières fortifications auraient été édifiées vers le début du 12e siècle, probablement à l'initiative des moines de Saint-Martial. Ce premier ensemble fortifié, dit "fortalicium", devait comprendre la première église Notre-Dame, le monastère, le cimetière et une partie haute autour de l'actuelle place du Fort. Aux 12e et 13e siècles, la ville subit de nombreux assauts guerriers qui entraînèrent des modifications : sièges d'Henri II Plantagenêt en 1170 et 1180 ; en 1207, siège par Hugues IX de Lusignan, comte de la Marche, dit Hugues le Brun, qui rase les murs et s'empare de la ville pour 19 ans ; en 1226, l'abbé de Saint-Martial, Raimond de Gau, récupéra la cité et fit relever les remparts en suivant probablement le tracé des fortifications précédentes. Entre 1370 et 1550, l'enceinte aurait été consolidée (et surélevée ?) et agrandie vers le sud-ouest, en une fois ou 2 fois, pour protéger les nouveaux quartiers. Au 16e siècle (après 1550 ?) , on aménagea une ceinture de fossés accompagnés de palissades. Le nombre de portes n'est pas clairement connu (au moins 6, peut-être 7 ou 8 selon Albert Guillon). Sont attestées, d'une manière sûre, la porte Saint-Michel (rue Saint-Michel) , la porte Luquet pouvant être localisée soit à l'intersection des rues du Four et des Poulettes (vestiges de fondations découverts lors de travaux en 1909 ; mais l'emplacement précis de ces vestiges n'a pas pu être contrôlé) , soit à hauteur du n° 8 de la rue du Four (selon observations de l'enquête d'inventaire) , la porte de la Roudière (attestée en 1780) , la porte Saint-Joseph (attestée en 1780 mais non localisée) , la porte Saint-Jean (dite aussi porte de Breith, de Lavaud, de Notre-Dame, ou encore de la Prison) , la porte du Puycharraud ou du Portail ; une porte de "chez l'Hébrette" est mentionnée en 1779, mais on ne sait pas s'il s'agit d'une porte particulière ou d'une porte déjà citée. L'enceinte comportait en outre 5 tours si l'on en croit Albert Guillon : la tour du Brigandon, dont l'emplacement est inconnu, la tour de la Font aux Moines, dont le nom n'a pas été conservé (peut-être s'agit-il de la tour de "la Tournelle" que les moines obtinrent de fermer à clef en 1530) , la tour de Monseigneur Etienne La Martine, la tour du Piquand ou du Piquant qui se trouvait entre la rue de Lavaud et le marché au blé et enfin la tour de la Vigne dite aussi tour de l'Espion, du Grondeur ou du Guetteur. Dès le 17e siècle, les fossés furent peu à peu comblés et transformés en rues. En 1779, le bureau des Finances de la Généralité de Limoges fait dresser le plan des remparts subsistant afin de les vendre. L'enceinte fut rasée à partir de 1790, la porte de la Roudière en 1813, la porte Saint-Michel en 1824. Ne subsistent plus aujourd'hui que les 2 portes, Saint-Jean et du Puycharraud, la tour de la Vigne et quelques vestiges de murs d'enceinte (sur le tracé de l'enceinte de 1226) ; la porte Saint-Jean, remaniée plusieurs fois depuis le 13e siècle, probablement surélevée vers la fin du 15e siècle, a servi de prison jusqu'en 1800 ; elle a été classée monument historique le 30 juillet 1920 et la porte du Puycharraud a été inscrite le 17 juin 1941. Les vestiges des murs qui n'ont pas été démolis au 18e siècle, ont été intégrés dans des constructions successives et ne se découvrent que difficilement ; un parement de courtine du front sud était encore visible au côté nord de la place Montaudon-Bousseresse dans les années 1990, mais des constructions intempestives le dissimulent à nouveau.
Granite ; moellon ; pierre de taille
Tuile plate
Toit à longs pans ; croupe
Escalier en vis sans jour
La porte Saint-Jean, haute de 25 mètres, est à 3 étages et présente 4 niveaux d'élévation extérieure. Au rez-de-chaussée, la porte proprement dite, est voûtée mais démunie de ses vantaux intérieurs et extérieurs ; le 1er étage abritait la chambre des herses et du mécanisme du pont-levis (disparus) ; les ouvertures allongées, pour le passage des bras du pont-levis, ont été obturées ; l'accès au 2e étage se fait à partir du chemin de ronde du mur d'enceinte accolé au flanc sud de la porte et partiellement conservé (l'accès au chemin de ronde se faisant côté ville par un escalier droit en pierre accolé au rempart) ; un escalier intérieur en vis mène du 2e au 3e étage ; celui-ci, en encorbellement sur son côté ouest, est crénelé sur tout son pourtour et couvert par un toit à double croupe arrondie. La porte du Puycharraud, à un seul étage sous une toiture à longs pans, ne présente pas de dispositif à pont-levis ; elle est également démunie de ses vantaux, mais elle présente, du côté ville, une porte à linteau sculpté du 15e ou 16e siècle donnant sur un escalier en vis. Au front nord, un fragment de rempart (2 mètres d'épaisseur) avec huit corbeaux de mâchicoulis est visible depuis la rue du Guichet ; selon toute probabilité, ce morceau de rempart devait se raccorder vers l'ouest à la porte Saint-Michel (disparue). Un peu plus loin, vers le sud-ouest, dans l'îlot compris entre les rues Saint-Michel, du Four et des Poulettes, l'enquête de l'inventaire a permis d'observer, dans la cave d'une maison au n° 8 de la rue du Four, une épaisse maçonnerie en segment d'arc, pouvant correspondre à une base de tour ; celle-ci pourrait avoir appartenu à la porte Luquet ou porte du Four qui se situerait alors dans un axe rectiligne par rapport à la tour de la Vigne, plus au sud, les limites parcellaires s'alignant parfaitement entre ces deux éléments de fortification (il resterait toutefois à identifier les vestiges de fondation de tour, découverts en 1909 à l'intersection des rues des Poulettes et du Four...) A l'angle sud-ouest de l'enceinte, se trouvent donc les restes (partie basse) de la tour de la Vigne, tour ronde, d'environ 10 mètres de diamètre, avec des murs en moellons d'un mètre d'épaisseur à la base ; de là, part vers l'est une portion de 20 à 30 mètres de mur, maçonné en assises régulières de moellons et raidi tous les 10 mètres environ par un chaînage de pierres de taille.
Vestiges
1920/07/30 : classé MH ; 1941/06/17 : inscrit MH
Porte de ville dite Porte Saint-Jean (avec la courtine adjacente) : classement par arrêté du 30 juillet 1920 ; porte de Puy-Charraud et restes de remparts (cad. C 121, 132 ; D 124 ; A 89) : inscription par arrêté du 17 juin 1941.
À signaler
Porte de ville
1997
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel
1997
Desmoulins Marie-Emmanuelle ; Celer Françoise ; Robinne Paul-Edouard
Dossier individuel
Région Nouvelle-Aquitaine, Maison de la Région - Service du Patrimoine et de l’Inventaire, site de Limoges - 27, boulevard de la Corderie - CS 3116 - 87031 Limoges Cedex 1 - 05 55 45 19 00