Ville
Ville
Nouvelle-Aquitaine ; Creuse (23) ; Felletin
Felletin (commune)
En ville
Moyen Age ; Temps modernes ; Epoque contemporaine
L'origine de Felletin remonterait peut-être à l'existence avant l'an 1000 d'un domaine agricole situé sur les hauteurs, à Beaumont, appartenant probablement à la vicomté d'Aubusson et sur lequel était vraisemblablement implantée une chapelle qui devint par la suite l'église paroissiale Saint-Blaise. Plus tard, entre 1000 et 1125, deux implantations nouvelles contribuent à la création de la ville : un château édifié par le vicomte d'Aubusson, à l'ouest de Beaumont, et un prieuré dédié à Sainte-Valérie, bâti en contrebas de Beaumont, sur un replat dominant la vallée de la Creuse, le long du chemin Clermont-Limoges. Il semblerait donc que, très vite, au nord de ce prieuré et de ses dépendances se développa un noyau urbain ; celui-ci connut très vite des aléas : épidémie du Mal des Ardents, en 995 et ravage d'un incendie, en 1228 et en 1248. En 1278, Felletin devint le siège d'une châtellenie et en 1300, ses privilèges lui sont confirmés par Alengarde, fille de Guy II, dernier vicomte d'Aubusson. Par la suite, entre le 13e et le 15e siècle, Felletin devient une ville murée (mention de deux portes de ville dans le terrier des Charités datant de 1448) et se dote, au nord, d'un nouveau château (mention d'un fort, en 1488, dans la Chronique turque). Ce nouveau château, tout comme celui de Beaumont qui sera démantelé à la fin du 15e siècle, permettait de surveiller le franchissement de la Creuse sur laquelle viennent de se construire le pont Soubre et le pont Soutre (pont Roby et pont des Malades actuels). Malgré les avatars de l'histoire (occupation anglaise en 1356 et occupation par les troupes protestantes, de 1576 à 1580) , Felletin deviendra vite la ville la plus importante de la Marche, bénéficiant d'un grand dynamisme économique ; ce dynamisme résulte d'une activité liée au travail de tannage de peaux (si l'on en croit le terrier des Charités mentionnant de nombreuses chouchières ou fosses à chaux servant à la décantation des peaux) ; il résulte aussi, dès 1450, d'une activité liée à la tapisserie et d'une activité drapière qui, en 1471 exportait bien au-delà du Limousin. Cet artisanat varié bénéficiait de la situation favorable de la ville, implantée sur la route Lyon-Limoges et lieu privilégié de foires et d'échanges commerciaux. A partir de 1479 la ville est gérée par des consuls et en 1567, par lettres patentes de Louis IX, est créé un tribunal consulaire. Cette prospérité économique généra, dès la 2e moitié du 15e siècle et ultérieurement, d'importants chantiers de constructions publiques et privées (reconstruction du clocher de l'église du Moutier, construction de l'église du Château, devenant église annexe, construction d'hôtels particuliers). Par la suite, au 17e siècle, l'influence de la Contre-Réforme, favorisant vie spirituelle et communautaire, détermina la structuration du collège (déjà fondé en 1589) et la création de plusieurs confréries religieuses (pénitents bleus établis à Felletin en 1617 et prenant, en 1674, la chapelle du deuxième hôtel-Dieu, comme lieu de culte, pénitents noirs et blancs qui firent construire respectivement, en 1606 et 1620, leurs propres chapelles). En 1689 la manufacture de tapisserie se voit dotée d'un statut. Plus tard, Felletin subit une certaine décadence, par sa mise à l'écart du nouveau tracé routier reliant Lyon à Limoges, passant dorénavant par Aubusson. En 1695, Felletin comptant 1389 habitants, possédait, outre ses faubourgs, cinq quartiers dans sa partie intra-muros : la Croix du Château, le Marché au Blé, l'Horloge, la Croix du Moutier, la Fontaine du Treix. A la fin du 18e siècle, les fortifications de la ville étaient déjà arasées et en 1817 subsistent seulement deux tours d'enceinte et la partie ouest des anciens fossés est reconvertie en promenade ; à cette date la ville compte cinq faubourgs : la Font à l'Anel, le Pont Roby, la Pisseloche, la Pelleterie et Beaumont. Chef-lieu de district en 1790, Felletin, la Révolution passée, retro uve un certain dynamisme (ouverture de la papeterie Myomandre en 1802, maintien de l'activité liée à la tapisserie). Le 19e siècle apportent des changements divers (réalisation plus ou moins suivie des plans d'alignement de 1822 et de 1841, construction d'un hôtel de ville en 1842, reconstruction de l'ancien collège en 1854, rénovation des fontaines et aménagement de nouvelles, création de la gare entraînant la formation d'un nouveau quartier nord) ; de plus, à partir de 1880, le centre de la ville se restructure (démolition d'un îlot ancien, appelé les auvents et construction de la halle). Des nouvelles routes d'accès sont créées (routes d'Aubusson, de Tulle et de Crocq). De la fin du 19e siècle jusqu'en 1950, la conjoncture économique est relativement florissante (activité de plusieurs manufactures de tapisserie, d'une papeterie, d'une filature et d'une diamanterie, d'une usine à chrome) ; la ville se dote aussi d'un abattoir, en 1902, d'une caisse d'épargne, en 1906, et aménage un nouveau champ de foire près de la gare. En 1911 est fondée l'école des métiers du bâtiment, remplacée, après 1947, par la nouvelle école nationale du bâtiment, devenue lycée des métiers du bâtiment, depuis 1998. Enfin, le 20e siècle contribue aussi aux mutations du paysage urbain (création d'une place centrale à l'emplacement de la halle, démolie en 1959, construction de H.L.M. et de zones pavillonnaires, et surtout aménagement d'une voie de contournement du centre-ville, par l'ouest). Aujourd'hui, plusieurs atouts permettent à Felletin de se projeter vers un avenir prometteur ; l'arrivée du haut débit, la gestion municipale favorisant à la fois qualité de vie et valorisation patrimoniale, la situation enfin de la ville aux portes du parc régional de Millevaches sont des atouts non négligeables pour un avenir prometteur.
2001
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel ; (c) Ville de Felletin
2002
Celer Françoise
Dossier individuel
Région Nouvelle-Aquitaine, Maison de la Région - Service du Patrimoine et de l’Inventaire, site de Limoges - 27, boulevard de la Corderie - CS 3116 - 87031 Limoges Cedex 1 - 05 55 45 19 00