Moulin à foulon ; moulin à papier ; filature
Filature de coton
Filature la Blanche, actuellementfilature les Claies
Moulin à foulon puis à papier filature de coton la Blanche ou les Claies
Normandie ; Eure (27) ; Vascœuil ; des Câbles (route) 12
Bassin hydrographique de l'Andelle
Romilly-sur-Andelle
Les Claies
Des Câbles (route) 12
1848 C 252 à 257 ; 2019 zc 54, 60, 128, 129
En écart
L'Andelle
Bief de dérivation ; bâtiment d'eau ; vanne ; logement patronal ; conciergerie ; parc
16e siècle ; 17e siècle ; 4e quart 18e siècle ; 1er quart 19e siècle ; 2e quart 19e siècle ; 3e quart 19e siècle ; 1er quart 20e siècle
1835 ; 1855
Daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques
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Duverger François (propriétaire ; commanditaire) ; Duverger Jacques (propriétaire ; commanditaire) ; Durécu Thomas (propriétaire ; commanditaire) ; Durécu François (propriétaire ; commanditaire) ; Durécu Nicolas François (propriétaire ; commanditaire) ; Hain Antoine (propriétaire ; commanditaire) ; Quesnel Edouard (propriétaire ; commanditaire) ; Pouyer-Quertier Augustin-Thomas (propriétaire ; commanditaire ; personnage célèbre) ; Josse Prosper (propriétaire ; commanditaire ; personnage célèbre) ; société anonyme Filatures et Tissages Pouyer-Quertier (propriétaire ; commanditaire)
La filature la Blanche est implantée au hameau des Claies qui est connu pour être un lieu d’activité drapière puis papetière très ancien. Le premier moulin y est mentionné dès 1525. Il s’agit d’un moulin à foulon fieffé par les religieux de Saint-Ouen aux moines de l’Isle-Dieu. L’édifice est reconverti en moulin à papier au début du XVIIe siècle. En 1650, un contrat de fieffe est accordé aux papetiers François et Jacques Duverger, père et fils, par le seigneur Adrien de Martainville qui reconnait par cet acte leur « avoir cédé… deux portions de terre et pré, l’une contenant une vergée et demie, sur laquelle est bâti le moulin à papier qui tourne à deux battants (deux roues) et entraine sept pilles à drapeaux avec les bâtiments et maisons dessus, sis au pont des Claies, paroisse de Vascoeuil ». En 1711, la demande du papetier Duverger d’élargir le canal d’amenée de son moulin et d’effectuer une prise d’eau sur le canal de l’abbaye de l’Isle-Dieu se solde par un procès. Dix ans plus tard, en 1722, Duverger revend son moulin à papier à Jean Hue. Le site est ravagé par un incendie « le premier dimanche de carême de 1782 ». Outre le moulin, il comprenait une maison d’habitation, une chambre à feu près de la dite maison, deux bâtiments servant de magasins à chiffons, un étendoir à papier appelé barricade… Le moulin à papier est reconstruit aussitôt. En 1794, il est exploité par le citoyen Isabel. Il ne comprend alors qu’une seule cuve et produit 300 quintaux (30 tonnes) de papier par an. Le moulin à papier est revendu en 1805 à Thomas Durécu déjà propriétaire d’un moulin à papier à Darnétal. En 1808, François Durécu, fabricant drapier et également papetier à Darnétal, tuteur de Nicolas François Durécu, mineur héritier du site de Vascoeuil, demande l’autorisation de faire réédifier le moulin à papier devenu vétuste. Les travaux sont acceptés par l’arrêté préfectoral du 21 décembre 1808 et prévoient l'installation de deux roues hydrauliques de grande dimension, ce qui implique l'élargissement des deux coursiers à 1,32 m chacun (contre 35 cm auparavant) et l'augmentation de la hauteur des vannes motrices à 92 cm. Le moulin Durécu emploie 17 ouvriers en 1812 et compte deux cuves pour la fabrication de la pâte à papier. Ainsi chacune des deux roues hydrauliques est associée à une cuve et fait mouvoir un pilon qui frappe les chiffons mis à macérer.En 1830, Antoine Hain, commerçant rouennais, rachète le moulin à papier mais celui-ci est entièrement détruit par le feu le 10 janvier 1833. Antoine Hain est autorisé à reconstruire un moulin équipé de deux roues hydrauliques en vertu de l’ordonnance royale du 14 septembre 1835. Mais plutôt que le moulin prévu, c’est finalement une filature de coton qu’il fait bâtir. L’usine dénommée la Blanche ou encore les Claies est rachetée en 1841 par le grand négociant rouennais Edouard Quesnel qui a fondé à peine quatre ans auparavant, la filature de l'Isle-Dieu à Perruel. Celui-ci est également propriétaire du moulin à blé de Vascoeuil depuis 1841. Edouard Quesnel confie l'exploitation de son usine au jeune industriel Augustin Thomas Pouyer-Quertier qui dirige également depuis 1841, la filature Saint-Victor établie à Fleury-sur-Andelle. L’ordonnance royale du 12 septembre 1842 autorise ce dernier à approfondir de façon conséquente la chute de l'usine afin d'augmenter la puissance de sa roue. D’après l’enquête industrielle de 1847, l’usine des Claies a une valeur locative de 10 500 F et est soumise à une patente de 922 F. La valeur annuelle des matières premières qui y sont utilisées s’élève à 215 000 F et la valeur annuelle des produits finis se monte à 332 800 F. L’usine emploie à cette date 102 personnes dont 24 hommes, 63 femmes et 15 enfants. Son équipement regroupe alors 33 métiers et 39 machines toutes mues par l’énergie hydraulique. Pour suppléer la roue hydraulique en place, Augustin Pouyer-Quertier est autorisé par l’arrêté préfectoral du 26 novembre 1855 à équiper son établissement d'une machine à vapeur de 16 CV. En 1869, la filature totalise 10 300 broches. A la fin des années 1870, Alfred Quesnel, le fils d’Édouard, revend la filature à la société anonyme Filatures et Tissages Pouyer-Quertier qui en poursuit l'exploitation jusqu'en 1909. En 1913, l'usine la Blanche est rachetée par Prosper Josse, alors maire de Perruel. Celui-ci acquiert dans le même temps la filature Rouge établie à Perruel qui appartient également à la société anonyme Pouyer-Quertier, de même que le château patronal bâti en 1867 par Augustin Pouyer-Quertier. Durant la Première Guerre mondiale, la filature travaille exclusivement pour l’armée et tourne à plein régime. Une turbine Francis d’une puissance de 300 000 KW/h est installée sur le site pour suppléer l'énergie thermique. L'usine et ses annexes sont détruites durant la Seconde Guerre mondiale, à l'exclusion du logement du gardien à l'entrée du site et du bâtiment de la turbine, celle-ci étant toujours en place.
Brique ; essentage d'ardoise ; brique ; essentage de planches
Ardoise
Rez-de-chaussée ; 2 étages carrés ; étage de comble
Élévation à travées
Toit à longs pans pignon couvert
Énergie hydraulique ; produite sur place ; énergie thermique ; produite sur place ; turbine hydraulique
La filature la Blanche consistait en un bâtiment monobloc à étages s'élevant sur trois niveaux et un étage de comble, de plan rectangulaire, comptant 10 travées en longueur et 7 en largeur et dont les façades en brique étaient essentées d'ardoise. La chaufferie, la salle de la machine à vapeur étaient édifiées dans le prolongement de son pignon nord. Il ne subsiste de cette usine que le bâtiment de la turbine en brique et essentage de planches qui s'appuyait sur sa façade ouest au niveau des travées centrales ainsi que le système hydraulique comprenant à l’amont, le canal et une vanne de décharge, et à l’aval, le canal de fuite en contrebas du sol.
Vestiges
IM27021132
Machine énergétique (étudiée dans la base Palissy)
Propriété d'une personne privée
2016
(c) Région Normandie - Inventaire général
2019
Real Emmanuelle
Dossier individuel
Région Normandie – Service Inventaire du patrimoine