Port ; quai ; berge aménagée
Quai, port et berge aménagée
Normandie ; Eure (27) ; Aizier
Pays du Roumois
Quillebeuf-sur-Seine
Cale
Antiquité ; 11e siècle ; 17e siècle ; 19e siècle ; 2e quart 20e siècle
Le port antique d’Aizier (IIe et IIIe siècles après J-C) se situe à un point de rupture de charge entre les voies terrrestres et fluviale. Époque antiqueRésumé de Jimmy Mouchard sur les Quais romains d'Aizier publié suite à la campagne de fouille programmée entre 2010 et 2012 : Localisé sur la rive gauche de la Seine, entre Rouen et Le Havre, le port antique d’Aizier a fait l’objet d’un programme de recherche entre 2005 et 2013. Intégré à la province de Lyonnaise, ce paléoport apparaît bien positionné, en milieu d’estuaire, à proximité immédiate de Lillebonne/Juliobona, chef-lieu de cité des Calètes, sur la rive opposée. À hauteur d’Aizier, sur la rive sud, convergent également deux anciennes voies romaines, celles venant de Brionne/Breviodurum et de Lisieux/Noviomagus. Le site a révélé les vestiges d’un ensemble de terrasses portuaires romaines en pierre observées sur environ 335 m2, matérialisées par de nombreuses reconstructions, en lien avec plusieurs possibilités d’accostage et de tirants d’eau. La position de ce point de rupture de charge antique est intéressante, au regard des occupations romaines attestées à hauteur de cette boucle de la Seine pour la même période, au IIe et IIIe s. apr. J.-C.Informations renseignées par Claire Étienne, conservateur général du Patrimoine, avant la campagne de fouille : Le port est attesté à l'époque gallo-romaine, sur la voie romaine reliant Brionne au port de Lillebonne (Juliobona) ; des sondages archéologiques en 1989 ont mis au jour un alignement de pierres calcaires appartenant à un quai, qui a été dégagé sur toute sa longueur. Il s'appuie du côté sud-ouest de la falaise. Long de 54 mètres, il est exceptionnel par son état de conservation. Un bâtiment gallo-romain de 21 m de long sur 4,60 de large, ouvert sur son grand côté, face à la Seine, correspond vraisemblablement à un entrepôt portuaire. Époque médiévaleLe port eut à souffrir des incursions normandes : au 8e siècle et en 911, il fait partie du domaine réservé au chef scandinave par le traité de Saint-Clair-sur-Epte ; en 1026, Richard II, duc de Normandie, donne à l'abbaye de Fécamp le patronage de l'église et le droit de port pour charger et décharger toutes sortes de marchandises. Au 12e siècle, les alluvions accumulés, éloignant la rive de la Seine, sont partagés entre l'abbaye de Fécamp et le comte de Meulan. De 1336 à 1681, le même phénomène entraine une série de procès entre l'abbaye, le vicomte de Pont-Audemer et les habitants d'Aizier. Sur certaines cartes postales du début du 20e siècle, on peut lire de 1336 à 1681, les changements de lit de la Seine furent l'occasion de nombreux procès entre les moines de Fécamp et les habitants d'Aizier.Époque moderneEn 1611, l'abbaye de Fécamp afferme tous les revenus de la baronnie, y compris le droit de port, four à ban, marché et jauge. A la Révolution, ces droits sont abolis et les biens vendus. Époque contemporaineLe port a été réaménagé entre 1880, date de la construction de la digue insubmersible et 1914 où un cas dit pierre d'Aizier et une cale sont établis. En 1930, un nouveau quai est construit au nord-ouest de ce quai avec une autre cale.
Calcaire ; pierre de taille
Le site d'Aizier est une posée sur la Seine, rivière à marée. Ce petit port fluvial est seulement équipé de digues de protection des rives, d'un quai et d'une cale qui obligent soit à tirer au sec les barques sur la grève, soit (comme c'est le cas sur clichés des cartes postales pris à marée basse) à échouer les bateaux et barques à fond plat (avec leurs amarres) sur la laisse de marée haute. L'activité principale du port était dédiée à la pêche dans l'estuaire de la Seine, certaines barques marine pouvant être menées jusqu'au Ratier (zone de pêche de moules), tout en assurant une pêche locale, le transport de passagers ou les déplacements. Le quai de l'époque moderne se compose de trois assises de pierre calcaire en appareil monumental à joints vifs.
Vestiges
1993 : inscrit MH partiellement
Quai antique et ensemble des vestiges archéologiques encore enfouis, connus ou à découvrir, compris dans les parcelles AC 1 à 5, à l'exclusion de la maison et des deux granges : inscription par arrêté du 20 septembre 1993.
À signaler
Propriété privée
1981
(c) Région Normandie - Inventaire général ; (c) Parc naturel Régional des Boucles de la Seine Normande
1996 ; 2023
Etienne Claire ; Pottier Gaëlle
Dossier individuel
Région Normandie – Service Inventaire du patrimoine