Grotte ; puits d'extraction
Les marnières de Barneville-sur-Seine
Normandie ; Eure (27) ; Barneville-sur-Seine
Pays du Roumois
11 repérées ; 1 étudiées
19e siècle
20e siècle
Les marnières exploitées sur le territoire de Barneville-sur-Seine sont de deux types : à ciel ouvert et souterraines. Il était à l'origine certainement plus facile d'exploiter les marnières ouvertes à flanc de coteau, en revanche leur éloignement relatif par rapport aux champs rendait le transport plus complexe, notamment à travers les zones boisées. A partir de 1853, les exploitants ont l'obligation de déclarer les cavités et de faire une demande préalable avant toute nouvelle excavation. Les effondrements de chemins vicinaux où passent les lourds charrois commencent à inquiéter les autorités. Dans la seconde moitié du 19e siècle, Les ingénieurs des mines procèdent à des tournées systématiques et sont chargés d'inventorier et d'estimer les nuisances éventuelles liées aux cavités souterraines. Les déclarations, demandes d'ouverture ou de réouverture se succèdent pendant près de quarante années. Le 17 mars 1873, un particulier adresse la demande suivante en mairie : "Goudet Pierre, propriétaire demeurant à Barneville a l’honneur de vous exposer qu’il a l’intention d’ouvrir une manière dans une pièce de terre en labour, close de hayes au nord, au midi et au levant, contenant 1 hectare 015, portée au plan cadastral de Barneville sous le n° 167 de la section F (triège de la Coquinerie) ; que les travaux seront faits par les ouvriers marnerons ordinairement employés à cela ; l’exploitation ne sera pas permanente, elle aura lieu cette année par Sanson Édouard, domicilié à Bourg-Achard, qui travaille à forfait et à son corps défendant. Le puits sera percé à 75 mètres du chemin d’intérêt commun n° 5 de Hauville au fonds du chêne. Il s’agit monsieur l’adjoint d’extraire la marne à travers une couche de terre argileuse mêlée de silex et glaise d’une épaisseur de 15 mètres ; le mode d’exploitation se fera par galeries souterraines avec trémies." L’adjoint au maire lui répond qu'il "est d’avis que la demande ci-dessus peut être accordée sans danger, attendu que la contenance de la pièce de terre permet d’établir la marnière à une distance plus grande que celle indiquée par les règlements du chemin d’intérêt communal n° 5 de Hauville au fonds du Chêne ainsi que des voisins". La dernière demande enregistrée date de 1912. Les carriers ont fréquemment apposé leur nom sur la roche et daté leurs travaux souterrains. Ces indications permettent de situer la période d'activité principale dans le dernier quart du 19e siècle pour le secteur concerné.
Pierre ; silex
Les marnières souterraines de Barneville-sur-Seine possèdent des puits ayant en moyenne 15 à 18 mètres de profondeur qui correspondent à la hauteur de la couche argileuse dans ce secteur. Les chambres sont de hauteur variable, allant de 1 à 3 mètres et les galeries, quand elles présentes, sont plus ou moins étendues en fonction de la nature des sols. Les plus vastes marnières possèdent des piles agencées par les carriers pour palier les risques d'effondrement. Les onze marnières connues ont été déclarées entre 1873 et 1912. Certaines avaient déjà été préalablement exploitées et ont été remises en activité dans les années 1890.
2018
(c) Région Normandie - Inventaire général
2018
Chéron Philippe ; Pottier Gaëlle
Dossier collectif
Région Normandie – Service Inventaire du patrimoine