Usine de construction automobile ; usine de petite métallurgie ; usine de construction électrique
Usine des Autos, puis de la Société Anonyme des Automobiles et Cycles Peugeot, puis usine de petite métallurgie et de construction électrique Peugeot et Cie dite usine du Pont de Gland
Usine de construction automobile de la Société Anonyme des Automobiles Peugeot dite usine des Autos, puis usine de petite métallurgie et de construction électrique Peugeot et Cie
Bourgogne-Franche-Comté ; Doubs (25) ; Audincourt ; Seloncourt (rue de) 88
Anciennement région de : Franche-Comté
Pays de Montbéliard (le)
Audincourt
Seloncourt (rue de) 88
2010 AT 617, 645, 658 à 660
En ville
Cité ouvrière
4e quart 19e siècle ; 20e siècle
Au début de l'année 1896, la société Les Fils de Peugeot Frères, établie à Hérimoncourt et à Valentigney, décide de renoncer à fabriquer des automobiles. Armand Peugeot, qui venait de proposer les plans d'une nouvelle usine d'assemblage, s'associe avec la famille Fallot, Adolphe Kreiss et Léon Sahler et crée en mars 1896 la Société Anonyme des automobiles Peugeot (SAAP). Il s'installe provisoirement dans l'usine de Beaulieu à Valentigney (IA25000902) et fait construire un nouvel établissement dans la commune voisine d'Audincourt. L'usine dite des Autos, d'une surface bâtie de 4000 m², est mise en service en avril 1897. Elle est rapidement augmentée de 1600 m² (ateliers de peinture, de menuiserie et de montage). Armand a signé une clause de non-concurrence : la SAAP ne peut construire que des tri ou quadricycles, motorisés ou non, ayant une banquette, alors que Les Fils de Peugeot Frères ne peuvent fabriquer que des engins munis de selles (bicyclettes ou motocyclettes). La production passe de 54 automobiles en 1897 à 798 en 1899 - avec une seconde usine mise en service à Lille en janvier 1899 - et 1000 automobiles en 1905. Entre 1902 et 1914, l'établissement sort 83 modèles différents, équipés de pneus Michelin (Phaéton type 28, Bébé Type BP1 conçue par Ettore Bugatti, Torpédo type 127 et 144, etc.). En 1910, la Société Anonyme des automobiles Peugeot fusionne avec les Fils de Peugeot Frères et donne naissance à la Société Anonyme des Automobiles et Cycles Peugeot (SAACP). L'usine d'Audincourt est agrandie à plusieurs reprises et couvre une surface de 21 000 m² en 1912, date à laquelle est mise en service la nouvelle usine de Sochaux (IA25001029). En 1920, l'usine s'étend sur 20 ha et sort mensuellement 150 véhicules de petites cylindrées (10 à 14 ch). La fabrication de la Quadrilette type 161, lancée en 1919, est transférée à l'usine de Sochaux en 1922. En 1926, la Société Anonyme des Automobiles et Cycles Peugeot cède sa branche Cycles (usine de Beaulieu) à la SACP (SA des Cycles Peugeot) pour se recentrer sur la branche automobile. L'usine d'Audincourt est vendue pour 2,7 M de francs à la société Les Fils de Peugeot frères. Elle s'oriente à partir de 1930 vers la fabrication d'outillage à main en aciers inoxydables et aciers spéciaux : étaux, meules, vilebrequins, chignoles, rabots, clés à molette, pinces, etc. Elle continuera cependant à assembler des automobiles jusqu'en 1931 (10 ch type 181, châssis de camionnettes, etc.). De nouveaux bâtiments abritant les services techniques et administratifs sont construits en 1941. Dans l'après-guerre, l'usine diversifie ses productions et fabrique, outre l'outillage, des pièces pour automobiles (charnières de portes, enjoliveurs, sièges, etc.). Après l'intégration à la société Peugeot et Cie en 1952, l'usine développe deux secteurs distincts. Le département automobile qui produit des gros profilés et des pièces en acier inoxydable pour l'automobile (profilage, emboutissage, soudage et polissage de pare-chocs, calandres, enjoliveurs, etc.). Le département électrique produit des appareils électroménagers (robots ménagers en 1953, moulins à café en 1955, batteurs-malaxeurs, etc.) en effectuant l'usinage, la fabrication des moteurs électriques (bobinage), la peinture, le traitement thermique et le montage. Devenue Aciers et Outillage Peugeot (AOP) en 1966, l'usine s'agrandit dans les années 1960-1970 sur la commune de Seloncourt. Après la fusion en 1987 d'AOP et des Cycles Peugeot, l'usine est intégrée à la filiale ECIA (Equipements et Composants pour l'Industrie Automobiles), contrôlée par PSA Peugeot Citroën. Depuis la fusion en 1997 avec l'équipementier automobile Bertrand Faure sous l'appellation Faurecia, l'usine fabrique des équipements intérieurs (tableaux de bord, panneaux de porte) et des pare-chocs, et travaille pour divers constructeurs automobiles.Données socialesImportante grève en septembre 1899, en juillet 1922 et juin 1929. Ouverture d'une école d'apprentissage en 1930. L'usine emploie 125 ouvriers en 1897, 350 en 1900, 1000 en 1910, 765 en 1914, 920 en 1920, 1578 en 1926, 650 en 1947, 1400 en 1969 (800 personnes au département électrique et 600 personnes au département automobile), 2000 en 1978, 1350 en 2003.
Calcaire ; brique ; fer ; enduit ; essentage de tôle ; moellon ; pan de fer ; maçonnerie
Tuile mécanique ; ciment amiante en couverture ; verre en couverture ; fer en couverture
Rez-de-chaussée surélevé ; 1 étage carré ; étage de comble
Charpente métallique apparente ; charpente en bois apparente ; charpente en béton armé apparente
Toit à longs pans ; shed ; appentis ; croupe ; demi-croupe
Énergie thermique ; énergie électrique ; produite sur place ; achetée
Les bâtiments liés à la production construits entre la fin du 19e siècle et les années 1920 sont en rez-de-chaussée, couverts de sheds et de toits à longs pans. Leurs murs sont en moellon de calcaire enduit, et les charpentes, constituées de poutrelles à treillis ou pleines (plus rarement en bois), sont supportées par des poteaux en fonte ou des piliers en acier. L'atelier d'emboutissage, vraisemblablement construit en 1911, est doté d'une charpente en béton armé. Les bâtiments construits à partir des années 1960 sont généralement pourvus d'une ossature métallique bardée de tôle, et couverts en tôle ou en ciment amiante. Les tuiles mécaniques des sheds sont généralement remplacées par une couverture en tôle. Un logement (de directeur ?), situé au sud de l'usine 7 rue des Refroidières, se compose d'un rez-de-chaussée surélevé, d'un étage carré et d'un étage de comble. Construit en maçonnerie enduite sur soubassement en moellon de calcaire, il est couvert d'un toit à croupes et demi-croupes en tuile mécanique.
Propriété privée
[]
2010
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
2011
Favereaux Raphaël
Dossier avec sous-dossier