Moulin à foulon ; filature ; usine d'habillement ; usine de teinturerie ; usine de matériel d'équipement industriel
Filature de laine ; usine de baleines en corne pour corsets ; usine de pompes doseuses
Moulin à foulon Mignot Ainé, puisfilature de laine Mignot Ainé, puisfilature de laine Ragault, puisusine de baleines pour corsets Postel, puisTeintureries de l'Andelle, puisusine de pompes doseuses Dosapro, actuellementusine de pompes doseuses Milton-Roy
Moulins à foulon et filature de laine Mignot Ainé, puis usine de baleines pour corsets Postel, puis usine des Teinturerie de l'Andelle, puis usine de pompes doseuses Dosapro puis Milton-Roy
Normandie ; Eure (27) ; Pont-Saint-Pierre ; Grande (rue) 10
Bassin hydrographique de l'Andelle
Romilly-sur-Andelle
Grande (rue) 10
1836 B2 407, 408, 415 ; 2019 AC 133, 165
En village
L'Andelle (bief de dérivation)
Atelier de fabrication ; bureau ; garage ; logement ; conciergerie ; bief de dérivation ; vanne ; remise ; entrepôt industriel
1er quart 19e siècle ; milieu 19e siècle ; 4e quart 19e siècle ; 1er quart 20e siècle ; 2e quart 20e siècle ; 3e quart 20e siècle
1805 ; 1815 ; 1850 ; 1890 ; 1892 ; 1922 ; 1928
Daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques
Attribution par source ; attribution par source ; attribution par source
Mignot (Ainé) Jean-Baptiste Etienne (propriétaire ; commanditaire) ; Lancelevée (propriétaire ; commanditaire) ; société Dosapro (propriétaire ; commanditaire)
En 1803, MM. Mignot père et fils émettent l’intention de construire au-dessous du pont de Pierre deux moulins à foulon contigus destinés au foulage des draps provenant des fabriques d’Elbeuf. Les deux moulins mitoyens sont finalement construits en 1805 par le fils ainé de la famille, dit M. Mignot Ainé. Tous deux sont dotés d’une roue hydraulique dont la cage est placée sous le bâtiment. M. Mignot Ainé reçoit l’autorisation de conserver les deux moulins qu’il vient d’édifier par l’arrêté préfectoral du 10 prairial an XIII (30 mai 1805). Les deux usines sont réglementées par le décret impérial du 19 avril 1806. En 1814, M. Mignot Ainé forme le projet de développer son activité et de « se servir des eaux surabondantes de l’Andelle pour mettre en activité [en sus de ses deux moulins à foulon] une filature de laine dont le succès est assuré par le voisinage des fabriques de draps d’Elbeuf et de Louviers et qui serait également utile à la classe indigente et à l’industrie publique sans nuire aux usiniers environnants… ». Son projet nécessitant la création d’une nouvelle prise d’eau sur la rivière est autorisé par l’arrêté préfectoral du 14 juin 1814 puis par l’ordonnance royale du 23 janvier 1815. La nouvelle filature de laine est construite la même année dans la continuité des deux moulins à foulon existants, au point que les trois usines ne forment qu’un site monobloc. A la fin des années 1830, M. Mignot Ainé décide de se séparer de ses deux moulins à foulon : celui de gauche (par rapport au cours de l’Andelle) est racheté par M. Lancelevée (la famille Lancelevée s'illustre dans le foulage des draps depuis le milieu du XVe siècle, deux de ces membres étant à l'origine de la construction du fameux moulin à foulon de Hollande à Romilly-sur-Andelle, en 1713) et celui de droite est vendu à M. Toutain. M. Mignot Ainé ne conserve pour sa part que la filature de laine. Entre 1844 et 1849, M. Lancelevée rachète le moulin à foulon de M. Toutain, tandis que M. Mignot Ainé confie l’exploitation de sa filature de laine à M. Delamarre, qui est déjà locataire-exploitant de la filature de M. d’Houdemare située juste en amont sur la rivière Andelle. Devenu seul propriétaire des deux moulins à foulon contigus, M. Lancelevée obtient par l’arrêté préfectoral du 25 avril 1850 l’autorisation de les réunir pour ne former qu’une seule usine et de remplacer les deux moteurs existants par une seule roue plus puissante. Le moulin à foulon de M. Lancelevée et la filature de laine de M. Mignot sont à nouveau réglementés par le décret présidentiel du 20 janvier 1851. Trois arrêtés préfectoraux promulgués successivement le 8 octobre 1853, le 1er août 1854 et le 7 août 1862 enjoignent MM. Mignot et Lancelevée à réaliser les réparations nécessaires aux ouvrages régulateurs de leurs usines, à savoir : modifier les vannes de décharge de leur retenue pour qu’elles puissent être facilement manœuvrées, installer un repère en fonte en remplacement de celui en bois vétuste et construire un déversoir de 15 m pour ne pas nuire aux riverains. En 1867, la filature de laine de M. Mignot exploitée par M. Delamare emploie 103 ouvriers. En 1869, la filature appartient à M. Ragault et totalise 4 350 broches. Le moulin à foulon est toujours la propriété de la famille Lancelevée.La fin du XIXe siècle, marque un nouveau tournant pour le site. Si le moulin à foulon Lancelevée reste inchangé, la filature de laine Ragault est rachetée en 1890 par Auguste Postel, investisseur demeurant rue des Pyrénées à Paris et transformée en fabrique de baleines en corne pour robes et corsets. M. Postel confie l’exploitation de son établissement à M. Thuiller. En 1892, y est installé une chaudière à vapeur construite en 1868 par le constructeur rouennais Renaux fils pour la foulerie de draps de M. Chardon implantée à Romilly-sur-Andelle. L’usine utilise alors conjointement l’énergie hydraulique de la rivière (à l’aide d’une turbine) et l’énergie thermique. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, l’ancienne filature transformée en usine de baleines change à nouveau d’activité et devient une usine de teinturerie après son rachat par la société des Teintureries de l’Andelle. L’ancien moulin à foulon, désormais désaffecté, fait partie des biens acquis. En 1922 et 1928, Louis Nottelle, directeur de la société installe successivement dans la teinturerie deux chaudières à vapeur rachetées d’occasion à M. Philbert, propriétaire d'une usine de chaudronnerie à Pont-Saint-Pierre. La première provient du constructeur Durif à Paris, la seconde du constructeur Crépelle-Fontaine à Roubaix. La société anonyme des Teintureries de l’Andelle fait faillite au début des années 1950 et l’ensemble des bâtiments (filature et foulon) est racheté à la fin de la même décennie par la société Dosapro (Dosage Automaticité Proportionnalité) fondée à Paris en 1956 par Gilbert Degrémont. Cette société est spécialisée dans la fabrication des pompes doseuses utilisées dans les stations de retraitement des eaux. La proximité de Paris, la présence de la voie de chemin de fer et la surface de terrain disponible ont joué un rôle majeur dans le choix de Pont-Saint-Pierre pour l’implantation du site de production de la société Dosapro. Celle-ci utilise pour sa production de pompes de la fonte provenant de Rouen et du département de l'Orne, de l'acier inoxydable provenant de la fonderie voisine du Manoir (30%) et de la région de Saint-Étienne, du caoutchouc provenant pour moitié de l'usine Kléber-Colombes établie à Nevers (58) et de l'usine Hutchinson établie à Roubaix (59) et des moteurs électriques fabriqués à Lyon (69) et Angoulême (16). Les édifices existants (ex filature et foulon) sont transformés en ateliers et une dizaine de nouveaux bâtiments sont construits durant les décennies 50-60 pour servir de bureau-infirmerie, d’ateliers de production (à toit terrasse et en shed), de logements… A cette date, la turbine hydraulique installée à la fin du XIXe siècle pour la fabrique de baleines est toujours utilisée. En 1966, une joint-venture est créée avec l’entreprise américaine Milton-Roy Corporation fondée en 1946 et spécialisée dans la conception des pompes doseuses industrielles. Dans les années 1980, un immense atelier couvert en shed est édifié sur des terrains voisins relevant de la commune de Romilly-sur-Andelle. L’entreprise Milton Roy possède 9 usines de production dans le monde dans les années 2000 : quatre en Europe (dont trois en France), trois aux États-Unis, une en Inde, une en Chine. Le site de production de Pont-Saint-Pierre, renommé Milton Roy Europe depuis 2005 emploie actuellement près de 230 personnes et fabrique 40 000 pompes doseuses par an.
Brique ; enduit partiel ; béton ; parpaing de béton
Ardoise
1 étage carré ; étage de comble ; en rez-de-chaussée
Charpente en bois apparente
Élévation à travées
Toit à longs pans pignon couvert ; lanterneau ; shed
Énergie hydraulique ; produite sur place ; énergie thermique ; produite sur place ; énergie électrique ; achetée
Le site comprend l'ancienne filature à étages (réduite d'un niveau) dotée d'un lanterneau en toiture et l'ancien moulin à foulon en rez-de-chaussée bâti dans son prolongement, tous deux construits en brique et servant désormais de bureau et d'entrepôt industriel. Les ateliers de fabrication édifiés durant la seconde moitié du XXe siècle sont tous des bâtiments construits de plain-pied, en parpaing de béton et pour la plupart couverts en shed.
Propriété d'une société privée
2016
(c) Région Normandie - Inventaire général
2019
Real Emmanuelle
Dossier individuel
Région Normandie – Service Inventaire du patrimoine