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Plateforme ouverte du patrimoine

Église paroissiale Sainte-Croix, rue de la Paix (Quimperlé)

Désignation

Dénomination de l'édifice

Église paroissiale

Vocable - pour les édifices cultuels

Sainte-Croix

Titre courant

Église paroissiale Sainte-Croix, rue de la Paix (Quimperlé)

Localisation

Localisation

Bretagne ; Finistère (29) ; Quimperlé ; Paix (Rue de la)

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Quimperlé

Canton

Quimperlé

Adresse de l'édifice

Paix (Rue de la)

Références cadastrales

1981 AR 325

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

En ville

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

Limite 11e siècle 12e siècle ; 3e quart 19e siècle

Siècle de campagne secondaire de consctruction

4e quart 15e siècle ; 4e quart 17e siècle ; 1er quart 20e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1903

Commentaires concernant la datation

Daté par travaux historiques

Commentaires concernant l'attribution de l'édifice

Attribution par source ; attribution par source ; attribution par source ; attribution par source ; attribution par source ; attribution par source ; attribution par source ; attribution par source

Personnalités liées à l'histoire de l'édifice

Canhiart Alain (commanditaire) ; Canhiart Benoît (commanditaire) ; Villeblanche Guillaume de (commanditaire) ; Saint-Alouarn Daniel de ? (commanditaire)

Description historique

L´abbaye bénédictine est fondée vers 1050 par Alain Canhiart, comte de Cornouaille. Entre la fin du 11e et le début du 12e siècle, son fils Benoît, évêque de Nantes et abbé de Sainte-Croix, est sans doute à l´origine de la construction de l´église, également destinée à abriter le tombeau du premier abbé, Gurloës. De cette époque subsistent, outre le plan, la crypte et la partie inférieure de l´ancien choeur des moines. En 1476, sous l´abbatiat de Guillaume de Villeblanche, modification du bras nord afin d´aménager un accès depuis la rue principale de la ville : remplacement du couvrement de l´époque romane par des voûtes en arc brisé couvertes d´une charpente à chevrons portant fermes, construction d´un pignon découvert côté rue, aménagement d´une terrasse (sans doute réservée aux interventions publiques de l´abbé) accessible par un escalier en vis et mise en place de grandes baies superposées destinées à éclairer les orgues. Vers 1523, l'abbé Daniel de Saint-Alouarn dote l´édifice d´un important mobilier religieux dont témoigne encore un retable en pierre calcaire commandé en 1541 ; à l´origine, il était placé entre les piles nord du vaisseau central, face à la principale porte d'accès depuis la ville. En 1660, le peintre Rome semble réaliser de « belles peintures à la fresque » dans une des chapelles de l´église. En 1665, la congrégation des bénédictins de Saint-Maur prend possession de l´abbaye et initie un renouveau qui affecte surtout les bâtiments conventuels. Entre 1668-1712, à l´initiative de Guillaume Charrier, abbé de Sainte-Croix, reconstruction totale des bâtiments conventuels dont la sacristie qui sera dotée, en 1704, de lambris de hauteur. Entre 1679-1681, suivant le projet de Thomas Jouneaux, prieur de Saint-Croix, mise en place d´une tour-clocher qui, posée au-dessus du vaisseau central, fragilisera l´édifice. En 1728, renforcement des piliers du vaisseau central qui montre des signes de faiblesse depuis la mise en place de la tour. Entre 1730 et 1733, transformation du bras ouest : reconstruction des parties hautes, percement d´une porte d´accès et transfert du retable daté 1541 qui, diminué et restauré, sera placé contre le mur occidental. Réaménagement du vaisseau central (rehaussement du sol, abaissement du bas-côté annulaire, emmarchements, accès latéraux à la crypte), peut-être d´après un projet de l´ingénieur Isaac-René Robelin. Vendue comme bien national, l´abbatiale devient église paroissiale en 1802. Le cadastre de 1824 fait état de logements qui se greffent sur le bas-côté nord. En 1836, les premiers relevés de l´édifice par l´architecte Joseph Bigot précèdent le classement parmi les monuments historiques intervenu en 1840. Afin de sauver le monument roman, Jean-Baptiste Lassus, inspecteur des bâtiments civils, préconise en 1848 le démontage de la tour. Face aux refus de la municipalité et du clergé, on opte pour une consolidation qui n´intervient qu´en 1862. Au cours des travaux de consolidation, notamment le décintrement des échafaudages des doubleaux, la tour s´effondre en mars 1862, causant la mort de deux personnes. La crypte et la partie inférieure de l´ancien choeur des moines ainsi qu´une partie du bras ouest échappent au sinistre. A défaut d´étaiements, le bras nord du 15e siècle s´effondre à son tour, alors que l´architecte des monuments historiques, Emile Boeswillwald, avait plaidé en faveur de sa conservation. Les archives des monuments historiques et les archives diocésaines de Quimper conservent une série de relevés et de photographies qui permettent de connaître les éléments majeurs de l´édifice avant leur disparition complète et de mesurer l´ampleur des dommages. Une série de onze chapiteaux de pierre calcaire est conservée au musée départemental de Quimper, d´autres ont été remployés dans plusieurs églises des environs (Saint-David, église de Tréméven). Selon les dossiers de la reconstruction, peu de chapiteaux d´origine sont encore en place, la crypte mise à part. Entre 1864 et 1868, sous la direction de Boeswillwald, la reconstruction est confiée à Joseph Bigot, secondé par son fils Gustave. Sainte-Croix devient alors le plus important chantier de ce type jamais réalisé dans le département. A l´exception de la crypte et d´une partie du choeur des moines, Bigot reprend le monument depuis ses fondations et en fait un édifice néo-roman. Il fait également rehausser le sol du vaisseau central en inventant une plate-forme accessible par des escaliers latéraux et crée, par le changement des niveaux, un nouvel espace voûté très bas par lequel on accède désormais à la crypte. Vers 1880, mise en place d´un clocher-peigne à l´ouest, probablement d´après le dessin de Joseph ou Gustave Bigot. En 1903, construction d´une tour-clocher isolée de style néo-roman à l´est du chevet d´après le dessin du chanoine Jean-Marie Abgrall.

Description

Matériaux du gros-œuvre

Granite ; pierre de taille

Matériaux de la couverture

Ardoise

Typologie de plan

Plan tréflé

Typologie du couvrement

Coupole en pendentifs ; voûte en berceau

Typologie de couverture

Toit conique ; appentis ; toit en pavillon ; croupe ronde

Commentaire descriptif de l'édifice

. L´édifice est conçu suivant un plan tréflé. La partie centrale en forme de rotonde d´environ 30 mètres de diamètre est composée d´un vaisseau central carré entouré d´un bas-côté annulaire. Quatre bras en croix grecque se greffent sur la rotonde. Le vaisseau central est couvert d´une coupole en pendentifs portée par des piliers puissants entourés chacun de quinze colonnettes engagées dont trois, sur chacune de leurs faces internes, supportent la retombée des arcs de la voûte. Le bas-côté annulaire est couvert de voûtes en berceau supportées par sept colonnettes placées à la face externe des piliers. La partie orientale de l´édifice, en forme d´abside, enferme une crypte semi-enterrée de trois travées couverte de voûtes d´arêtes. L'ancien choeur des moines est couvert d´une voûte en berceau. Le clocher de 1681 était coiffé d´une tour-lanterne de forme carrée en pierre de taille ; sa plate-forme à balustrades portait un tambour octogonal surmonté d´un dôme et d´un campanile en charpenterie. Le pignon ouest est surmonté d'un petit clocher-peigne. Le clocher isolé est couvert d'un toit en pavillon coiffé d'un campanile.

État de conservation (normalisé)

Restauré ; reconstruit à l'identique

Protection et label

Date et niveau de protection de l'édifice

classé MH ; inscrit MH

Référence aux objets conservés

PM29003872 ; PM29003869 ; PM29003882 ; PM29003875 ; PM29003876 ; PM29003879 ; PM29004009 ; PM29003883 ; PM29003867 ; PM29003877 ; PM29003881 ; PM29003870 ; PM29003871 ; PM29003880 ; PM29003868 ; PM29003878 ; PM29003886 ; PM29003873 ; PM29003884 ; PM29003874 ; PM29003885 ; PM29005218

Intérêt de l'édifice

À signaler

Eléments remarquables dans l'édifice

Crypte

Observations concernant la protection de l'édifice

"Malgré sa reconstruction presque intégrale achevée en 1868, l´église Sainte-Croix de Quimperlé demeure un témoin exceptionnel de l´architecture romane en Bretagne. Avec l´ancienne église de Lanleff (Côtes-d´Armor), certes bien plus modeste, elle est, en région, l´unique édifice religieux conçu suivant un plan centré qui se réfère, comme l´ont souligné plusieurs auteurs, au Saint-Sépulcre de Jérusalem. Remontant à l´origine du bâtiment, l´abside du chevet abritant la crypte et l´ancien choeur des moines demeure aujourd´hui l´élément le plus authentique. Les bases et les chapiteaux des colonnes de la crypte se comparent à ceux de la crypte de la cathédrale de Nantes, également construite à l'initiative de l´évêque Benoît vers 1100. Rarement figuratif, ce décor sculpté de feuillages et de rinceaux dénote aussi des parentés stylistiques avec Saint-Gildas-de-Rhuys et Redon. C´est depuis les pays de la Loire que la sculpture monumentale romane s´implante en Bretagne sud et Quimperlé en offre une magnifique illustration. La synthèse de l´édifice roman faite par André Mussat garde toute sa pertinence : ""Par la hardiesse et l´étrangeté de son propos architectural, Sainte-Croix est un grand monument souvent cité par les archéologues peu attirés par la Bretagne romane. Aujourd´hui, ce n´est plus qu´une restitution archéologique approximative ; c´est assez, cependant, pour y voir un édifice exceptionnel. Église à plan central, elle présentait, dans ses dispositions d´origine, un important jeu d´espaces : la combinaison du plan central tréflé, inspiré, selon la dédicace même, de l´église de Jérusalem, avec un grand volume (17,20 m de hauteur pour la coupole nervée et 15,80 m pour les collatéraux annulaires) et une structure axiale de 49 mètres de long, à mouvement ascendant ouest-est. Oeuvre exceptionnelle, souvent comparée à d´autres tentatives du même type inspirées par le culte du Golgatha, comme Charroux en Poitou ou Neuvy-Saint-Sépulcre en Berry, elle surprend dans un milieu en pleine reconstruction, sans grande tradition architecturale, tant par la hardiesse de son plan, le traitement de l´espace et des circulations, que par la maîtrise des types de voûtement."" Quant à l´ancienne tour-clocher de la fin du 17e siècle (disparue), elle rappelle certaines réalisations morbihannaises contemporaines, notamment Saint-Gildas d´Auray."

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Propriété de la commune

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2001

Date de rédaction de la notice

2003

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Douard Christel ; Toscer Catherine

Typologie du dossier

Dossier individuel

Adresse du dossier Inventaire

Région Bretagne - Service de l'Inventaire du Patrimoine Culturel - 283 avenue du général Patton - CS 21101 - 35711 Rennes Cedex 7 - 02.22.93.98.35

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Elévation nord ; Quimperlé, église paroissiale Sainte-Croix : élévation nord, état en 2002
Elévation nord ; Quimperlé, église paroissiale Sainte-Croix : élévation nord, état en 2002
(c) Inventaire général, ADAGP
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Crypte, vue vers le sud-est
Crypte, vue vers le sud-est
© Inventaire général, ADAGP
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Crypte, vue vers le sud-est ; Quimperlé, église paroissiale Sainte-Croix : crypte, vue vers le sud-est, état en 2002
Crypte, vue vers le sud-est ; Quimperlé, église paroissiale Sainte-Croix : crypte, vue vers le sud-est, état en 2002
(c) Inventaire général, ADAGP
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Coupe transversale par E. Lambert, vers 1850 (Archives des Monuments historiques)
Coupe transversale par E. Lambert, vers 1850 (Archives des Monuments historiques)
© Inventaire général, ADAGP
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Intérieur, vue vers l'est. Gravure de Gaucherel, 1846 (Dans : La Bretagne contemporaine)
Intérieur, vue vers l'est. Gravure de Gaucherel, 1846 (Dans : La Bretagne contemporaine)
© Inventaire général, ADAGP
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Chapiteaux et bases, dessins Brunet-Dehaines, 1846 (Archives des Monuments historiques)
Chapiteaux et bases, dessins Brunet-Dehaines, 1846 (Archives des Monuments historiques)
© Inventaire général, ADAGP
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Elévation ouest
Elévation ouest
© Inventaire général, ADAGP
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Vue générale est
Vue générale est
© Inventaire général, ADAGP
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Bas-côté nord
Bas-côté nord
© Inventaire général, ADAGP
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Pilier sud-ouest de la croisée, chapiteaux
Pilier sud-ouest de la croisée, chapiteaux
© Inventaire général, ADAGP
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Choeur, détail de l'élévation sud
Choeur, détail de l'élévation sud
© Inventaire général, ADAGP
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Nef, vue axiale vers l'est
Nef, vue axiale vers l'est
© Inventaire général, ADAGP
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Crypte, travée sud, pilier ouest
Crypte, travée sud, pilier ouest
© Inventaire général, ADAGP
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Crypte, travée sud, pilier central
Crypte, travée sud, pilier central
© Inventaire général, ADAGP
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Crypte, travée nord, pilier ouest
Crypte, travée nord, pilier ouest
© Inventaire général, ADAGP
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Crypte, travée centrale et mur ouest avec accès
Crypte, travée centrale et mur ouest avec accès
© Inventaire général, ADAGP
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Crypte, mur sud, partie centrale
Crypte, mur sud, partie centrale
© Inventaire général, ADAGP
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Clocher isolé, élévation sud
Clocher isolé, élévation sud
© Inventaire général, ADAGP
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Porte nord-ouest après restauration. Dessin Gustave ou Joseph Bigot, vers 1868 (A.E. Quimper, Fonds Bigot)
Porte nord-ouest après restauration. Dessin Gustave ou Joseph Bigot, vers 1868 (A.E. Quimper, Fonds Bigot)
© Inventaire général, ADAGP
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Pignon ouest et clocher-peigne. Dessin Gustave ou Joseph Bigot, vers 1864-1866 (A.E. Quimper, Fonds Bigot)
Pignon ouest et clocher-peigne. Dessin Gustave ou Joseph Bigot, vers 1864-1866 (A.E. Quimper, Fonds Bigot)
© Inventaire général, ADAGP
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Elévation nord-ouest, détail
Elévation nord-ouest, détail
© Inventaire général, ADAGP
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Elévation nord de l'abside du choeur après le sinistre de 1862 (A.E. Quimper, Fonds Bigot)
Elévation nord de l'abside du choeur après le sinistre de 1862 (A.E. Quimper, Fonds Bigot)
© Inventaire général, ADAGP
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Elévation ouest, relevé de 1836. Extrait des Atlas départementaux (A. D. Finistère)
Elévation ouest, relevé de 1836. Extrait des Atlas départementaux (A. D. Finistère)
© Inventaire général, ADAGP
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Plan au sol, relevé de 1836. Extrait des Atlas départementaux (A. D. Finistère)
Plan au sol, relevé de 1836. Extrait des Atlas départementaux (A. D. Finistère)
© Inventaire général, ADAGP
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Elévation est de l'abside du choeur après le sinistre de 1862. Photographie de Villard (A.E. Quimper, Fonds Bigot)
Elévation est de l'abside du choeur après le sinistre de 1862. Photographie de Villard (A.E. Quimper, Fonds Bigot)
© Inventaire général, ADAGP
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Elévation nord. Photographie de Jules Duclos, avant 1862 (Musée de Bretagne, Rennes)
Elévation nord. Photographie de Jules Duclos, avant 1862 (Musée de Bretagne, Rennes)
© Inventaire général, ADAGP
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