Monument
Monument commémoratif de la prise d'Alger en 1830 dit La Consulaire, Arsenal (Brest)
Bretagne ; Finistère (29) ; Brest
Bretagne
Brest Centre
Arsenal ; Quai sur la Penfeld
La Penfeld
2e quart 19e siècle
1833
Porte la date
Attribution par travaux historiques ; attribution par travaux historiques
Ce canon du 16e siècle, appelé en arabe Baba Merzoug, littéralement, ""papa fortuné"", a été pris par les Français lors de la prise d’Alger en 1830 contre la Régence d'Alger. C’est l'amiral Victor-Guy Duperré, commandant de l'escadre française sous les ordres du comte de Bourmont et ancien préfet maritime de Brest qui demande que ce canon, destiné à l'hôtel des Invalides à Paris, soit envoyé dans la ville-arsenal de Brest.Trophée de guerre, le tube du canon sert de base en 1833 à un monument pour commémorer la prise d’Alger par les Français le 5 juillet 1830. Le monument est érigé rive gauche, sur les quais le long de la Penfeld, face au magasin général de l'arsenal. Selon l’inscription du socle, il fut inauguré le 27 juillet 1833, pour le 150e anniversaire du lynchage du consul Jean Le Vacher.Ses bas-reliefs seraient l’œuvre du sculpteur Bernard Gabriel Seurre dit Seurre aîné (1795-1867) ou de son frère Charles Émile Seurre, dit Seurre jeune (1798-1858). L’inscription mentionne : Louis Philippe, roi des Français de 1830 à 1848 ; Victor Guy Duperré, commandant de la flotte française lors de l’expédition d’Alger, fait ensuite ""pair de France"" ; Henri de Rigny, ministre de la Marine et Jacques Bergeret, préfet maritime de Brest en 1833.En 1837, un coq aux ailes déployées (symbole de la France sous la Monarchie de juillet), posant sa patte sur un boulet, est ajouté au monument.Des modèles en bois des bas-reliefs (Lors de leur exposition à Brest en 2009, le Musée national de la Marine à Brest avaient présentés ces panneaux comme les matrices des bas-reliefs), du coq tenant un boulet sous sa patte sont conservées au Musée national de la Marine à Paris.Le musée national de la Marine de Toulon conserve un modèle réduit du canon nommé La Consulaire daté de 1830 sur un affût.D’autres pièces d’artillerie ont été prises par les Français à Alger en 1830 (Alger était défendue par 1882 pièces d’artillerie, dont 960 de bronze) : certaines pièces sont visibles au musée de l'Armée - Hôtel National des Invalides, tandis que d’autres ont été fondues en 1844 pour fabriquer la statue équestre du duc d’Orléans, fils aîné du roi Louis-Philippe qui s'est illustré dans la conquête de l'Algérie. Cette statue est érigée en 1845 place du Gouvernement à Alger, rapatriée en France après l'indépendance de l'Algérie, puis implantée à Neuilly en 1974.
Granite ; pierre de taille ; bronze
Implanté sur le quai, le long de la Penfeld à Brest, près du bassin Tourville dans l'arsenal, cet édifice de type colonne commémorative se compose d’un grand tube de canon érigé à la verticale sur un socle orné de quatre bas-reliefs. Quatre canons de petit calibre et une grille circulaire en bronze, posés sur une margelle en granite protègent le monument.Le socle est en granite gris de l'Aber-Ildut.Le tube du canon en bronze, d’un calibre de 27 centimètres, avec un évasement de 32,5 centimètres à la bouche, mesure 6,58 m de longueur pour un poids de 11,9 t (210 kantars). Il possède deux anses, dont on a enlevé les anneaux et deux tenons côté culasse. Il est doté d'une inscription en caractères arabes qui atteste de la véritable origine et de la datation de ce basilic : ""es-Sultan Selim Khan"" (""السُلطان سَليم خَان""). Cette inscription et les caractéristiques de cette pièce prouvent qu’il s’agit de l’un des huit grands basilics (bacaluşka) fondus à Istanbul (Pera) en 1517-1519 pour les campagnes militaires de Selim Ier.Le tube est surmonté d’un coq aux ailes déployées, tenant sous une patte un boulet du canon. Les bas-reliefs, également en bronze, figurent :- au nord : la Marine avec pour attributs, une ancre de marine, un gouvernail, un trident, une hache d'abordage, des espars et des pavillons...- au sud : l´Armée avec pour attributs un canon de campagne sur son affût, une cuirasse, un casque avec cimier, un tas de boulets de canon en pyramide, un tambour, des piques et armes d’hast, une hache, des fusils et des pavillons...- à l'ouest : une allégorie de la France, éclairée par les rayons des bienfaits de la civilisation tendant la main à l'Afrique. La femme blanche, couronnée et richement vêtue, assise sur un fauteuil tend la main à une femme noire, en partie dénudée, pieds nus et accroupie. Au pied de la femme noire et derrière elle sont figurés du blé (reconnaissable à ses épis), des fruits exotiques et des palmiers.- à l´est, on peut lire l´inscription suivante sur une plaque également en bronze :""La Consulaire,prise à Alger le 5 juillet 1830,jour de la conquête de cette ville par les Armées Françaises,L'A. B.on Duperré commandant l'escadre.Érigée le 27 juillet 1833.S. M. Louis Philippe régnant,le V. A. C.te de Rigny ministre de la Marine,le V. A. Bergeret préfet maritime"".
Fonderie
État moyen
À signaler ; vestiges de guerre
Monument
De tous les grands basilics qui furent fondus en Europe occidentale et dans l’Empire ottoman au 16e siècle, c’est le seul que l’on puisse encore voir. Les autres ont été refondus pour en réutiliser le bronze (Jacques Le Goualher).
Propriété de l'Etat
2008
(c) Région Bretagne
2008 ; 2024
Lécuillier Guillaume ; Le Goualher Jacques
Sous-dossier
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