Manoir
Cormier : manoir
Centre-Val de Loire ; Eure-et-Loir (28) ; Frazé
Parc naturel régional du Perche
Brou
Cormier (le)
1813 E 241, 244, 245 ; 2016 E 91, 286
Isolé
Pavillon d'entrée ; grange ; étable ; écurie ; bergerie ; puits ; fournil
1572 ; 1688
Porte la date ; porte la date
Attribution par source ; attribution par source ; attribution par source
Montdoucet (de) Bertrand (commanditaire) ; Grenet (commanditaire) ; Garnier Nicolas (commanditaire)
Le Cormier est mentionné pour la première fois en 1499, comme propriété de Huguet de Montdoucet, écuyer, seigneur des Hayes et du Cormier. Les premières constructions - à mettre à l'actif de Bertrand de Montdoucet, écuyer, seigneur du Cormier et homme d'armes de la compagnie de Torcy - semblent remonter au troisième quart du 16e siècle. En attestent la construction du logis-porte daté de 1572 (date portée sur le cul-de-lampe de l'escalier en vis) mais également les vestiges d'une cheminée de l'ancien logis manorial (piédroits semi-circulaires). Les travaux de fortification du manoir (douve en eau, pont-levis) datent probablement de cette époque. Vers le milieu du 17e siècle, le Cormier entre dans le giron de la famille Grenet, une importante famille chartraine. Ces derniers sont certainement à l'initiative de la campagne de remaniement que connaît le manoir au quatrième quart du 17e siècle : percements de grandes ouvertures au nord du logis manorial, (date 1688 portée sur une ouverture) où alternent la pierre de taille calcaire et la brique, remplacement des cheminées de la salle du logis-porte et de celle de l'ancien logis manorial. Les Grenet semblent être la dernière famille seigneuriale qui habite Le Cormier. Vendu en 1720 à un bourgeois de Chartres, Le Cormier devient à partir de cette date une importante ferme et une "maison des champs". Le logis manorial est alors en déshérence et se dégrade : divisé en deux bâtiments, il semble qu'il soit également amputé, au minimum, d'un demi-niveau d'élévation. Les bâtiments d'exploitation (étable, écuries, bergerie, remise) sont reconstruits dans la seconde moitié du 19e siècle pour Nicolas Garnier - période à laquelle la grange est construite ainsi qu'un logement de fermier. Ce même propriétaire décide de se faire construire en 1870 une maison bourgeoise au nord du manoir ainsi que plusieurs dépendances (écuries, sellerie, logement d'un palefrenier, remise).
Silex ; moellon ; enduit
Tuile plate
Rez-de-chaussée ; 1 étage carré
Toit à longs pans croupe
Escalier dans-oeuvre : escalier en vis, en maçonnerie
Le Cormier se situe à deux kilomètres à l'ouest du bourg et à 200 mètres au sud de la vallée de la Foussarde. Le manoir et ses dépendances sont répartis autour d'une cour quasiment fermée et entourée de douves en eau (à l'exception de la partie nord).- L'accès au manoir se faisait par un pont-levis, dont le logis-porte conserve des traces significatives. L'unique porte charretière en plein cintre ouvre sur un corps de passage voûté en berceau. De ce corps de passage, une porte piétonne en plein cintre - qui conserve son huisserie d'origine - permet l'accès à l'intérieur du logis-porte. Un escalier en vis en pierre de taille calcaire et à noyau hélicoïdal évidé dessert les trois niveaux d'élévation. Portant les marches aux angles, trois des culs-de-lampes sont ornés d'une rose, d'une coquille Saint-Jacques et d'un cartouche gravé de la date de construction, 1572. Si la partie ouest du bâtiment comprend trois niveaux d'élévation (cellier au rez-de-chaussée, chambre au premier étage et ancienne chambre (?) au second étage carré), la partie est n'en comprend que deux (corps de passage au rez-de-chaussée et salle à l'étage). Les empoutrements des planchers d'origine sont conservés, comme le montrent les chevêtres des cheminées, réduits lors des travaux de modernisation. Construite en pierre de taille calcaire, la cheminée de la salle de style Louis XIV est richement ornée, d'une corniche denticulée et de diverses frises et moulures. Au demi-étage, la cheminée de la chambre de style Louis XVI semble être en marbre rose. La façade principale, donnant au sud et donc à l'extérieur de la propriété, reçoit l'essentiel de l'effort décoratif - en particulier la demi-croisée surmontant la porte en plein cintre du corps de passage. Encadrée d'un chambranle mouluré, elle dispose surtout d'un appui de fenêtre, porté par deux corbeaux richement ornés d'une frise à décor géométrique et de palmettes. Les autres ouvertures - quadrangulaires, œils-de-bœufs, canonnières - sont également en pierre de taille de calcaire, à l'exception du jour du cellier et de la porte charretière, en plein cintre en grison.- De l'ancien logis manorial, il ne subsiste que deux corps de bâtiments en rez-de-chaussée, alignés et séparés par un espace vide. La partie ouest conserve une cheminée à piédroits semi-circulaire et corbeaux en pyramide inversée. Associée au piédroit de la cheminée, une porte donne accès à la cave contiguë. Dans l'autre corps de bâtiment, se situe une cheminée quasiment identique à celle de la salle du logis-porte. En façade nord, de grandes ouvertures aux encadrements alternant la pierre de taille calcaire et la brique et aux linteaux en arc segmentaire ont été obstruées.- Les dépendances (écuries, bergeries, étables, toit à porcs, remise) possèdent des caractéristiques architecturales similaires : murs en moellons de silex couverts d'un enduit et encadrements d'ouvertures en brique. Seule la grange diverge : murs en terre crue reposant sur un solin maçonné, à l'exception de l'emplacement des fermes qui repose sur une maçonnerie en moellons de silex. Sa charpente, à poinçons longs et jambes de force reliant entraits et arbalétriers, est contre-ventée par deux rangs de pannes sur chaque versant, une faîtière et une sous-faîtière reliées entre elles par des décharges (liens obliques).Les toits sont à longs pans et à croupe (logis-porte) sont couverts en tuile plate. Le logis-porte est surmonté d'un campanile en charpente.
Bon état
inscrit MH partiellement
Pavillon d'entrée (cad. E 286) : inscription par arrêté du 2 janvier 1995.
Le logis-porte du Cormier constitue un rare exemple de fortification de manoir encore conservé avec des vestiges significatifs de l'ancien pont-levis. Le site, la conservation de la structure des bâtiments semi-circulaire enfermant la cour, les cheminées, l'escalier en vis et les décors Renaissance en font un édifice majeure à l'échelle communale voire du Parc du Perche.
Propriété privée
2016
(c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général ; (c) Parc naturel régional du Perche
2016
Maillard Florent
Dossier individuel
Région Centre-Val de Loire - Service régional de l'Inventaire - 6 rue de la Manufacture 45000 Orléans – 02.38.70.25.06