Manoir
Manoir du Laz (Arzano)
Bretagne ; Finistère (29) ; Arzano
Arzano
Arzano
Laz (le)
Isolé
Jardin ; communs ; puits ; logement
1er quart 16e siècle
17e siècle ; 3e quart 18e siècle ; 1er quart 19e siècle ; 2e moitié 19e siècle ; limite 19e siècle 20e siècle
1760 ; 1818
Porte la date ; porte la date
Attribution par tradition orale ; attribution par travaux historiques ; attribution par travaux historiques ; attribution par travaux historiques
Bizien Jean? (commanditaire) ; Brizoal (commanditaire) ; Guyonvarc´h (commanditaire)
Le manoir de Kerigomarc´h appartient en 1426 à la famille Bizien, attestée à Arzano dès le 13e siècle et dont c´est le berceau familial. Le logis actuel a probablement été construit pour Jean Bizien au début du 16e siècle. Ses armoiries figurent au-dessus de la porte d'entrée, une clé de voûte de la cage d´escalier ainsi que, associées à d´autres armoiries, peut-être Kerouallan, sur le linteau de la cheminée de la salle ouest du rez-de-chaussée. Le projet initial, qui prévoyait une cage d´escalier plus haute et des corps de latrines latérales accessibles depuis les pièces postérieures, n´est que partiellement réalisé puisque les parties hautes de l´édifice portent les traces de remaniements et de repentirs suite à un dessein ambitieux interrompu. En 1610, le domaine, qui inclut une métairie au nord et un moulin à eau au sud passe, par alliance, à la famille de Laage dont le patronyme, déformé ultérieurement en Laz, remplace l´ancien toponyme qui demeure néanmoins en usage pour l´ancienne métairie. Au 17e siècle, quelques modifications secondaires (agrandissement et couronnement des baies ouest des grandes salles et de la lucarne ouest, cloison du rez-de-chaussée créant le vestibule actuel) affectent le logis. Une pierre de l´élévation sud porte la date de 1760, époque où la famille de Rosily en est propriétaire. A la Révolution, le domaine est vendu comme bien national, puis acheté en 1812 par Benjamin Brizoal. Les lambris de hauteur néogothiques de la salle ouest du rez-de-chaussée, oeuvre du menuisier Pigueller d´Arzano, ont été mis en place au milieu ou dans la seconde moitié du 19e siècle. Entrepris au début du 20e siècle par la famille Guyonvarc´h, descendants des Brizoal, des travaux d´agrandissement, non achevés, affectent la partie est de l´édifice : réfection de la lucarne, modification des parties hautes de l´ancien appentis par la mise en place d´un toit en terrasse, rehaussement de l´ancien corps de latrines et mise en place d´un toit en pavillon, couronnement en forme de balustres de l´échauguette d´angle. Le linteau de cheminée de la salle ouest du rez-de-chaussée ainsi que les armoiries y figurant semblent avoir été refaits, soit au milieu du 19e siècle, soit à cette époque. La chapelle située à l´est et dont l´emprise figure encore sur le cadastre de 1811, a disparu, tandis que les communs fermant la cour à l´ouest sont toujours en place. La traverse du puits porte la date de 1818 et la manivelle, en fer forgé, les initiales BB (sans doute Benjamin Brizoal).
Granite ; pierre de taille ; moellon
Ardoise
1 étage carré ; 2 étages carrés
Voûte d'arêtes
Toit à longs pans ; toit en pavillon ; pignon découvert
Escalier en vis sans jour, en maçonnerie, sur voûte
Plan partiellement double, en appentis. Partie sud à deux niveaux et combles correspondant aux salles et chambres, partie nord à trois niveaux correspondant aux pièces secondaires de moindre hauteur et formant un niveau intermédiaire. La pièce est du rez-de-chaussée, ancienne cuisine, conserve, entre les solives, un plafond ancien composé de terre, de paille et de bois (assemblage dit « en quenouilles »). Les poutres reposent en majorité sur des corbelets en pierre, certains de la grande salle portent un décor sculpté (personnages) ; elles sont parfois, comme les solives, moulurées. Ancien passe-plat entre salle et cuisine. Mur nord de l´ancienne cuisine avec niche-crédence. Cage d´escalier complexe couverte de voûtes d´arêtes à chaque demi-niveau.Toutes les élévations, communs inclus, sont en moellons de granite, à l´exception de l´élévation sud du logis, construite en pierre de taille.
Sculpture
Armoiries ; ange ; personnage profane
Décor héraldique (en calcaire, dans une niche au-dessus de la porte d´entrée). Armoiries Bizien (rez-de-chaussée, salle ouest, linteau de cheminée, clé de voûte de la cage d´escalier) ; armoiries Kerouallan ? (rez-de-chaussée, salle ouest, linteau de cheminée). Ange portant un écu et personnages (cage d´escalier). Personnages profanes (corbelets). Marques de tacherons (cage d´escalier).
Unicum local ; pièce sous charpente ; faux plan double ; logis à cinq pièces par étage ; tour d´escalier postérieure
Bon état
inscrit MH
À signaler
Malgré l´inachèvement d´un projet initial ambitieux et de modifications tardives, ce logis fait partie des grandes réalisations de l´architecture civile du 16e siècle dans le sud du département. L´ampleur du bâtiment, les échauguettes d´angle et la présence du décor flamboyant en façade montrent une certaine parenté avec le manoir de Rustéphan à Pont-Aven. Le développement exceptionnel de la cage d´escalier, non perceptible de l´extérieur, son traitement structurel et décoratif, surtout le couvrement en voûtes d´arêtes, se comparent, à l´exception de l´évolution (ici, une vis), à ceux de la Villeneuve-Jacquelot en Quistinic (Morbihan). La présence de lucarnes et d´une cheminée dans les combles plaide en faveur d´un projet d´une, voire deux salles hautes sous charpente à usage d´habitation. L´association salle, cuisine, celliers, resserre au rez-de-chaussée et chambres, garde-robe ou chambres secondaires formant des appartements et accédant latéralement aux latrines, tout comme l´aménagement d´hagioscopes entre les chambres postérieures de l´étage et la salle et la cuisine au rez-de-chaussée, sont conformes aux conceptions architecturales des grandes demeures seigneuriales bretonnes des 15e et 16e siècles. Certaines cheminées sont semblables à celles, contemporaines, de plusieurs maisons urbaines de Quimperlé.
Propriété d'une société privée
2004
(c) Inventaire général
2004
Douard Christel ; Toscer Catherine
Dossier individuel
Région Bretagne - Service de l'Inventaire du Patrimoine Culturel - 283 avenue du général Patton - CS 21101 - 35711 Rennes Cedex 7 - 02.22.93.98.35