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Plateforme ouverte du patrimoine

Moulin d'Arcisses : prieuré Saint-Vincent, puis abbaye royale Notre-Dame du Val d'Arcisses, puis ferme, actuellement maisons

Désignation

Dénomination de l'édifice

Prieuré ; abbaye

Vocable - pour les édifices cultuels

Saint Vincent ; Notre-Dame du Val d'Arcisses

Destination actuelle de l'édifice

Ferme ; maison

Titre courant

Moulin d'Arcisses : prieuré Saint-Vincent, puis abbaye royale Notre-Dame du Val d'Arcisses, puis ferme, actuellement maisons

Localisation

Localisation

Centre-Val de Loire ; Eure-et-Loir (28) ; Brunelles

Précision sur la localisation

Commune fusionnée après inventaire : Arcisses

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Parc naturel régional du Perche

Canton

Nogent-le-Rotrou

Lieu-dit

Le Moulin d'Arcisses

Références cadastrales

1811 A 33, 37 ; 1992 A 29

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

En écart

Nom du cours d'eau traversant ou bordant l'édifice

Arcisses (l')

Partie constituante non étudiée

Logement ; étable ; grange

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

12e siècle ; 13e siècle ; 16e siècle

Siècle de campagne secondaire de consctruction

Limite 19e siècle 20e siècle

Auteur de l'édifice

Description historique

Originaires de Normandie, Bernard et ses compagnons, en quête d'un ermitage, arrivent dans le Perche au début du 12e siècle et décident de trouver Rotrou III, comte du Perche, afin d'obtenir des terres pour leur installation. Le comte répond favorablement à leur demande et cède à Bernard, par acte perpétuel, son domaine d'Arcisses en la paroisse de Brunelles, où ses ancêtres avaient déjà érigés un oratoire et une métairie. Béatrice, la mère de Rotrou III, craignant des conflits avec les moines clunisiens de Saint-Denis de Nogent, persuade son fils de révoquer sa donation. En échange, le comte donne à Bernard une autre terre plus éloignée de Nogent, à proximité du hameau de Gardais. Il y érige le premier monastère. Cinq années plus tard, face l'obstination des moines de Saint-Denis, Bernard doit partir hors de leur juridiction. Il se voit alors proposer par le comte un nouveau terrain, au bord de la rivière de la Thironne. Une charte en date du 3 février 1113 confirme la donation et l'abbaye de Thiron, suivant la règle de saint Benoît, est fondée en 1114. A son retour des campagnes d'Espagne, Rotrou III décide de céder définitivement à Bernard la terre du Val d'Arcisses. En 1115, un prieuré placé sous le vocable de saint Vincent y est édifié. En 1225, Guillaume de Bellême, comte du Perche, érige le prieuré en abbaye sous le vocable de Notre-Dame du Val d'Arcisses. Il dote la fondation afin de permettre l'érection d'une église et de bâtiments.¶¶Petit à petit, l'abbaye d'Arcisses se développe. Au 16e siècle, elle possède de nombreuses terres environnantes ainsi que des bois, des fermes, des moulins et une forge. Cette dernière, spécialisée dans la production d'acier, est connue par un seul acte, en date du 28 août 1559. Aucune trace ne subsiste aujourd'hui.¶¶L'abbaye d'Arcisses reste une dépendance de l'ordre de Thiron jusqu'en 1632. Trois années plus tôt, en 1629, une concession est acceptée par le roi Louis XIII à Françoise de Riants. Au même moment, le Pape Urbain VIII consent "à homologuer et ordonner la communauté d'hommes en filles". C'est ainsi que, le 30 octobre 1632, les bénédictines s'y installent et Françoise de Riants prend possession de l'abbaye. Elle y accueille douze religieuses et l'abbaye devient l'abbaye royale Notre-Dame du Val d'Arcisses.¶¶Durant un siècle, elle connaît une certaine sérénité, jusqu'aux années 1726 - 1765 qui marquent le début de son déclin. L'abbaye n'arrive pas à redresser ses comptes et, de ce fait, à entretenir les bâtiments qui menacent ruine, malgré l'intégration de nouvelles moniales (nouvelles dotes) et l'aide financière de donateurs. L'abbesse Jeanne-Baptiste de Lubersac parvient tout de même à endiguer son déficit jusqu'en 1784, date à laquelle elle demande une aide financière au roi. Pierre Fortin, expert à Nogent-le-Rotrou, est alors mandaté pour faire le bilan complet de l'état des bâtiments. Fin 1785, Morin, architecte juré expert au baillage de Chartres se rend à Arcisses et dresse le plan de l'abbaye. Il propose de réaménager l'abbatiale en créant un étage dans la nef qui serait composé d'un appartement pour l'abbesse et d'un dortoir (l'ancien menaçant de s'effondrer). Le projet de verra jamais le jour car, suite à la Révolution, en 1790, les vingt-et-une religieuses sont expulsées et les bâtiments sont vendus comme biens nationaux.¶¶Le site a, par la suite, servi de carrière et les seuls vestiges encore visibles aujourd'hui sont un ensemble de corps de bâtiments alignés sont la porterie - qui conserve des vestiges du 13e siècle comme l'attestent les deux arcs brisés obstrués, et du 16e siècle (fenêtre de l'étage surmontée d'un larmier)-, le moulin situé à une centaine de mètres au nord-est ainsi que les aménagements hydrauliques (drainage de cette zone marécageuse, artificialisation de la rivière d'Arcisses, création du bief). Les bâtiments situés de part et d'autre de la porterie ont été reconstruits à la fin du 19e siècle ou au début du 20e siècle, lors de la transformation de l'édifice en ferme. De nos jours, la propriété est séparée en deux maisons.

Description

Matériaux du gros-œuvre

Calcaire ; grès ; grison ; enduit ; moellon

Matériaux de la couverture

Tuile plate

Description de l'élévation intérieure

Rez-de-chaussée ; 1 étage carré

Typologie de couverture

Toit à longs pans ; croupe

Commentaire descriptif de l'édifice

¶Les bâtiments de l'abbaye Notre-Dame du Val d'Arcisses se situent au bord de la rivière d'Arcisses, à proximité de sa confluence avec la rivière de la Cloche. D'ouest en est, on observe aujourd'hui : deux logis, l'ancienne porterie de l'abbaye, des étables et une grange.¶¶L'ancienne porterie est le bâtiment le plus intéressant : s'élevant sur deux niveaux (rez-de-chaussée et étage carré), elle conserve les traces de deux portes en arc brisé, l'une charretière, l'autre piétonne. A l'étage, on peut voir encore les vestiges d'une fenêtre dont l'encadrement est mouluré, surmontée d'un larmier orné d'un seul culot en demi-cercle.¶¶Les murs sont en moellons de calcaire (pour l'ensemble des bâtiments), de grison et en pierre de taille de grès ferrugineux (localement appelé « roussard ») pour la porterie, couverts d'un enduit à pierre vue ou plein (étables et grange). Les encadrements des baies, les chaînages d'angle et les corniches sont en pierre de taille de calcaire. Les toits sont à longs pans et à croupes (porterie) couverts en tuile plate.

État de conservation (normalisé)

Vestiges ; remanié

Protection et label

Observations concernant la protection de l'édifice

Durant sept siècles, des religieux (hommes puis femmes) ont occupé et valorisé le site de l'abbaye d'Arcisses. Les probables marécages originels ont été drainés et ont laissé place à une grande abbaye bénédictine - comme en témoigne le plan de l'architecte Morin de 1784 - dont l'influence et les propriétés s'étendaient sur un large secteur dépassant celui de Brunelles. Mise à part l'ancienne porterie, les seuls vestiges anciens qui nous sont parvenus sont l'ancien moulin (traité en dossier individuel) ainsi que les aménagements hydrauliques.¶¶Une partie du mobilier a été déplacé dans les communes voisines (les statues de saint Benoît et de sainte Scholastique dans l'église paroissiale de Margon ; le bénitier, transformé en fonts baptismaux, dans l'église paroissiale de Coudreceau et les reliques de saint Alexandre dans l'église paroissiale de Brunelles).¶¶Le site de l'abbaye, bien que difficilement lisible aujourd'hui, demeure un site historique et patrimonial de premier ordre à l'échelle cantonale.

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Propriété privée

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2008

Date de rédaction de la notice

2008

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Casses Laetitia ; Maillard Florent

Typologie du dossier

Dossier individuel

Adresse du dossier Inventaire

Région Centre-Val de Loire - Service régional de l'Inventaire - 6 rue de la Manufacture 45000 Orléans – 02.38.70.25.06

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Ancienne fenêtre du premier étage de la porterie.
Ancienne fenêtre du premier étage de la porterie.
(c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général ; (c) Parc naturel régional du Perche
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Extrait du cadastre actuel, section A. (Archives communales). ; Extrait du cadastre actuel, section A. (Archives communales).
Extrait du cadastre actuel, section A. (Archives communales). ; Extrait du cadastre actuel, section A. (Archives communales).
(c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général ; (c) Parc naturel régional du Perche
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Extrait du cadastre de 1811, section A. (Archives départementales d'Eure-et-Loir, 3 P 3855 - 3865). ; Extrait du cadastre de 1811, section A. (Archives départementales d'Eure-et-Loir, 3 P 3855 - 3865).
Extrait du cadastre de 1811, section A. (Archives départementales d'Eure-et-Loir, 3 P 3855 - 3865). ; Extrait du cadastre de 1811, section A. (Archives départementales d'Eure-et-Loir, 3 P 3855 - 3865).
(c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général ; (c) Parc naturel régional du Perche
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Vue de détail de la porte charretière et de la porte piétonne de la porterie.
Vue de détail de la porte charretière et de la porte piétonne de la porterie.
(c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général ; (c) Parc naturel régional du Perche
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Logement accolé à l'ouest de la porterie.
Logement accolé à l'ouest de la porterie.
(c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général ; (c) Parc naturel régional du Perche
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Les deux logements à l'ouest de la porterie.
Les deux logements à l'ouest de la porterie.
(c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général ; (c) Parc naturel régional du Perche
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Plan de l'abbaye d'Arcisses dressé en 1785 par l'architecte Morin. (Archives nationales, G9 168, 20).
Plan de l'abbaye d'Arcisses dressé en 1785 par l'architecte Morin. (Archives nationales, G9 168, 20).
(c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général ; (c) Parc naturel régional du Perche
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Grange-étable accolée à l'est de la porterie.
Grange-étable accolée à l'est de la porterie.
(c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général ; (c) Parc naturel régional du Perche
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La porterie de l'ancienne abbaye, vue depuis le sud. ; Abbaye Notre-Dame du Val d'Arcisses : Porterie.
La porterie de l'ancienne abbaye, vue depuis le sud. ; Abbaye Notre-Dame du Val d'Arcisses : Porterie.
(c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général ; (c) Parc naturel régional du Perche
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Élévation sud-ouest.
Élévation sud-ouest.
(c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général ; (c) Parc naturel régional du Perche
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Plan des dortoirs projetés en 1785 par l'architecte Morin. (Archives nationales, G9 168, 20).
Plan des dortoirs projetés en 1785 par l'architecte Morin. (Archives nationales, G9 168, 20).
(c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général ; (c) Parc naturel régional du Perche
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Dessin de la porterie de l'abbaye d'Arcisses, par Georges Massiot, en 1967.
Dessin de la porterie de l'abbaye d'Arcisses, par Georges Massiot, en 1967.
(c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général ; (c) Parc naturel régional du Perche
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Projet d'aménagement de l'abbatiale dressé en 1785 par l'architecte Morin : coupe. (Archives nationales, G9 168, 20).
Projet d'aménagement de l'abbatiale dressé en 1785 par l'architecte Morin : coupe. (Archives nationales, G9 168, 20).
(c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général ; (c) Parc naturel régional du Perche
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