Château fort
Château fort dit Le Vieux Château ; donjon dit Tour des Archives ; écuries dites écuries des gardes ; tour dite Tour des Farines
Château fort
Normandie ; Eure (27) ; Vernon
Anciennement région de : Haute-Normandie
Vernon
Vernon Nord
1825 D2 ; 1979 XI
En ville
Donjon ; enceinte ; écurie
12e siècle (détruit) ; 13e siècle
A la création du duché de Normandie, Vernon acquiert une importance stratégique, contrôlant à la fois la route Paris-Rouen et le passage de la Seine ; des premières fortifications sont sans doute élevées à cette époque. Vers 1123, une tour carrée en pierre est élevée par Henri 1er Beauclerc, roi d'Angleterre et duc de Normandie, ayant une fonction à la fois résidentielle et militaire. En 1153, le roi de France Louis VII assiège la ville. Dans la deuxième moitié du 12e siècle, le duc Henri II renforce ses défenses contre les assauts du roi de France : les courtines et les petites demi-tours pleines pourraient dater de cette époque. A la suite du traité de paix de 1196, Vernon entre dans le royaume de France. Sous Philippe-Auguste, un donjon cylindrique, à la fonction essentiellement défensive, est élevé au Nord, dans l'alignement du pont, en remplacement du donjon roman. Isolé du reste de la forteresse, il ne sera rattaché aux courtines qu'au 15e siècle. Le château est édifié à cheval sur l'enceinte de la ville ; l'accès se fait par le Sud (porte protégée par deux tours). L'enceinte, de forme oblongue et à pans coupés, est entourée d'un fossé ; elle sera plus tard renforcée de tours rondes. A la fin du 15e siècle, les progrès de l'artillerie entraînent d'importantes modifications : un bastion protège la partie Nord-Ouest de l'enceinte, vers la campagne. Dès la seconde moitié du 17e siècle, l'ensemble commence à tomber en ruines. En 1761, le maréchal de Belle-Isle fieffe le terrain du château aux habitants. En 1752, la création d'écuries pour les gardes françaises nécessite la destruction des bâtiments construits dans la cour du château (logis, communs) et d'une partie des courtines et du flanquement. Les écuries sont élevées dans la partie Ouest de la cour, le long de l'enceinte ; la rue Neuve du Château sépare la cour en deux parties. Le bâtiment en forme de fer à cheval comprenait un étage ; un fronton décorait la porte principale. En 1791, la compagnie des gardes du corps du roi est dissolue et les écuries sont cédées à la ville qui les cèdera en 1819 au ministère de la guerre. Elles sont incendiées en 1940 et démolies en 1950. Les seuls vestiges du château subsistant aujourd'hui sont le donjon, quelques portions de l'enceinte, (environ 50m encore en élévation entre le donjon et la tour des farines, une demi-tour au sud-ouest ) et le logement du capitaine des gardes. Des fouilles archéologiques réalisées en 1985-1986 dans la partie ouest de la cour du château ont permis de retrouver des objets du Moyen Age. Le donjon, qui abrita les archives du bailliage et des tabellions, prend le nom de Tour des Archives à la fin du 18e siècle. Il est séparé des courtines par un fossé ; sa base est talutée. L'entrée est située au niveau du premier étage, par une porte donnant sur le chemin de ronde. En 1811, la tour devint propriété communale. Différents travaux et projets d'aménagement sont effectués au cours du 19e siècle, par l'architecte Bourguignon. L'intérieur comprend deux étages reliés par un escalier en vis. L'étage inférieur (rez-de-chaussée) abrite un puits. Au premier étage, la salle principale, bâtie sur plancher, comprend un très haut voûtement sur croisée d'ogives avec clé centrale ornée, et nervures à deux tores retombant sur des consoles sculptées, et les restes d'une imposante cheminée ; d'après Spalikowski, les éléments sculptés (têtes, personnage en pied) datent de la seconde moitié du 12e siècle. Cette salle est éclairée par trois baies en plein cintre ; elle est utilisée comme dépôt lapidaire. Le couronnement en terrasse à mâchicoulis date du 15e siècle ; à l'origine, le donjon était couvert d'un toit en charpente et de hourds.
Calcaire ; moyen appareil
Système bastionné
Toit conique ; terrasse
Escalier intérieur : escalier en vis
Donjon à toit conique en calcaire et moyen appareil d'une hauteur de 22, 20 m, d'un diamètre de 11, 60 m au sommet, d'une épaisseur de 3, 45m à la base, propriété de la commune ; tour des farines en moyen appareil d'un diamètre de 6m ; portions de l'enceinte, tour des farines propriétés privées
Sculpture
Tête
Vestiges
1840 : classé MH partiellement ; 1926/03/31 : inscrit MH partiellement
Donjon (tour des archives) classé MH par liste de 1840 ; tour sud de l'ancienne enceinte (tour des farines) inscrite MH en 1926
À signaler
Propriété de la commune,propriété privée
1995
© Inventaire général
1995
Bocard Hélène
Dossier individuel
Conseil régional de Haute-Normandie - Service chargé de l'inventaire 2, rue Maladrerie 76000 Rouen - 02.32.08.19.80