Présentation de la commune de Saint-Ségal
Bretagne ; Finistère (29) ; Saint-Ségal
Parc Naturel Régional d'Armorique
La paroisse de Saint-Ségal est un démembrement de la paroisse primitive de Pleyben à laquelle elle est rattachée au 17e siècle et dont elle restera une succursale jusqu'à la Révolution pour devenir, à son tour, paroisse à part entière. En plus de son économie agricole, la commune s'est développée en fonction de deux centres : le port de Port-Launay et la poudrerie de Pont-de-Buis devenus indépendants, érigés en communes, successivement en 1840 et 1948. La perte de ces deux entités fait chuter brusquement le nombre d´habitants à Saint-Ségal : le chiffre de 1669 habitants en 1840 passe à 1248 après cette date ; avec l'essor de la poudrerie de Pont-de Buis, la population de Saint-Ségal atteint son apogée après 1914 avec 2241 habitants, chiffre nettement en baisse après 1948 avec le détachement de Pont-de-Buis. Ces communes se sont regroupées depuis 1993 au sein de la communauté de communes de l'Aulne Maritime.Le secteur est habité au moins depuis le Mésolithique, notamment sur les bords de l'Aulne (Campoul). Un dépôt de haches à douille et une stèle (ar Groaz Ven) témoignent de la continuité de l'occupation humaine à l'âge du fer puis à l'époque gallo-romaine avec la découverte d'un établissement sur le plateau du Drénit, entre Saint-Ségal et Pont-de-Buis-lès-Quimerc´h. Quant à l'enceinte médiévale sub-circulaire de Kerascoët, elle remonterait au 11e siècle. Au 10e siècle, les moines de l'abbaye de Landévennec auraient fondé un petit prieuré au village disparu de Kerandour puis créé les premières fermes du Goulid (secteur au sud-ouest de la commune) : Coscamec, Kerveur, Kerdraon. Ces fermes sont restées la propriété de l'abbaye de Landévennec jusqu'au 18e siècle. Entre le 13e siècle et la fin de l'Ancien Régime, Saint-Ségal est dominé par l'autorité féodale de quelques seigneurs, plus particulièrement les Kergoët qui exerçaient leur pouvoir sur la partie sud-ouest du territoire ; Lezaon n'a conservé aucune trace du manoir mais la chapelle Saint-Sébastien qui domine l'Aulne est en partie bâtie grâce à leur concours. Des Tréziguidy, autres puissants seigneurs de Saint-Ségal et de Pleyben, ne subistent rien du manoir des Salles et de la chapelle Saint-They jadis situés dans la trêve de Lanvélé.L'habitat antérieur à 1850 a laissé très peu de traces, les maisons et dépendances ayant été presque totalement reconstruites grâce à l'essor économique qu'à connue la commune entre le milieu du 19e siècle et le deuxième quart du 20e siècle. L'agriculture a connu de profondes transformations favorisées par la canalisation de l'Aulne et accélérées par le chemin de fer. Jusqu'à la fin des années 1950, Saint-Ségal est l'une des communes les plus prospères du bassin de Châteaulin. La culture de la pomme de terre de semence, l'élevage des chevaux et l'abondante production de foin grâce à l'irrigation des prairies sont à l'origine de cet enrichissement. Ce dynamisme économique et architectural est illustré, entre autre, par les anciennes fermes de Kerascoët, Ty Douar, Penfrat an Traon et Kerdraon, véritables entreprises agricoles à la tête de nombreux employés.Située dans la partie sud du Parc Naturel Régional d'Armorique, la commune de Saint-Ségal (arrondissement de Châteaulin, canton de Pleyben), à caractère essentiellement rural, couvre une superficie de 1641 hectares et comptait environ 1000 habitants au dernier recensement (2007). Irriguée par de nombreux cours d'eau, elle présente deux parties géographiques : au sud-ouest, "le Goulid", autrefois couvert par la mer, aux sols fertiles, propices à l'agriculture et à l'élevage ; au nord-est "le Gorred", zone plus élevée et moins riche.Le halage des bateaux a permis à quelques fermes proches de l'Aulne de développer une économie parrallèle. En effet, l'activité fluviale et portuaire de Port-Launnay a entraîné au début du 19e siècle la construction d'un chemin de halage sur la rive droite de l'Aulne (côté Saint-Ségal) sur lequel circulaient de nombreux attelages qui tiraient les bateaux venant de Brest. Arrivés à "la pointe du couple", les bateaux étaient halés par des attelages fournis par des fermes voisines, notamment celle de Traon Izella. Cette activité de halage prend fin après la guerre de 1914-1918 avec l'apparition des bateaux à moteur. Autres activités non agricoles exercées sur la commune, la fabrication du charbon de bois dans les bois de Kerbriant qui occupait de nombreux ouvriers charbonniers. Cette industrie disparaît vers le milieu du 19e siècle avec l'emploi de la houille dans les forges. Au Poull Du, dans le nord-ouest de la commune, deux bancs de calcaire fossilifère sont exploités au début du 20e siècle comme carrière de marbre et pour la fabrication de la chaux. En 1911 deux fours ovoïdes sont construits et produisent 10 à 15 tonnes de chaux par jour. Une partie de la production est vendue directement aux paysans, l'autre est broyée et expédiée à la gare de Pont-de Buis pour être utilisée par les entrepreneurs. Cette production qui employait une vingtaine d'ouvriers est interrompue après la Première Guerre mondiale puis reprise en 1928 avant d'être supprimée en 1933. Aujourd'hui, les vestiges d'un four à chaux demeurent, envahis par la végétation. Une tannerie est installée en 1821 à Ty Raden en bordure du ruisseau du Cosquérou. Au recensement agricole de 1852, elle emploit deux patrons, douze ouvriers et un apprenti. Les peaux sont exportées à Port-Launay. En 1858, une autorisation de construction d'un moulin à tan est accordée dont l'activité s'est maintenue jusqu'à la fin du 19e siècle. Créé en 1960, le centre de promotion sociale de Kergadalen illustre le dynamisme agricole de Saint-Ségal. Cette association départementale, liée par convention avec la chambre d´Agriculture et le Ministère de l´Agriculture, regroupe en 1980 quinze organisations agricoles dont elle est le service commun de formation professionnelle.La chapelle Saint-Sébastien et son calvaire présentent un site remarquable tandis que le bourg forme avec l'église, le presbytère, le cimetière et les deux calvaires un ensemble patrimonial cohérent. L'inventaire complet des objets mobiliers conservés dans ces édifices, non reconduit dans le cadre de l'enquête 2009 (fiches descriptives, photographies) a été réalisé en 1968 ; il est disponible au centre de documentation du patrimoine (Région Bretagne). La qualité des sites naturels liés aux bords de l'Aulne maritime non canalisé à cet endroit, les sentiers pédestres dans les bois de Kerbriant, Kerascoët et Cosquérou favorisent des activités liées au tourisme rural.
1968
(c) Région Bretagne ; (c) Conseil général du Finistère ; (c) Parc Naturel Régional d'Armorique ; (c) Inventaire général
1968 ; 2009
Service régional de l'Inventaire de Bretagne ; Tanguy-Schröer Judith ; Maillard Florent
Présentation de l'aire d'étude
Région Bretagne - Service de l'Inventaire du Patrimoine Culturel - 283 avenue du général Patton - CS 21101 - 35711 Rennes Cedex 7 - 02.22.93.98.35