Port
Port de Camaret
Espace portuaire de Camaret-sur-Mer
Bretagne ; Finistère (29) ; Camaret-sur-Mer
Bretagne
Crozon
Maison ; immeuble ; hôtel ; atelier ; usine ; cale
18e siècle ; 19e siècle ; 20e siècle
16e siècle ; 17e siècle
Le port de Camaret-sur-Mer s´est développé sur un site protégé des houles du large par un sillon de galets de 900 m de long. Ce plan d´eau abrité à l´entrée du goulet de Brest, bras de mer difficilement praticable à marée descendante en raison des forts courants de marée, est naturellement devenu un port de relâche privilégié sur la route de Brest. Sa localisation stratégique, à l´extrémité de la presqu´île de Crozon, lui permet également de capter les flux entre le nord et le sud de la Bretagne, en servant notamment de refuge aux marins en difficulté lors de violents coups de vent en mer d´Iroise. Un petit centre urbain, initialement habité par des pêcheurs, va progressivement se développer en arrière du port.. . Dans un premier temps, la pêche côtière et le cabotage ne nécessitent pas d´aménagements spécifiques. La place Saint Thomas, au coeur du quartier de pêcheurs et d´armateurs du Notic, constitue le centre d´échanges commerciaux de la ville. Du 16e siècle jusqu´au milieu du 19e siècle, Camaret est un port tranquille vivant essentiellement de la pêche saisonnière et du cabotage. Seul le Sillon a été renforcé par une digue (1813-1815). Il sera ensuite allongé par un môle en 1845.. . En raison de l´essor de la pêche sardinière et de la construction navale sur le Sillon, l´espace portuaire est élargi au milieu du 19e siècle par la construction du quai Toudouze. Dans la deuxième partie du 19e siècle, un chemin d´accès permettant de relier ce quai au hameau du Styvel (quai Vauban), jusque-là isolé par une pointe rocheuse, est construit puis remanié. La falaise sera de nouveau entamée en 1906 afin d´y construire de nouvelles habitations en raison du surpeuplement du quartier du Notic.. . Dans les années 1870, le développement de la pêche à la sardine permet la multiplication des chantiers de construction sur le Sillon (8 au total) et des conserveries, au Notic et au Styvel. En 1896, 344 personnes, essentiellement des femmes, soit plus de 17 % de la population, travaillent dans ces conserveries. A la même époque, 150 chaloupes sardinières à 2 mâts mouillent dans le port de Camaret. La raréfaction des sardines dans les eaux locales entre 1902 et 1908 se traduit par une crise économique qui pousse les pêcheurs à se diversifier, à l´instar de ce qui s´effectue déjà dans d´autres ports bretons. Depuis quelques années, certains pêcheurs pêchaient déjà des langoustes au large de Belle-Île ou les achetaient en Espagne pour les commercialiser. La découverte de nouveaux gisements au large des Sorlingues ou îles Scilly (Cornouailles anglaise) en 1900 favorise cette mutation et l´amélioration des bateaux. La première forme de langoustier construite à Camaret est le sloup ponté, qui permet d´aller pêcher plus loin, jusqu´aux côtes portugaises. Dans les années 1910, le dundee, jusqu´ici utilisé pour la pêche au thon, fait également son apparition. La Belle Etoile, construite en 1938 et dont une réplique mouille aujourd´hui dans le port de Camaret, en constitue un bon exemple. En 1914, Camaret devient le premier port langoustier d´Europe avec 158 unités et près de 900 pêcheurs langoustiers.. . Après la Première Guerre Mondiale, les fonds s´épuisent et de nouveaux gisements sont trouvés vers le nord, au large des côtes irlandaises et écossaises (Hébrides), et au sud, dans les eaux marocaines et mauritaniennes. La construction de la voie ferrée Camaret-Châteaulin en 1925 permet l´approvisionnement du marché commercial parisien. Entre 1949 et 1956, un terre-plein de 37 000 m² et un quai de 400 m sont construits dans le prolongement du quai Kléber. Ce quai, baptisé Téphany, est également pourvu d´un môle, d´une fabrique à glace et de hangars, dont une criée. Dans le même temps, en 1954, le patron Camarétois Louis Callec commence à pêcher la langouste rose au casier en Mauritanie, la langouste verte étant pêchée jusqu´ici au filet. Cette innovation relance la construction de langoustiers, avec installations frigorifiques, dans les chantiers. Les zones de pêche sont même élargies à l´Amérique du Sud, mais l´exploitation à outrance des fonds conduit le Brésil, le Maroc et la Mauritanie à étendre leurs eaux territoriales.. . Le déclin est alors inévitable à la fin des années 1980. Malgré la modernisation de la criée en 1988, l´activité périclite et la criée ferme en 1994. Aujourd´hui, le quai Téphany accueille quelques entreprises, le transit passager estival vers les îles du Ponant et constitue désormais la zone d´amarrage des quelques bateaux de pêche restants (11 navires dont le port d´exploitation principal est Camaret en 2003). Les bateaux de plaisance constituent désormais l´essentiel de la flotte camarétoise. Ils mouillent sur pontons dans les ports du Notic et du Styvel, au fond de l´anse, ou le port Vauban, à l´extrémité du Sillon. 450 emplacements sont disponibles.
. Plusieurs ensembles bâtis hétérogènes, qui existaient déjà à la fin du 19e siècle, peuvent se dégager de l´espace portuaire de Camaret (voir document 1) : . - le Sillon, qui abrite la chapelle Rocamadour, la tour Vauban et des chantiers de construction notamment ;. - le hameau du Styvel, à la base du Sillon ;. - le front portuaire Toudouze homogène datant du milieu du 19e siècle ;. - le quartier du Notic, zone urbanisée en arrière du front portuaire Toudouze (rue Dixmude, rue de Reims, rue de Bruxelles...) ;. - le front portuaire Kléber, à l´est du front portuaire Toudouze.. A ces ensembles, l´on peut rajouter plusieurs éléments isolés comme le secteur de l´Abri du Marin et la zone portuaire Téphany, à l´extrémité orientale du port, construite plus tardivement.
2006
(c) Laboratoire GÉOMER, UMR LETG 6554 - CNRS ; (c) Inventaire général
2006
Marie Guillaume
Dossier avec sous-dossier
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