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Plateforme ouverte du patrimoine

Faïencerie, puis usine de construction mécanique, puis tissage, puis faïencerie, dites usines de Casamène

Désignation

Dénomination de l'édifice

Faïencerie ; usine de construction mécanique ; tissage

Appellation d'usage

Casamène

Titre courant

Faïencerie, puis usine de construction mécanique, puis tissage, puis faïencerie, dites usines de Casamène

Localisation

Localisation

Bourgogne-Franche-Comté ; Doubs (25) ; Besançon ; 7e Armée américaine (avenue de la)

Précision sur la localisation

Anciennement région de : Franche-Comté

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Besançon industriel

Lieu-dit

Casamène

Adresse de l'édifice

7e Armée américaine (avenue de la)

Références cadastrales

2018 DP 1 à 6, 29 à 37, 61 à 63

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

En écart

Partie constituante non étudiée

Atelier de fabrication ; logement d'ouvriers ; magasin industriel

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

2e quart 19e siècle ; 3e quart 19e siècle ; 3e quart 20e siècle

Siècle de campagne secondaire de consctruction

4e quart 19e siècle ; 1er quart 20e siècle

Commentaires concernant la datation

Daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par source

Description historique

L’activité faïencièreEn 1830, Michel Brey acquiert pour 30 000 francs une propriété à Casamène, sur la rive gauche du Doubs, au lieu-dit Grange Calf (ou Calfe). Sa fille Catherine Louise Brey, mariée à François Ezéchiel Martin-Gousset, hérite peu après du terrain. Fils du maître tailleur de pierres et entrepreneur bisontin Pierre Joseph Martin-Gousset, François dit Martin-Brey y fait construire peu après une faïencerie. Il obtient le 9 septembre 1840 un brevet pour des « procédés et appareils de percussion pour la fabrication des briques, tuiles, carreaux et autres objets de moulage en terre et autre matière ». Une maison est bâtie en 1845, et la construction d’une tuilerie apparaît sur la matrice cadastrale en 1849. François Martin-Brey s’oriente vers la production de carreaux de faïence et de dallage en relief, et pièces et plaques pour poêles et cheminées. La société Martin-Brey est récompensée à l’exposition universelle de 1855 pour l’envoi de "carreaux de terre cuite vernissée, ornés de dessins de couleurs". En 1857, la société demande l’autorisation d’établir "une machine à vapeur de 6 chevaux destinée à faire mouvoir des moulins à ciment hydraulique à émaux, et à la fabrication de produits céramiques à Casamène". Jules Louis Martin-Brey (1832-1909) succède à son père à la fin des années 1850 ou au début des années 1860. Il obtient en 1866 un brevet pour un « lavabo en faïence ou en porcelaine fabriqué d’une seule pièce ». La société Martin-Brey rachète en 1870 le fabricant de poêles en faïences Sotta (32 faubourg Rivotte à Besançon), et installe deux ateliers à la Malate et au Clos, près du village de Beure. La faïencerie est reconstruite (ou agrandie ?) entre 1869 et 1871 ("entrepôt, atelier et parc, manufacture de faïence, remise"), complétée au sud d’un atelier de peinture, d’une écurie, et d’un hangar magasin entre 1881 et 1885. L’établissement industriel emploie 60 personnes en 1886.En 1839, quatre Suisses originaires de Nyon, Pierre Louis Raguin de Bons, Emmanuel Théodore, Jules Emmanuel et Jean-François de la Fléchère, acquièrent une propriété jouxtant à l’ouest celle de François Martin-Brey. Ils s’associent à Eugène Paillard et forment le 2 juillet 1841 la société en commandite "Eugène Paillard et Cie", spécialisée dans la fabrication de poterie fine (faïence). Construite en 1840-1841, la faïencerie est équipée de fours, séchoirs, tours, moulins à silex et émail, machines à pulvériser, délayer et broyer. Le 27 mai 1842, Eugène Paillard et son frère Amédée sont autorisés "à établir dans leur manufacture de poterie fine une machine à vapeur 12 chevaux destinée à mettre en mouvement les moulins à broyer". La faïencerie est dirigée par M. Gonin, ingénieur civil, et produit de la vaisselle de faïence fine. D’après un annuaire départemental, l’usine emploie 120 personnes en 1844. Après le départ d’Eugène Paillard vers 1844, une société est formée par un dénommé André Vieusseux, sous l’appellation André Vieusseux et Cie, mais l’affaire est liquidée en 1845.L’activité métallurgiqueLes bâtiments de la faïencerie Vieusseux sont vendus en janvier 1846 à Jean-Claude Guillemin, mécanicien de son état. Celui-ci est déjà installé sur le site puisque qu’un arrêté préfectoral du 2 juin 1842 l’autorise à mettre en service une machine à vapeur de 8 chevaux dans son "atelier de constructions de machines". Des ateliers sont construits en 1848-1849, prolongés vers l’est, le long du chemin de halage, en 1852-1853 (forge, fonderie). A cette occasion, Guillemin est autorisé à mettre en service une machine à vapeur de 25 chevaux pour actionner l’outillage. En 1854, Guillemin apporte son usine à la Société des Hauts Fourneaux, Fonderies et Forges de Franche-Comté. A cette date, l’usine (C 583-587) comprend une forge, un atelier d’ajustage, un atelier des tours, une fonderie de fer et une de cuivre, et un atelier de construction. L’outillage comprend un four à réverbère, deux cubilots, deux étuves, deux machines à vapeur, deux marteaux pilons, 17 forges et fours à réchauffer, des machines soufflantes et des ventilateurs, 22 tours (dont quatre tours parallèles), 15 grues, 10 machines à raboter et à fraiser, deux machines à tarauder, 13 machines à percer et à aléser, une machine à mortaiser et quatre pompes. Une maison est construite en 1856, puis un atelier et un entrepôt sont achevés en 1859. Toujours spécialisée dans la fabrication de machines, l’usine emploie alors 250 personnes et utilise annuellement "1000 tonnes de houille, 400 tonnes de Saint-Etienne et Epinac et 100 tonnes de charbon de bois". En 1858, la société des Hauts Fourneaux, Fonderies et Forges de Franche-Comté achète à Pierre-Jules Bertin un terrain jouxtant le site industriel au sud (C 588-591). En 1862, Jean-Claude Guillemin, agissant en tant que directeur de l’usine, demande en son nom l’autorisation d’installer "une chaudière et deux machines à vapeur pour le service de ses ateliers situés à Casamène". L’activité métallurgique de la Société des Hauts Fourneaux, Fonderies et Forges de Franche-Comté cesse en 1868, mais le site semble conserver une fonction de stockage.La double activité : textile et faïencièreEn 1889, Jules Louis Martin-Brey acquiert les locaux de la Société des Hauts Fourneaux, Fonderies et Forges de Franche-Comté, à l’ouest, et y implante un tissage en 1892. Associé à son gendre Jules Alexis Dromard (époux de sa fille Marthe Marie), il crée une manufacture spécialisée dans la fabrication de tissus élastiques (mercerie en gros, bonneterie, confection en coton, laine, soie, schappe). A la mort de Jules Louis Martin-Brey en 1909, Dromard poursuit l’activité. En 1921 est fondée la société Manufacture de Tissus Elastiques (Tissages Martin-Brey-Dromard et Fils), qui emploie 58 personnes en 1928. L’effectif se maintient jusque dans les années 1960, puis décline au début des années 1970. En 1984, l’incendie de l’atelier de tissage marque l’arrêt de l’activité. La société employait alors 20 personnes et fabriquait des sous-vêtements, des bretelles, rubans et sangles élastiques, de la mercerie, des housses pour automobiles, etc. Elle utilisait une centaine de métiers pour tresses et deux métiers à tisser et à tricoter.Après l’implantation du tissage, la faïencerie est agrandie et dotée de nouveaux équipements : un bâtiment abritant un four de grande capacité en 1898, un bureau en 1901, des "fours de poëlerie" entre 1903 et 1908, un générateur et un moteur à gaz en 1907. L’affaire se poursuit avec Jules-Louis Martin-Brey, secondé vers 1895 par son 2e gendre Félix Petijean de Marcilly (1862-1923), puis par le gendre de ce dernier, Paul d’Eudeville jusqu’en 1935. Réorganisée après la Première Guerre mondiale, l’usine emploie 62 personnes en 1928. Elle est reprise en 1947 par la faïencerie de Longchamp (21) et s’oriente vers la fabrication de faïence à usage industriel. La faïencerie dite de Longchamp emploie 70 personnes en 1960 et 58 en 1975. Elle cesse son activité en 2005.En 1958, une partie des bâtiments de la faïencerie accueille la Scoder (succursale de la société Groslambert, à Besançon) qui installe un atelier de découpage et d’emboutissage. En 1952, un arrêté autorise la société anonyme la Gravure française, implantée 2 rue Félix Vieille, à transférer son activité à la pointe ouest de la parcelle jouxtant l’ancien tissage. Un atelier de gravure-galvanoplastie y est construit en 1956-1957, agrandi en 1958 et en 1960 (atelier des presses). Une partie de ces bâtiments est aujourd’hui occupé par le bureau d'études JDBE (ingénierie du bâtiment). Les locaux de la faïencerie sont partiellement occupés par une association.

Description

Matériaux du gros-œuvre

Calcaire ; moellon ; enduit ; brique creuse ; béton ; béton armé ; résidu industriel en gros oeuvre ; enduit

Matériaux de la couverture

Fer en couverture ; tuile mécanique ; tuile plate ; ciment amiante en couverture ; béton en couverture

Description de l'élévation intérieure

Étage de soubassement ; 2 étages carrés

Typologie du couvrement

Charpente métallique apparente

Typologie de couverture

Terrasse toit à longs pans croupe ; appentis demi-croupe ; shed

Source de l'énergie utilisée par l'édifice

Énergie électrique ; achetée ; énergie thermique ; produite sur place

Commentaire descriptif de l'édifice

Construits en moellon de calcaire enduit, les logements ouvriers ont deux étages carrés et sont couverts de toits à longs pans et tuile mécanique. Le logement situé le long de la route nationale est pourvu d’un étage de soubassement. Couvert d’un toit à longs pans, demi-croupe et tuile plate, l’atelier de fabrication (faïencerie) longeant le chemin de halage est construit en moellon de calcaire enduit (rez-de-chaussée) et en parpaing de mâchefer pour les deux étages. Les baies du rez-de-chaussée sont couvertes d’arc segmentaire en brique, celles des étages sont rectangulaires et horizontales. Construit contre son long pan sud, un second atelier, également à deux étages carrés, est couvert d'une terrasse en béton. Construits en moellon de calcaire enduit, les ateliers de l’usine métallurgique sont pourvus d’un étage carré et couverts de toit à longs pans et demi-croupe. L’atelier de fonderie est couvert en tuile plate alors que celui de montage l’est en ciment amiante. Deux ateliers de faïencerie, à l’est, sont construits en brique, l’un est ouvert en ciment amiante et l’autre l’est en shed, avec charpente métallique et fer en couverture. Un pavillon, couvert d’un toit à croupes en tuile mécanique, abritait les bureaux. A l’est du site, un bâtiment construit en moellon de calcaire enduit et couvert de toit à longs pans en tuile mécanique servait de garages et d’entrepôt.

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Propriété privée

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2017

Date de rédaction de la notice

2017

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Favereaux Raphaël

Typologie du dossier

Dossier individuel

1/7
Atelier de fabrication à étages. Vue de trois quarts.
Atelier de fabrication à étages. Vue de trois quarts.
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
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Vue d'ensemble des usines, photogr., s.d. [1923].
Vue d'ensemble des usines, photogr., s.d. [1923].
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
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Usine de Casamène. Plan général d'ensemble, 1881.
Usine de Casamène. Plan général d'ensemble, 1881.
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
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Vue générale de la manufacture, photogr., s.d. [1923].
Vue générale de la manufacture, photogr., s.d. [1923].
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
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Vue d'ensemble depuis le nord (rive droite du Doubs).
Vue d'ensemble depuis le nord (rive droite du Doubs).
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
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Usine de Casamène (usine de construction mécanique, puis tissage et faïencerie). ; Façade nord de l'atelier à étages (inscription peinte en 2016 dans le cadre du festival Bien Urbain).
Usine de Casamène (usine de construction mécanique, puis tissage et faïencerie). ; Façade nord de l'atelier à étages (inscription peinte en 2016 dans le cadre du festival Bien Urbain).
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
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Besançon-Casamène - Usine Martin-Brey-dromard, carte postale, s.d. [fin 19e ou début 20e siècle].
Besançon-Casamène - Usine Martin-Brey-dromard, carte postale, s.d. [fin 19e ou début 20e siècle].
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine ; (c) Archives départementales du Doubs
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