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Plateforme ouverte du patrimoine

Ateliers de tapissiers et tissages (usines de tapis)

Désignation

Dénomination de l'édifice

Atelier ; tissage

Titre courant

Ateliers de tapissiers et tissages (usines de tapis)

Localisation

Localisation

Nouvelle-Aquitaine ; Creuse (23) ; Felletin

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Felletin (commune)

Nombre d'édifices concernés par l'étude

12 repérés ; 8 étudiés

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

19e siècle ; 20e siècle

Description historique

L'origine de l'activité tapissière felletinoise n'est pas connue ; plusieurs sources bibliographiques suggèrent que le passage des sarrasins au 8e siècle ou le déplacement de tapissiers parisiens durant le 10e, 11e ou 12e siècle, seraient à l'origine de l'arrivée de cette technique en Haute-Marche. A ce jour, le plus ancien tapissier connu est mentionné dans un document datant de 1457 (sources : Thomas Antoine, Mémoires de la Société des Sciences naturelles, archéologiques et historiques de la Creuse, 1911). Des recherches dans les fonds anciens des archives de la Creuse et de l'Allier permettraient sans doute de percer le mystère des origines. Les mentions de tapisseries de Felletin, à la différence de celles d'Aubusson, sont multiples dans les actes notariés du 16e et 17e siècles, consultables au Minutier central parisien. Le prestige de la fabrique felletinoise (reconnue en France et dans toute l'Europe) est encadré par le privilège royal accordé en 1689. La production est organisée par des fabricants tapissiers déléguant à des ouvriers auxquels ils fournissent dessin et matière première (laine locale ou auvergnate, soie lyonnaise ou parisienne). Malheureusement le tracé de la route Clermont-Ferrand Bordeaux, redessiné au 18e siècle, éloigne Felletin des flux commerciaux tout en privilégiant Aubusson. La production tapissière felletinoise décline. En effet, si en 1789, 120 métiers à tisser felletinois font encore travailler 650 ouvriers, la qualité de la production et des représentations est souvent décriée. Parallèlement, le travail du tapis de pieds (très en vogue à l'époque) s'installe à Felletin, il est essentiellement féminin. Au 19e siècle, la révolution industrielle transforme les structures productrices de la filière textile : les moulins deviennent des filatures mécaniques tandis que de grandes sociétés de tissage (tapis, tapisserie) se développent à Felletin et Aubusson. La production à domicile et la production concentrée sont concomitantes. Le travail des tapissiers reste manuel, c'est son organisation qui se transforme. Le tissage d'un drap local, appelé droguet et destiné à une consommation courante, est à signaler, il s'installe souvent dans des moulins (cf. notice IA23000353). En 1847, on dénombre 80 ouvriers filateurs, 5 ouvriers teinturiers, 253 tapissiers et 412 ouvriers tapissiers (statistiques industrielles). Au début du 20e siècle, le nombre d'agriculteurs résidant dans la commune est à peu près équivalent au nombre de tapissiers. Le repérage des sites ne concerne pas les ateliers individuels mais les manufactures de tapis et de tapisserie comprenant plusieurs métiers, dont les traces sont encore visibles aujourd'hui. 12 ensembles ont été repérés, 8 ont été étudiés (7 accueillant une activité de tapis et tapisserie ainsi qu'un uniquement dévolu au tapis). C'est entre 1840 et 1960 que la production est la plus prospère, bien qu'elle oscille toujours entre déclin et renaissance. Malheureusement, la crise succédant aux Trente glorieuses a eu raison de toute cette force productrice. A l'aube du 21e siècle, seule une entreprise perpétue la tradition (tissage de tapisserie en basse-lisse) tout en misant sur l'innovation (tapis mécanique tuft) : les ateliers Pinton.

Description

Matériaux du gros-œuvre

Pierre ; granite ; enduit ; béton ; brique

Matériaux de la couverture

Tuile mécanique ; ardoise ; matériau synthétique en couverture

Typologie de couverture

Toit à longs pans ; croupe ; shed

Commentaire descriptif de l'édifice

Les ateliers de tapissier à domicile ne possèdent pas d'architecture propre. Ils se fondent dans l'architecture traditionnelle. Les ateliers de tapissiers repérés dans le cadre de l'étude se définissent plutôt, en regard du nombre d'ouvriers et de la qualité artisanale du travail, comme des manufactures. Ils s'installent d'abord, au cours du 19e siècle, dans l'architecture vernaculaire felletinoise : pour exemple, les ateliers Brunaud travaillant dans l'hôtel Thibord du Bost. Une architecture plus spécifique apparaît vers 1880-1900. Inspirée des constructions industrielles de cette époque tout en conservant des tailles modestes, elle offre plus de praticité (matériaux de constructions industriels, espace plus ouvert, grande hauteur sous plafond...). Sa caractéristique essentielle reste ses larges baies souvent à petits carreaux mais toujours entourées de chaînages de brique. L'implantation des ateliers est fonction des axes de circulation, ils sont donc en front de rue ou le long d'une route. Le tissage de tapis ou de tapisserie ne nécessite pas d'énergie spécifique ou la présence de l'eau (ce sont les autres étapes de la filière textile qui sont soumises à ces impératifs).

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2004

Date de rédaction de la notice

2004

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Lazaj Jehanne

Cadre de l'étude

Typologie du dossier

Dossier collectif

Adresse du dossier Inventaire

Région Nouvelle-Aquitaine, Maison de la Région - Service du Patrimoine et de l’Inventaire, site de Limoges - 27, boulevard de la Corderie - CS 3116 - 87031 Limoges Cedex 1 - 05 55 45 19 00

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Une fileuse réalisant les flutes nécessaires au tissage.
Une fileuse réalisant les flutes nécessaires au tissage.
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel
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Rue du Bouquet. Vue d'ensemble d'un atelier de tapisserie ayant sans doute appartenu à M. Bacaud. La mise en oeuvre est marquée par les changements industrielles de la fin du 19e siècle : alternance de granit et de brique, fenêtrage important.
Rue du Bouquet. Vue d'ensemble d'un atelier de tapisserie ayant sans doute appartenu à M. Bacaud. La mise en oeuvre est marquée par les changements industrielles de la fin du 19e siècle : alternance de granit et de brique, fenêtrage important.
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel
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Un atelier de tissage de tapisserie (non localisé). Au premier plan, une tapisserie vient d'être terminée, les ouvrières trient des flutes.
Un atelier de tissage de tapisserie (non localisé). Au premier plan, une tapisserie vient d'être terminée, les ouvrières trient des flutes.
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel
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L'atelier de tissage de tapis d'Aubusson de la société Hamot (présente à Felletin). Cette image illustre le travail presque exclusivement féminin sur les métiers de haute lisse. Les petites filles participent à la tâche en préparant les fluttes nécessaires au tissage.
L'atelier de tissage de tapis d'Aubusson de la société Hamot (présente à Felletin). Cette image illustre le travail presque exclusivement féminin sur les métiers de haute lisse. Les petites filles participent à la tâche en préparant les fluttes nécessaires au tissage.
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel
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Un atelier de cartonnier (vraisemblablement l'ancien atelier Pinton étudié dans la notice IA23000319).
Un atelier de cartonnier (vraisemblablement l'ancien atelier Pinton étudié dans la notice IA23000319).
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel
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Un atelier de tissage de tapisserie (non localisé), ouvrières au travail.
Un atelier de tissage de tapisserie (non localisé), ouvrières au travail.
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel
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Un atelier de tissage de tapisserie à Aubusson, appartenant à la société Hamot (présente à Felletin). Les lissiers sont au travail. L'alignement systématique et le nombre important de métiers montrent la rationalisation et la concentration du travail effectives dès la 2e moitié du 19e siècle dans un secteur d'activité pourtant encore caractérisé par une mise en oeuvre manuelle.
Un atelier de tissage de tapisserie à Aubusson, appartenant à la société Hamot (présente à Felletin). Les lissiers sont au travail. L'alignement systématique et le nombre important de métiers montrent la rationalisation et la concentration du travail effectives dès la 2e moitié du 19e siècle dans un secteur d'activité pourtant encore caractérisé par une mise en oeuvre manuelle.
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