Quartier
Quartier de Doëlan (Clohars-Carnoët)
Bretagne ; Finistère (29) ; Clohars-Carnoët
Quimperlé
Quimperlé
Doëlan
1994 AO
En écart
Port ; croix monumentale ; phare ; conserverie ; chapelle
19e siècle ; 20e siècle
11e siècle ; 18e siècle
Située à l´extrême sud-ouest du canton, l´anse de Doëlan, naturellement abritée et aisément accessible, sert très tôt de havre pour la pêche et le cabotage. Elle fait partie d´un réseau de sécheries de poissons, nombreuses en Cornouaille méridionale. Dans la première moitié du 11e siècle, à proximité du port réputé « fort commode », les bénédictins de Sainte-Croix de Quimperlé fondent un prieuré (détruit) dont la chapelle, peut-être dédiée à saint Gurthiern, existent encore en 1697 ; la toponymie (La Grange, La Croix de la Grange) reflète le souvenir de cette possession ecclésiastique. Aux 14e et 15e siècles, les sécheries de congres et de merlus comptent parmi les plus réputées de l´évêché. L´essor de Port-Louis et de la Compagnie des Indes de Lorient maintient, tout au long des 17e et 18e siècles, l´activité du pressage du poisson, essentiellement de la sardine, destinée à l´exportation. La position stratégique du lieu favorise l´installation d´un corps de garde et d´une batterie (disparus), de deux moulins à vent (vestiges) ainsi que d´un moulin à marée (disparu) situé au fond de la ria. Situés sur la rive ouest, des bâtiments aujourd´hui transformés abritaient des ateliers de mareyage ou des pièces destinées à la friture du poisson. Ces dernières sont les héritières des « presses » qui servaient à mettre en barils le poisson débarqué, avant la construction du quai et de la cale à partir de 1850, dans l´anse de Kersimon. Les rives, rocheuses et dépourvues de toute végétation jusqu´à la fin du 19e siècle, ne connaîtront qu´une urbanisation tardive. Sur le cadastre de 1823 figurent, bien distincts les uns des autres, les villages de Kersimon, Rozellec, La Grange et Kerangoff qui seront progressivement englobés dans des zones bâties (maisons de marins, et résidences d´été). L´augmentation de la population dans la seconde moitié du 19e siècle, liée aux activités maritimes, conduit à la construction de quais et de routes et à l´établissement d´une école sur chacune des rives qui ne communiqueront qu'à partir de 1936 grâce au pont situé au fond de l´anse. Le chemin de grande communication liant Quimperlé à Doëlan dessert, depuis 1860, la rive est du port (quai de Kernabat). En 1878, l´urbanisation des bords escarpés de l´anse reste faible, à l´exception de trois établissements destinés à la transformation du poisson. En 1876, on compte, sur les deux rives, six conserveries de poisson. Doëlan devient progressivement un des quartiers les plus urbanisés de la commune, avec un réseau dense de petites routes et de chemins et un habitat sériel construit entre la fin du 19e siècle et 1914. La chapelle Sainte-Anne est bâtie en 1951 au nord du lieu-dit de La Grange. Depuis le recul de la pêche artisanale, le déclin de l´industrie de la conserve dans les années 1950 et la fermeture de la dernière usine de transformation du poisson à la fin des années 1990, Doëlan entame sa mutation en quartier résidentiel et de loisirs.
À signaler
Le site de Doëlan demeure, malgré l'urbanisation récente de la zone littorale, d'une qualité remarquable.
Propriété privée
2001
(c) Inventaire général
2002
Douard Christel
Dossier individuel
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