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Plateforme ouverte du patrimoine

Ensemble de trois halles : à la Boucherie, aux Toiles et aux Blés (détruites)

Désignation

Dénomination de l'édifice

Halle

Appellation d'usage

À la Boucherie, puisaux Toiles, actuellementaux Blés

Titre courant

Ensemble de trois halles : à la Boucherie, aux Toiles et aux Blés (détruites)

Localisation

Localisation

Normandie ; Eure (27) ; Routot ; de la Franche Bourgeoisie (anciennement) (place) ; des Marchés (anciennement) (place ) ; du Marché aux Bestiaux (anciennement) (place ) ; du Roumois, D90 (rue)

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Pays du Roumois

Canton

Routot

Adresse de l'édifice

De la Franche Bourgeoisie (anciennement) (place) ; des Marchés (anciennement) (place ) ; du Marché aux Bestiaux (anciennement) (place ) ; du Roumois, D90 (rue)

Références cadastrales

Non cadastré

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

En village

Nom de l'édifice

Place du Marché aux Bestiaux

Références de l'édifice de conservation

IA27004514

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

17e siècle (détruit) ; 18e siècle (détruit) ; limite 15e siècle 16e siècle (?, détruit)

Siècle de campagne secondaire de consctruction

1ère moitié 19e siècle (détruit)

Auteur de l'édifice

Commentaires concernant l'attribution de l'édifice

Attribution par source ; attribution par source ; attribution par travaux historiques

Personnalités liées à l'histoire de l'édifice

Vicquelin François Claude Jacques (propriétaire) ; Condor Jacques Denis (propriétaire) ; Le Gingois Jean François (propriétaire)

Description historique

Sous l'Ancien Régime, la place du marché de Routot est dotée de trois halles, dont la plus ancienne et la plus imposante, la halle à la boucherie, ayant survécu à l'incendie de la première moitié du 17e siècle, pouvait, d'après le chanoine Clément, être contemporaine du manoir de Prémare (fin du 15e siècle ou début du 16e siècle). En 1297, Philippe le Bel accorde des droits de halle à Pierre de Chambly, seigneur de Routot et de Neaufles (près de Gisors) en compensation de la perte de ses droits dans le Vexin. Après la Révolution, un litige oppose la jeune municipalité de Routot aux héritiers des derniers seigneurs locaux pendant près de 50 ans, privant la commune de ressources importantes sur les revenus générés par cet important lieu de transaction marchande. Ironie du sort, c'est finalement lorsque la commune réussit à récupérer la propriété de la place du marché et des halles construites à cet emplacement que la fréquentation des foires et du marché de Routot commence à décliner, sous l'effet de la concurrence du marché aux bestiaux de Rouen créé en 1856 dans la foulée de l'aménagement de la voie de chemin de fer reliant Caen à Rouen (en passant par la gare de Thuit-Hébert sur le plateau du Roumois). En 1790, alors que MM. Legingois et Auber, derniers seigneurs de Routot, consentent à vendre ou louer à la commune les bâtiments, halles et étaux construits sur la place du marché, le conseil municipal de Routot néglige leur proposition et fixe un tarif de location très inférieur à celui demandé, tout en organisant la perception des taxes sur les bestiaux, denrées et autres marchandises vendues sur les étalages. La situation se dégrade lorsque les héritiers de M. Legingois cèdent à mademoiselle Marie Anne Auber l'ensemble des droits de propriété sur les halles. Celle-ci ne tarde pas à étendre ses prétentions sur la perception des taxes, en vertu des titres de propriété qu'elle présente sur les 5 vergées de terre (relevant du tènement appelé aînesse de Pinchepin) ainsi que sur les bâtiments, halles et étaux de la place du marché. Ayant épousé François Vicquelin, influent personnage qui fut conseiller à la cour de Rouen sous la Restauration et la Monarchie de Juillet, mademoiselle Auber bénéficie alors de la complaisance du conseil de la Préfecture qui, par un arrêt rendu le 26 brumaire an X, légitime ses prétentions sur les places couvertes et non couvertes du marché. Les époux Vicquelin s'empressent de tripler le tarif des taxes et étendent leurs droits de place sur les boutiques, les cafés et même les maisons mitoyennes de la place. Dès lors, toutes les tentatives du conseil municipal de Routot pour dénoncer ces abus auprès des tribunaux échouent, que ce soit devant le juge de paix à Routot, au tribunal d'instance de Pont-Audemer, à la cour d'appel de Rouen et même lors du pourvoi en cassation. La municipalité, résignée, abandonne le combat entre 1807 et 1820. François Vicquelin continue à défendre les intérêts de sa fille Joséphine qui épouse Louis-Amédée Levacher, résidant à Saint-Aubin-sur-Épinay (canton de Boos), tandis qu'il confie à ses fermiers, M.M. Travers et Saussaye, la perception des taxes sur l'étalage des marchandises. En septembre 1833, l'affaire est portée devant le ministère du Commerce qui laisse à la commune une alternative entre la location de la place du marché et des halles et leur acquisition pour cause d'utilité publique, comme le prévoit la loi du 8 mars 1810. Le maire de Routot, Jacques Condor, réunit alors les 29 propriétaires les plus aisés du bourg pour engager une souscription volontaire. Toutefois, M. Condor et M. Vicquelin ne parviennent pas s'entendre sur les tarifs de location ou de vente. En 1836, le conseil municipal change de stratégie en demandant l'expropriation des halles et du marché, non plus pour cause de nécessités commerciales mais en vue de la réalisation d'un plan d'alignement, de redressement et d'embellissement du bourg. Ayant obtenu une première victoire auprès du conseil d’État, le conseil municipal expose son intention de démolir les halles pour construire une nouvelle halle aux grains et établir sur la place un vaste bâtiment réunissant la mairie, la justice de paix, le corps de garde et encore le local pour les pompes. Après maintes négociations et une dernière estimation des bâtiments, une transaction est finalement conclue le 8 juin 1841 avec le nouveau maire, M. Sébire, pour un montant de 42 220F.Dans la première moitié du 19e siècle, les halles devenues vétustes sont condamnées par la volonté d'aménagement de la place du Marché aux Bestiaux et par le plan d'alignement de l'artère principale du bourg. Les halles à la Boucherie et aux Toiles sont démontées en juillet 1844. La halle aux grains demeure en place, le temps que soit élevée la nouvelle halle en fonte, toujours sur la place du Marché aux Bestiaux, mais implantée plus au sud, dans le dernier quart du 19e siècle.

Description

Matériaux du gros-œuvre

Bois ; pierre

Matériaux de la couverture

Chaume ; tuile

Typologie de plan

Plan rectangulaire régulier

Description de l'élévation intérieure

Étage de comble

Typologie de couverture

Toit à deux pans

Emplacement, forme et structure de l’escalier

Escalier dans-oeuvre : escalier droit

Commentaire descriptif de l'édifice

Trois halles construites sous l'Ancien Régime s'étendent entre la place des Marchés et la place du Marché aux Bestiaux. D'est en ouest se trouvent la halle à la Boucherie, la halle aux Toiles et la halle aux Blés. A l'est, la halle à la Boucherie est érigée dans le périmètre informel du marché aux denrées qui s'étend au centre-bourg quasiment jusqu'à la place de l’Église. L'espace occupé par le marché aux denrées recouvre celui de la place dite anciennement de La Franche Bourgeoisie, devenue place des Marchés au 19e siècle. Les deux dernières halles abritaient des bâtiments. Un plan de 1832 précise que celui de la "halle aux Bled" abritait anciennement la juridiction ordinaire de l'ancienne baronnie. Vers 1830-1840, elle est devenu un simple café (le café Détoy), tout comme son homologue de la halle aux Toiles (annexes).Description faite le 24 juillet 1841 : PV d’estimation dressé par Jean-Louis Billard, propriétaire à Rougemontier et Antoine Louis Victor Truffey, propriétaire à La Haye-Aubrée, de la place du marché (AD Eure, 500 EDT 5) :halle à la Boucherie(...) 2- bâtiment à usage de halle boucherie construit en charpente d’une longueur de 43 mètres sur 10 mètres de largeur, élevé sur 26 piliers en bois de chêne, traversé par 13 poutres en bois de même nature sur lesquelles s’élèvent les poinçons et arbalétriers aussi de même bois ainsi que les autres pièces accessoires du comble ; ce comble est couvert en tuiles ; sous cette halle sont établis 36 étaux à l’usage de la boucherie et à l’extrémité vers l’est sont établies trois petites hallettes, comprises dans la longueur de 43 mètres ci-dessus et dans lesquelles sont encore 6 étaux ; au midi de la dite halle, vers l’ouest, quatre petites boutiques formant une longueur de 8,50 mètres et formant saillie au midi ladite halle est planchée dans une longueur de 10 mètres et forme dans cette longueur un grenier clos. Cette halle est estimée avec les accessoires indiqués à la somme de 3000 F (NB : la couverture de cette halle est en mauvais état et particulièrement les lattes qui sont à remplacer dans la plus grande partie) ; halle aux Toiles3- en un autre bâtiment construit aussi en charpente et en bois de chêne comme le précédent d’une longueur de 32 mètres sur 7 de largeur, élevé sur 20 piliers et traversé par 10 poutres sur lesquelles sont assemblés les pièces qui soutiennent le comble ; cette halle est planchée dans toute sa longueur et couverte en tuile comme la précédente, est estimée à la somme de 2000 F ; dans la partie sud-ouest de cette halle sont établies deux habitations dans une longueur de 17 mètres sur une largeur de 4,50 mètres. (NB : la couverture de cette halle, sans être en aussi mauvais état que celle de la précédente, exige aussi de promptes réparations) ; halle aux Blés4- en une troisième et dernière halle destinée à la vente du blé et autres grains et connue sous le nom de halle au blé ; cette halle d’une longueur de 30 mètres sur 6,80 mètres de largeur est soutenue par 22 piliers et traversée par onze sommiers le tout en bois de chêne et de même construction que les précédentes, planchée dans toute la longueur avec escalier en bois pour parvenir au grenier et couverte de tuiles comme les précédentes, est estimée à la somme de 2 500 F. (NB : la couverture comme celles des précédentes exige de promptes réparations) ;5- au bout de la dernière halle, vers l’est, existe une maison connue sous le nom de cohue, ancienne juridiction de la baronnie, servant maintenant à usage de café ; cette maison construite en charpente avec soubassement en maçonnerie, d’une longueur de 12 mètres sur 6,50 mètres de largeur composée au rez-de-chaussée d’une cuisine, salle de café, cave et caveau en partie sous terre, cabinet et escalier ; le premier étage se compose de 3 chambres à coucher, et deux cabinets séparés par des cloisons en plancher et le deuxième étage d’un vaste grenier sous le toit. Cette maison quoique ancienne est solidement bâtie en forte et excellente charpente de bois de chêne et est estimée à la somme de 5 000 F.Total de l’estimation porté à 30 180 F.

Commentaires d'usage régional

Pan de bois ;

État de conservation (normalisé)

Détruit

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Propriété de la commune

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2021

Date de rédaction de la notice

2021

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Chéron Philippe ; Pottier Gaëlle

Typologie du dossier

Sous-dossier

Adresse du dossier Inventaire

Région Normandie – Service Inventaire du patrimoine

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Plan du bourg de Routot pour être joint au devis dressé par l'architecte soussigné sur la construction d'un bâtiment devant servir de halle, justice de paix, mairie et école.- Plan, encre sur papier, Dupuis architecte, 3 août 1838. (AD Eure, 500 EDT/31). ; Plan du bourg de Routot pour être joint au devis dressé par l'architecte soussigné sur la construction d'un bâtiment devant servir de halle, justice de paix, mairie et école, détail.- Plan, encre sur papier, Dupuis architecte, 3 août 1838. (AD Eure, 500 EDT/31).
Plan du bourg de Routot pour être joint au devis dressé par l'architecte soussigné sur la construction d'un bâtiment devant servir de halle, justice de paix, mairie et école.- Plan, encre sur papier, Dupuis architecte, 3 août 1838. (AD Eure, 500 EDT/31). ; Plan du bourg de Routot pour être joint au devis dressé par l'architecte soussigné sur la construction d'un bâtiment devant servir de halle, justice de paix, mairie et école, détail.- Plan, encre sur papier, Dupuis architecte, 3 août 1838. (AD Eure, 500 EDT/31).
(c) Région Normandie - Inventaire général
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Les trois halles de Routot.- Extrait du plan cadastral, Section C, du Bourg, 1ère feuille, 1826. (AD Eure, 3PL/958/5).
Les trois halles de Routot.- Extrait du plan cadastral, Section C, du Bourg, 1ère feuille, 1826. (AD Eure, 3PL/958/5).
(c) Archives départementales de l'Eure
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Plan géométrique des Places, Halles et Marchés du Bourg de Routot, détail.- Plan, encre sur papier, L. Paignard géomètre, 20 août 1832. (AD Eure, 500 EDT/31).
Plan géométrique des Places, Halles et Marchés du Bourg de Routot, détail.- Plan, encre sur papier, L. Paignard géomètre, 20 août 1832. (AD Eure, 500 EDT/31).
(c) Région Normandie - Inventaire général
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