Moulin à blé ; filature ; usine de quincaillerie
Filature de coton ; filature de laine ; bouclerie
Usine de l'Ermitage, puisbouclerie Nicolas, actuellementbouclerie Turquais
Moulin à blé et filature de l'Ermitage puis bouclerie des Établissements Nicolas puis Turquais
Normandie ; Eure (27) ; Pont-Saint-Pierre ; Grande (rue ) 172
Bassin hydrographique de l'Andelle
Romilly-sur-Andelle
Grande (rue ) 172
1836 B2 58 ; 2018 AB 408, 409, 410, 478, 529, 530
En village
L'Andelle (bief de dérivation dit le Fossé de Coutume)
Atelier de fabrication ; logement de contremaître ; bief de dérivation
4e quart 18e siècle (détruit) ; 2e quart 19e siècle (détruit) ; 3e quart 19e siècle (détruit) ; 1er quart 20e siècle (détruit) ; 3e quart 20e siècle
1796 ; 1837 ; 1856 ; 1874 ; 1912 ; 1969 ; 1920
Daté par travaux historiques ; daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par travaux historiques ; daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par source
Attribution par source ; attribution par source ; attribution par source ; attribution par source ; attribution par source ; attribution par source ; attribution par source
Bouelle Georges (propriétaire ; commanditaire) ; Lancelevée Jacques Ambroise (propriétaire ; commanditaire) ; Massinot (propriétaire ; commanditaire) ; Lancelevée Isidore (propriétaire ; commanditaire) ; Mary Jean-Baptiste (propriétaire ; commanditaire) ; Nicolas Lucien (propriétaire ; commanditaire) ; Turquais Henri (propriétaire ; commanditaire)
En 1796, Georges Bouelle, déjà propriétaire du moulin de la Nation situé à Romilly-sur-Andelle, lance la construction d'un second moulin à blé, dit moulin de l'Ermitage sans avoir obtenu au préalable l'autorisation de l'administration. Comme le moulin de la Nation, le nouveau site est alimenté par les eaux du fossé de Coutume, un bras dérivé de l’Andelle également dénommé le Cabot. Jacques Ambroise Lancelevée, gendre de Georges Bouelle rachète le moulin de l'Ermitage en 1819 et demande l’autorisation d’y faire des réparations, ce que lui accorde l’arrêté préfectoral du 7 janvier 1820. Il est également autorisé par le même arrêté à donner au coursier et à la vanne motrice de son moulin une largeur d’1,30 m en établissant le seuil de cette vanne à 1,18 m au-dessous de la surface de l’eau en amont du moulin. En 1837, le moulin à blé de l'Ermitage n'étant plus temporairement en activité, Jacques Ambroise Lancelevée modifie sans en avoir l’autorisation les ouvrages hydrauliques du moulin (il augmente notamment la hauteur de la vanne de décharge) et fait construire sur la rive opposée du moulin une filature de coton appelée la filature de l’Ermitage. Le 29 août 1839, les héritiers de Jacques Ambroise Lancelevée revendent le moulin et la filature de l'Ermitage à M. Massinot pour la somme de 75000 F. L’exploitation de la filature est confiée à M. Cavalan qui en est locataire. D’après l’enquête industrielle de 1847, l’usine de l’Ermitage a une valeur locative de 4 000 F et est soumise à une patente de 393 F. La valeur annuelle des matières premières qui y sont utilisées se monte alors à 71 400 F et celle des produits finis à 100 000 F. Elle est équipée de 11 métiers et emploie 26 personnes dont 13 hommes, 7 femmes et 6 enfants dont les salaires sont respectivement de 2.50 F, 1.20 F, et 0.70 F. La filature de l’Ermitage est réglementée par le décret présidentiel du 16 janvier 1849 et Mme Vve Massinot qui en est alors propriétaire est autorisée à conserver le régime des eaux du fossé de Coutume qui alimente ses deux usines. Le moulin à blé de l'Ermitage est définitivement arrêté en 1856, date à laquelle Isidore Lancelevée devenu propriétaire des deux établissements décide d'augmenter la capacité de production de la filature et de réorienter son activité vers le travail de la laine en lui associant un atelier de foulage. L'usine, considérablement agrandie, se déploie désormais sur l’emprise foncière du moulin. La force du cours d'eau n'étant plus suffisante pour entraîner toutes les machines en place, Isidore Lancelevée installe une machine à vapeur de 16 CV pour mettre en activité les fouleuses mécaniques, comme l'y autorise l'arrêté préfectoral du 19 avril 1856. Avec 4 500 broches déclarées en 1869, la filature de laine de l'Ermitage est l'une des plus importantes dans ce domaine d’activité. En 1874, la roue hydraulique de l’usine est remplacée par une turbine et un nouveau repère fixant la hauteur des eaux est posé. L'activité textile est définitivement abandonnée à la fin du XIXe siècle à la suite d'un incendie et les vestiges de l'usine sont reconvertis en scierie par Jean-Baptiste Mary (dit la Rose), ancien propriétaire du moulin à blé de l’Église situé en amont. En 1912, la scierie est rachetée par les Établissements Lucien Nicolas fondés en 1910 à Raucourt (Ardennes) qui font construire à son emplacement une usine de petite métallurgie spécialisée dans la fabrication de boucles et de chaînes en tous genres, utilisant du fer, du cuivre et de l’acier. Toutes les étapes de transformation des métaux sont réalisées sur le site : découpage, tréfilage, polissage, recuit, décapage… Deux logements de contremaitres édifiés face à l'usine complètent le site.Durant la Première Guerre mondiale, l'entreprise Nicolas connaît une intense activité. Elle est largement sollicitée pour la fabrication d’équipements militaires, notamment des ferrures de harnachement pour l'infanterie, la cavalerie et l'artillerie. Lucien Nicolas devient maire de Douville-sur-Andelle en 1919 et garde la fonction jusqu’en 1944. En 1920, une machine à vapeur de 80 CV provenant du constructeur Roser à Saint-Denis (93) est installée dans l’usine en complément de la turbine hydraulique de 12 CV déjà en place. En 1923, les Établissements Lucien Nicolas emploient 100 ouvriers (dont 35% de femmes) et comprennent deux unités de production : l’usine principale, dite de l’Ermitage, alimentée par une turbine de 20 CV et une machine à vapeur de 130 CV et le moulin du Barbeau situé en amont (dont ils sont simplement locataires) doté d’une roue hydraulique de 45 CV qui entraîne une batterie de polissage pendant la nuit et une tréfilerie pendant le jour. Les deux sites totalisent une superficie de 8 ha dont 5 000 m2 couverts. Ils disposent d’un puissant outillage composé de 200 machines spéciales et possèdent également des ateliers d’étamage, de polissage, de vernissage, de nickelage, d'argenture… Leur principale production consiste en boucles, anneaux et agrafes pour la sellerie, la carrosserie, la bourrellerie, l’automobile, la confection, la mercerie… Ces deux usines produisent plus de 500 000 pièces de différentes formes par jour vendues en France comme à l’étranger. En 1931, Henri Turquais succède à Lucien Nicolas et rachète l’usine de l’Ermitage pour y poursuivre la production d’articles métalliques à partir de matière première (fil de métal) provenant de deux tréfileries établies à Commercy (55). La vétusté des bâtiments et la diversification de l’activité après la Seconde Guerre mondiale nécessite la reconstruction complète de l’usine en 1969-70 et l’adjonction d’un atelier moderne équipé d’une presse à découper et plier de 30 T et d’un balancier à friction de 100 T. Les Établissements Turquais ferment en 1974. L’usine est rachetée par la société Boulangeot, spécialisée dans la fabrication de charpente, et entièrement reconstruite.
Béton ; parpaing de béton ; brique ; brique avec pierre en remplissage ; calcaire ; moellon
Béton en couverture ; ardoise ; verre en couverture
En rez-de-chaussée ; 1 étage carré ; étage de comble
Terrasse ; shed ; toit à longs pans pignon couvert
Énergie hydraulique ; produite sur place ; énergie thermique ; produite sur place ; énergie électrique ; achetée
Il n'y a plus de traces aujourd'hui de la filature à étages, ni de l'usine de bouclerie édifiée de plain-pied qui fut remplacée dans les années 1970 par des ateliers en parpaings de béton construits sur un étage et couvert d'un toit terrasse pour l'un et en rez-de-chaussée et couvert d'une toiture en shed pour l'autre.Les deux logements mitoyens de contremaitres édifiés de plain-pied et un étage de comble, en maçonnerie de brique avec un remplissage en moellon de calcaire en façade, sont toujours en place.
Détruit ; remanié
Propriété d'une société privée
2016
(c) Région Normandie - Inventaire général
2018
Real Emmanuelle
Dossier individuel
Région Normandie – Service Inventaire du patrimoine