Maison
De commerçant
Maison, 15 place Saint Michel (Quimperlé)
Bretagne ; Finistère (29) ; Quimperlé ; 15 place Saint-Michel
Quimperlé
Quimperlé
Saint Michel (place) 15
1824 F 499 ; 1996 AR 414
En ville
4e quart 14e siècle ; 1er quart 15e siècle
4e quart 16e siècle ; 2e moitié 17e siècle
Datation par dendrochronologie ; datation par dendrochronologie ; datation par dendrochronologie ; datation par dendrochronologie
Cette ancienne maison de commerçant donnait sur la ""place aux porcs"", dénomination encore en vigueur sur le cadastre de 1824. Au sud, elle était mitoyenne d'une maison disparue qui figure sur des documents anciens. Le plan étroit et profond, l´encorbellement prononcé du premier niveau en pan de bois et la forme de la cheminée indiquent une construction du milieu ou de la fin du 15e siècle. Sans doute pas d´origine, l'essentage d´ardoise est ancien, tout comme les deux étals.[Christel Douard, enquête topographique, 2001 ; Catherine Toscer, enquête topographique, 2003]L'analyse dendrochronologique identifie trois périodes d'abattage des arbres dont la première correspond à la construction initiale du bâtiment entre 1394 et 1409. La maison dispose alors d'un rez-de-chaussée commercial, d'un étage chauffé avec une partie directement sous charpente et d'une chambre suspendue dans les combles. La façade arrière présente quant à elle une mise en œuvre au printemps 1579. Enfin, un remaniement est identifié à l'automne-hiver 1669-1670 notamment au niveau de la trémie de la cheminée du rez-de-chaussée. [Fanny Gosselin, enquête thématique ""Inventaire de l'architecture urbaine en pan de bois en Bretagne"", 2023]
Granite ; moellon ; schiste ; moellon ; bois ; pan de bois ; essentage d'ardoise
Ardoise
1 étage carré
Toit à longs pans ; pignon couvert
Gros-œuvre en moellon de schiste et de granite, à l´exception de l´élévation principale, en pan de bois à essentage d´ardoise. Toit à fermes débordantes. Maison à plan allongé. Encorbellement sur solives. Mur pignon sur rue/en profondeur. Cheminée sur gouttereau.[Christel Douard, enquête topographique, 2001 ; Catherine Toscer, enquête topographique, 2003]Maison mixte en maçonnerie et pan de bois dont le pignon principal ouvre sur la place. D'environ 5,80 m de large pour 10,80 m de long, elle comporte deux niveaux et un comble (pas de cave). Une moulure orne la partie haute de la sablière du rez-de-chaussée ; soutenue par des poteaux, celle-ci reçoit les solives qui forment un encorbellement profond d'environ 1 m. A l'est, un aisselier renforce la liaison poteau-solive. Un second aisselier relie le poteau central à une pièce de bois filante, moulurée, qui semble supporter à son tour les solives débordantes. A l'ouest, le dévers de l'encorbellement est compensé a posteriori par un massif de moellons qui englobe un troisième aisselier. Les étals, remaçonnés, incorporent les poteaux du rez-de-chaussée ce qui ne correspond pas aux dispositions d'origine.Le pan de bois de la façade principale, occulté par un essentage d'ardoises, révèle de l'intérieur un plan en grille recoupé par une pièce horizontale filante qui sert d'appui pour les deux petites baies du premier niveau. Des mortaises veuves dans la sablière de chambrée indiquent la disparition de poteaux. Sur ceux d'origine encore en place, on observe des rainures de chaque côté et sur toute la hauteur (vestiges de volets coulissants ?), des arêtes chanfreinées ainsi que des fragments de torchis. A l'intérieur, le rez-de-chaussée comporte un vaisselier et deux niches dans le gouttereau est ainsi qu'un placard, une petite baie et une cheminée du 16e-17e siècle dans le mur ouest, dont le conduit maçonné forme une très haute souche en extérieur afin de dépasser le faîtage. L'accès à l'étage se trouvait initialement dans le coin sud-est ; le noyau en chêne d'une section de 14 cm de l'ancien escalier ainsi qu'une marche sont encore identifiables. Cette maison présente une disposition originale : en effet, le premier étage est une pièce non plafonnée dans sa partie arrière et chauffée par une cheminée incorporée au gouttereau est. Les trois fermes qui composent la charpente sont de type ""armoricaines"", caractérisées par des liens courbes reliant entraits, arbalétriers et poinçons. Le décor de chanfreins et moulures sur les poinçons ajoute à l'esthétique de cette partie architecturale rendue visible. Côté place, l'espace compris entre les deux fermes est pourvu d'un plancher, formant ainsi une ""chambre suspendue"" qui était probablement accessible via une échelle de type meunier. Une organisation interne comparable est identifiée au 17 rue Saint-Aignan à Angers (Biguet O., Letellier-D'Espinonse D., 2013). Contemporaine du 15 place Saint-Michel, cette maison du quartier ecclésiastique, datée par dendrochronologie de l'automne-hiver 1399-1400, présente un rez-de-chaussée non chauffé et largement ouvert sur la rue, un étage soigné avec cheminée et un comble lui aussi chauffé dont la partie postérieure est planchéiée entre deux entraits et pourvue d'une cloison en pan de bois d'origine. S'ils ne semblent pas avoir remis en cause le système de salle sous charpente et pièce suspendue, des remaniements d'importance ont été opérés au 16e siècle au rez-de-chaussée afin de le chauffer, et en façade arrière dotée d'un pan de bois daté par dendrochronologie de 1579. Mitoyenne, cette façade se compose dans sa partie visible de poteaux verticaux recouverts par l'extérieur d'un voligeage. La réalisation d'un diagnostic sanitaire en 2022 dans le cadre d'un appel à projet de la Région Bretagne permet d'identifier les désordres en cours et propose une lecture architecturale illustrée par différents plans et coupes du bâtiment. Il est consultable en annexes.[Fanny Gosselin, enquête thématique ""Inventaire de l'architecture urbaine en pan de bois en Bretagne"", 2023]
Restauré
inscrit MH
Elévation et toiture : inscription par arrêté du 19 octobre 1928.
À signaler
Il s´agit de l´unique maison en pan de bois conservée sur cette place qui en comptait un nombre important jusqu´au début du 20e siècle. Sa structure, bien que fragilisée, demeure globalement intacte.
Propriété privée
2001
(c) Inventaire général ; (c) Région Bretagne
2003 ; 2023
Douard Christel ; Toscer Catherine ; Gosselin Fanny
Dossier individuel
Région Bretagne - Service de l'Inventaire du Patrimoine Culturel - 283 avenue du général Patton - CS 21101 - 35711 Rennes Cedex 7 - 02.22.93.98.35