Château fort
Château de Brest
Château fort dit Château de Brest, boulevard de la Marine (Brest)
Bretagne ; Finistère (29) ; Brest ; Boulevard de la Marine
Bretagne Nord
Boulevard de la Marine
En ville
3e siècle av. JC ; 4e quart 14e siècle ; 15e siècle
16e siècle ; 17e siècle ; 18e siècle ; 19e siècle ; 20e siècle
1556
Porte la date
Attribution par travaux historiques ; attribution par travaux historiques ; attribution par travaux historiques ; attribution par travaux historiques ; attribution par travaux historiques ; attribution par travaux historiques
De Rieux René (commanditaire ; personnage célèbre)
Les origines du château fortImplanté sur un éperon rocheux dominant l’embouchure de la Penfeld et la rade de Brest, le château fort médiéval de Brest a pour origine un castellum gallo-romain du Bas-Empire dont il reprend en grande partie le tracé. L’ensemble fortifié de la fin du 3e siècle, maintenu en l’état jusqu’au 14e siècle, abrite la ville de Brest avec son église Notre-Dame de Pitié (fondée en 1065), ses maisons et ses rues. En contrebas du château se trouve la Penfeld. En 1239, le duc de Bretagne Jean I Le Roux (1217-1286) acquiert le château, la ville et le port de Brest au vicomte Hervé de Léon III. La guerre de Cent Ans donne à Brest une importance stratégique de premier plan : les Anglais occupent le château ducal de 1342 à 1397, date à laquelle il est restitué à Jean IV (1365-1399), duc de Bretagne, après paiement d’une compensation financière.Fin du 14e siècle et 15e siècleLe château est reconstruit à la fin du 14e siècle et au 15e siècle par Jean V (1399-1442) et François II (1435-1488), ducs de Bretagne. La tour maîtresse résidentielle dite tour Duchesse-Anne est élevée à partir de 1405 par Guillaume Perrier, ""maître et serviteur des œuvres de Brest"". Cette dernière est dotée de celliers, d’une cuisine avec passe-plat, de salles, de chambres, d’un oratoire et de latrines à chaque niveau. Cette tour est complétée entre 1420-1460 par une petite enceinte polygonale - flanquée de la tour Azénor - permettant d’isoler la résidence ducale par un fossé sec et un pont-levis. La tour du Donjon (servant de logement à la garnison ?) est construite plus tard, vers 1470-1480.Les tours du Moulin et de César sont vraisemblablement datables de la première moitié du 15e siècle. Côté mer, le réduit triangulaire de la tour César pourrait être l’héritage d’un boulevard monumental protégeant une porte donnant sur l'enclos fortifié nommé ""Parc-au-Duc"" au début du 15e siècle.Le portal faisant châtelet d’entrée et le ""boulevard"" dit ravelin sont construits vers 1458-1466 : les tours Paradis, couronnées de mâchicoulis, encadrent et protègent les portes piétonnes et charretières à pont-levis.A l’angle sud-est du château, la tour Madeleine - en fer à cheval - date des années 1475-1480 et du règne de François II. Comme la tour du Donjon, elle est couronnée de mâchicoulis et couverte d’un toit conique.Fin du 15e siècle et premier quart du 16e siècleLes troupes françaises prennent possession de Brest en 1489. Le château et son ""donjon"" évolue en fort de garnison. C’est à partir de cette époque que la population civile est évacuée du château. Les tours de Brest et Française ainsi que la courtine du front sud-ouest sont reconstruites dans le premier quart du 16e siècle. Le boulevard de mer (doté d'une nouvelle porte à pont-levis) est rattaché à la courtine neuve tandis que le Parc-au-Duc accueille des batteries de canon. La tour Madeleine est chemisée jusqu’à porter l’épaisseur de sa maçonnerie à douze mètres et ses ouvertures de tir sont modifiées par l'ajout de canonnières ""à la française"". Vers la Penfeld, la courtine nord-ouest est régularisée tout comme le front sud-est vers la rade. Une poterne fortifiée permet d’accéder directement à la Penfeld et au port.Seconde moitié du 16e siècleDans la seconde moitié du 16e siècle, le château est de nouveau adapté au progrès de l’artillerie. Construit pour flanquer les fronts nord-est et nord-ouest, un bastion englobe la totalité du donjon. Tandis que sa plate-forme est conçue pour recevoir des pièces d’artillerie, ses casemates et galeries sont voûtées à l’épreuve de la bombe. Ces souterrains sont datés par millésime de 1556. Le tracé du bastion serait l’œuvre de l’ingénieur italien Pietro Fredance. Le bastion est finalement achevé en 1597 et prend le nom de René de Rieux, seigneur de Sourdéac, capitaine-gouverneur des ""château et ville de Brest"". Pour contrer une éventuelle attaque terrestre, un rempart est adossé contre le front d’entrée du château.17e et 18e sièclesAlors que dans la seconde moitié du 17e siècle, Brest devient une ville-arsenal et se dote de fortifications d’agglomération, le château médiéval revêt une importance stratégique nouvelle et devient ""citadelle"" de la place-forte. A partir de 1683, la défense de Brest est organisée par Vauban, commissaire général des fortifications.Afin d'aménager des plate-formes d’artillerie, les tours du château et du donjon sont refermées à la gorge et voutées à l’épreuve de la bombe (les tours du Donjon et Duchesse-Anne sont reliées par la ""travée Vauban""). Des banquettes d’artillerie sont créées. Les parapets sont réaménagés et percés d’embrasures plongeantes y compris au-dessus du ravelin. Pour dégager le passage de la fausse-braie des tours Paradis à la tour Madeleine, Vauban fait araser les tours romaines tandis que les mâchicoulis du châtelet d’entrée sont percés de créneaux de fusillade. Du côté de la poterne de la Penfeld, des souterrains casematés sont créés.Pour défendre l’entrée de la Penfeld, une batterie basse dite de la Rose est créée tandis que du côté du front d’entrée, les dehors sont renforcés avec deux demi-lunes et une tenaille. Au début du 18e siècle, à la faveur d’un effondrement, le bastion Sourdéac est doté de deux nouvelles casemates à canon flanquant le front nord-ouest côté Penfeld. Pour surveiller le pied du rempart et le fossé sec, des guérites ou échauguettes sont également ajoutées.19e siècleUn sémaphore et un mât de pavillon sont implantés en contrebas du château dans le Parc-au-Duc. Les ouvrages extérieurs du château sont détruits après 1870 et transformés en jardin public. 20e siècleLe château fort médiéval et la caserne dite ""caserne Plougastel"" (fin du 16e siècle-début du 17e siècle) sont protégés au titre des Monuments historiques en 1923. Touché par les bombardements aériens et les combats de la Libération, le château est restauré tandis que les casernes, logements et magasins situés dans la cour sont rasés. Le château de Brest est transféré à la marine en 1945. En 1953, le château devient le siège de la préfecture maritime de l’Atlantique. Datée de 1801, la fontaine Caffarelli - à l'origine implantée sur le quai du magasin général - a été installée face à la nouvelle préfecture maritime. Une vigie couronne la tour César tandis que le Parc-au-Duc sert d'écrin à la résidence du préfet maritime. Les abris souterrains aménagés sous le château par les allemands durant la Seconde Guerre Mondiale, abritent le Centre opérationnel maritime atlantique et le commandement de la Force océanique stratégique (depuis 2000). Le musée de la Marine de Brest a été inauguré en 1958, on y accède en empruntant la fausse-braie jusqu’à la tour Madeleine par une ouverture de tir élargie en porte.21e siècleDepuis 2011, un monument commémoratif rappelle l'histoire de l'expédition Lapérouse, partie de Brest en 1785 et rend hommage à tous les marins et savants des explorations scientifiques françaises péris en mer. Les restes de l’inconnu découvert à Vanikoro en 2003, membre de l'expédition du capitaine de Galaud, comte de la Pérouse, repose sous la stèle ornée d'une monumentale rose des vents.
Gneiss ; granite
Pierre en couverture ; granite en couverture
Système bastionné
Escalier dans-oeuvre : escalier en vis, en maçonnerie
Implantation et plan du château fortLe château fort est implanté sur un éperon rocheux dominant la rade de Brest et l’embouchure de la Penfeld. Il affecte un plan trapézoïdal et couvre une surface approximative de cinq hectares (avec le Parc-au-Duc).Matériaux de constructionLe château est construit en moellon et pierre de taille avec des remplissages en terre pour les remparts. Il conserve les vestiges d'un mur gallo-romain du castellum en moellon équarri et brique (en double cordon) dit Opus mixtum lié par un mortier de couleur rouge. On observe des moellons en gneiss de Brest, des pierres de taille en granite de Trégana, l’Aber-Ildut (gris) et de Lampaul-Plouarzel (gris clair), des pierres de taille du Roz ou pierre de Logonna (microgranodiorite ocre jaune) et de manière très ponctuelle, des éléments sculptés en kersanton (kersantite).Le front d’entrée, côté terre (240 mètres environ), orienté vers le nord-est, est composé du nord au sud :- par le bastion Sourdéac situé au nord, englobant le donjon composé des tours du Donjon, Duchesse-Anne et Azénor ;- par les tours Paradis, implantées au centre de la courtine, faisant logis-porte avec pont-levis à porte piétonne et charretière. L'entrée est précédé d’un ouvrage extérieur, le ravelin ;- par la tour Madeleine située à l’angle sud-est. Cette dernière est complétée en avant vers l’est, par la batterie dite de l’avancée du château ;- par la courtine reliant les tours.Le front sud-est (185 mètres environ), vers la rade est composé d’est en ouest :- par la tour Madeleine située à l’angle sud-est ;- par la (petite) tour du Moulin (peut-être en référence à un moulin à vent de la ville médiévale ?) ;- par la tour Française formant l’angle sud-ouest ;- par une courtine reliant les trois tours.Le front sud-ouest (135 m environ), vers la rade est composé du nord au sud :- par la tour de Brest formant l’angle nord-ouest ;- par la tour César et son réduit ;- par la tour Française formant l’angle sud-ouest ;- par une courtine reliant les trois tours.Le front nord-ouest (200 m environ), vers la Penfeld est composé d’est en ouest :- par le bastion Sourdéac situé au nord, englobant le donjon composé des tours du Donjon, Duchesse-Anne et Azénor ;- par la tour de Brest formant l’angle nord-ouest ;- par une courtine reliant les deux tours ;- par les salles souterraines dite ""salles Vauban"" (situées au nord-ouest de la préfecture maritime Atlantique).DiversLa préfecture maritime Atlantique, précédée d’une vaste cour d’honneur, a été construite à l’intérieur du périmètre du château fort.La résidence du préfet maritime est implantée dans le Parc-au-Duc.Au moins quatre souterrains, dont l’un traversant du nord au sud, ont été creusés dans le roc sous le château.
Restauré ; inégal suivant les parties
classé MH
Enceinte fortifiée : classement par arrêté du 21 mars 1923.
Vestiges de guerre ; à signaler
Château fort
Propriété de l'Etat
2004
(c) Association Pour l'Inventaire de Bretagne ; (c) Région Bretagne
2004 ; 2022
Lécuillier Guillaume
Dossier avec sous-dossier
Région Bretagne - Service de l'Inventaire du Patrimoine Culturel - 283 avenue du général Patton - CS 21101 - 35711 Rennes Cedex 7 - 02.22.93.98.35