Chapelle ; église paroissiale
Saint Martin
Bourg : chapelle prieurale puis église paroissiale Saint-Martin
Centre-Val de Loire ; Eure-et-Loir (28) ; La Croix-du-Perche
Parc naturel régional du Perche
Thiron-Gardais
Bourg
1814 C2 273 ; 2013 AB 45
En village
12e siècle ; 16e siècle ; 18e siècle ; 19e siècle
1537
Porte la date
Les moines de l’abbaye de la Sainte-Trinité de Tiron fondent au 12e siècle un prieuré à La Croix-du-Perche. La chapelle, qui deviendra par la suite l’église paroissiale, remonte à cette époque dans sa structure, comme en témoignent les vestiges de baies romanes et la corniche à modillons. Elle a été remaniée au 16e siècle : percement d’une baie à réseau gothique flamboyant au sud-est, réfection entière de la charpente et de la fausse voûte lambrissée. Portant la date de 1537, cette dernière est ornée de fresques dont les auteurs et commanditaires restent inconnus.En 1591, pour commémorer la bataille de La Croix-du-Perche livrée deux ans plus tôt entre royalistes et ligueurs, les moines de Tiron commandent des fresques murales dans la chapelle du prieuré (aujourd'hui invisibles, recouvertes d'un épais badigeon). A la fin du 16e siècle, les moines quittent La Croix-du-Perche et la chapelle prieurale devient église paroissiale placée sous le vocable de saint Martin. Les moines bénédictins de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle d’Orléans présentent à la cure jusqu’à la Révolution.Au 18e siècle, le clocher-mur a été remplacé par un petit clocher à six pans, comme le signale une cloche datée 1728. Dans les années 1870 - 1880, trois baies (deux au nord et une au sud-ouest) sont agrandies. A partir de cette époque, de nombreuses campagnes de travaux se succèdent pour l’entretien et la restauration de l’église. Depuis le début des années 2000, l’association de l’église Saint-Martin, soutenue par la municipalité, a entrepris un lourd programme de réfections : charpente, couverture, enduits extérieurs et restauration de la fausse voûte lambrissée et d’une partie du mobilier (la remise en état du clocher a eu lieu quelques années auparavant).
Silex ; moellon ; enduit ; grison ; moellon
Tuile plate ; ardoise
Plan allongé
1 vaisseau
Fausse voûte en berceau brisé ; lambris de couvrement
Flèche en maçonnerie toit à longs pans croupe ronde
De plan allongé, l’église paroissiale comprend une nef unique se terminant par un choeur constitué d'une abside semi-circulaire. La façade occidentale conserve la trace de l’ancien clocher-mur : grand arc en tiers-point et imposants contreforts encadrant les ouvertures. Le vaisseau est accessible à l’ouest par un portail en anse de panier, surmonté d’un œil de bœuf, et au sud-est par une porte en plein cintre. Six baies éclairent la nef : trois au nord, trois au sud. L'élévation nord conserve les vestiges de deux fenêtres romanes obstruées. A l'exception d'une baie au sud en arc brisé, à réseau gothique flamboyant, toutes les baies de l'église sont en plein cintre. Deux baies romanes éclairent le choeur. A l’arrière de ce dernier se trouve la sacristie, accessible par deux portes qui encadrent le retable de style classique. La structure de l’édifice est renforcée par d’imposants contreforts (quatre contreforts plats à l’ouest, deux à l’est, quatre au nord et cinq au sud). Les murs sont en moellons de silex et de grison couverts d’un enduit à pierre vue, à l’exception du pignon ouest essentiellement construit en moellons équarris de grison. Les encadrements de baies sont en pierre de taille de grison (baies romanes) ou de calcaire. Les chaînages d’angle et les contreforts sont en pierre de taille de grison. Le toit de la nef et du choeur à longs pans et à croupe arrondie est couvert en tuile plate. Celui du clocher octogonal est couvert d’une flèche en ardoise. La charpente, à chevrons formant fermes où alternent fermes à entrait et fermes à entrait retroussé, est datée 1537 en chiffres romains sur le cinquième entrait. De section octogonale, les six entraits et six poinçons apparents de la charpente sont sculptés. Les cinq premiers ensembles, en partant du choeur, reçoivent un décor peint, plus particulièrement les premier et troisième ensembles. Ils possèdent tous les deux des entraits à engoulants sculptés en forme de gueules d’animaux fabuleux. Pour le premier ensemble, le poinçon torsadé est creusé à sa base d’une niche qui abrite une statue de saint Jacques. Une tête de bélier en bas-relief est sculptée au centre de l’entrait, à la jonction avec le poinçon. Une poutre de gloire se trouve au niveau du poinçon du troisième ensemble : les instruments de la Passion y sont sculptés. Au centre de l’entrait, deux anges soutiennent un blason dont les armes sont effacées (d’argent à trois coquilles de gueules, avec deux sauvages pour supports et surmonté de la crosse et de la mitre abbatiale, d’après le Comte de Kerdréan en 1889 dans sa notice sur l’église paroissiale).Entièrement peinte, la fausse voûte est divisée en 118 panneaux (dont la largeur correspond aux bardeaux), 32 pour l’abside et 43 de chaque côté de la nef. Au niveau inférieur sont représentés en pied des saints avec leurs attributs (saint Blaise, saint Christophe, saint Martin, saint Nicolas, saint Roch), des martyrs avec les instruments de leur supplice (saint Georges, saint Laurent, saint Sébastien), des personnages en costume du 16e siècle, des animaux, des griffons, des chimères, des armoiries et des vases de fleurs. Dans le choeur sont représentés des blasons armoriés et des têtes humaines plus grandes que nature. Une large frise aux motifs floraux orne le second niveau, décorée dans le choeur d’angelots aux ailes déployées. Au-dessus, une autre frise plus étroite est ornée de rinceaux de couleur ocre et rouge sur lequel sont représentés dans le choeur des enfants nus. Au niveau suivant sont peints des caissons carrés ou en losange en trompe l’oeil. La voûte de l’abside en cul-de-four est ornée d’un soleil d’où s’échappent des rayons alternativement ondoyants et droits (source : conservation régionale des Monuments historiques du Centre).
Bon état
classé MH
Classement par arrêté du 18 septembre 1934.
À signaler
Lambris de couvrement
Son ancienneté (12e - 16e siècles pour l’essentiel), la conservation de sa fausse voûte lambrissée et de sa charpente au décor sculpté et peint par des moines dont l’iconographie singulière diffère de celles des édifices du secteur et la richesse de son mobilier (non étudié dans ce dossier) font de cet ancien prieuré devenu église paroissiale un site majeur de l’architecture religieuse du Parc du Perche.
Propriété de la commune
2013
(c) Parc naturel régional du Perche ; (c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général
2013
Maillard Florent ; Casses Laetitia
Dossier individuel
Région Centre-Val de Loire - Service régional de l'Inventaire - 6 rue de la Manufacture 45000 Orléans – 02.38.70.25.06