Présentation de la commune de Hôpital-Camfrout
Bretagne ; Finistère (29) ; Hôpital-Camfrout
Parc Naturel Régional d'Armorique
"Situation géographique et administrative de la commune :L’Hôpital-Camfrout est une commune située à l’extrême sud-est de la rade de Brest au contour littoral dans sa partie ouest et boisée dans sa partie est (Bois du Gars) ; elle jouxte les Monts d’Arrée. Son territoire est traversé par la N165 et le bourg se situe en fond de ria, accessible à marée haute.Commune depuis 1795, appartenant à l'arrondissement de Brest, au canton de Daoulas, elle est située sur le territoire de l’évêché de Quimper. Ancienne trève de Hanvec, son érection en paroisse date de 1821. En 1932, la paroisse s'agrandit des hameaux de Logonna-Daoulas (Pen ar pont, Run vras, Run bihan, Coz Feunteun, Kerbiaouen, Denes, Kersanton, Kerslaguen, Goas-creis) et hameaux de Irvillac (Toulbélory, Moulin du bois, Kerbrat, Moulin vert, Stang ar voguer). Administrativement, ces hameaux sont rattachés à la commune de Hôpital-Camfrout le 3 septembre 1946.Histoire et étymologie : Bernard Tanguy répertorie plusieurs façons de nommer cette commune : Notre-Dame de Gamfrout (1394) ; Galfrout (1489 ; 1574) ; l’Hospital Galfrout (1543) ; L’Hospital Canfrout (1625) ; l’Hôpital du Frout (1645) ; Notre-Dame de Garefrout (1648) ; Camfrout aussi nommé l’Hôpital (1653) ; Notre-Dame de Galfroutte (1701) ; l’Hôpital-Camfrout (1787). Le toponyme de la commune nous indique une référence à l’Hôpital depuis au moins le 14e siècle. Pour ce qui est de Camfrout, il s’agit soit d’un homonyme de Galvrout (Galfrot en 1273), soit de la rivière, le Camfrout, qui, en breton, signifie kamm (courbe) et frout (courant, cours d’eau).L'Hôpital-Camfrout tire bénéfice de sa situation sur le passage d'un chemin de pèlerinage se détachant de la voie romaine Quimper-Landerneau à Keromen en Hanvec. Au 5e siècle, saint Guénolé s'installe à Tibidy avant de s'établir à Landevennec, situé en face. Les liens géographiques et financiers ont longtemps existé avec l'abbaye de Landévennec : proximité de l'abbaye de Landévennec par mer (un passage maritime existait entre Tibidy et Landévennec), terres appartenant à l'abbaye (domaine congéable à Traon au 18e siècle), établissement d'un prieuré et d'une aumônerie : une charte du 11e siècle relate une donation faite en faveur de cet établissement « au service des pèlerins et des indigents ». Les pèlerins étaient nombreux à passer à l'Hôpital-Camfrout puisque la route du chemin de Compostelle y passe ainsi que la route du pèlerinage pour Rumengol.Au 19e siècle, Flaubert passe à l'Hôpital-Camfrout ; il en remarque les moulins. Edouard Vallin nous en dit plus : « Dirigez-vous maintenant vers le village de l’Hôpital-Camfrout, où existait jadis une commanderie de chevaliers de Malte. La façade de l’église, décorée d’ornements gothiques, n’est pas sans intérêt. En quittant le village vous pouvez admirer les belles carrières de Kersanton dont on fait grand usage en Bretagne". C'est Eugène Boudin qui par ses aquarelles, conservées au Louvre, nous laisse des témoignages de la commune au 19e siècle : vue du port, vue de l'église.Quant à Ogée, il nous donne ce descriptif : "commune formée par démembrement de plusieurs paroisses limitrophes, et sur l'ancien prieuré du nom de Camfrout ; aujourd'hui succursale. Principales villes : Kerascoët, Villeneuve, Keroulé, Kervéguen. Objet remarquable, le bois du gars. Superficie totale : 1 077 hectares. Terres labourables : 313 ; prés et pâturages : 25 ; bois : 251 ; verger et jardins : 3 ; landes et incultes : 451 ; moulins 2 ; commanderie de l'ordre de Malte ; "le beau granit dit de Kersanton a des gisements dans cette commune.Différentes économies:L’économie de la commune était tournée vers la mer : Kerascoët et Traon sont d’anciens villages de pêcheurs en activité jusqu’au milieu du 20e siècle. Les coquilliers de la rade venaient s'y abriter. L’activité ostréicole a été très importante jusqu’aux années 1970. Des chantiers navals ont existé sur la commune. L’un d'entre eux était situé sur l’île de Tibidy, créé par le Comte de Mougon ; il fut déplacé vers 1897 dans l’anse de Keravice lors de la construction du château de Keravice. L’activité a perduré jusqu’au début du 20e siècle.Au 18e siècle, selon les inventaires après décès conservés aux Archives départementales du Finistère, le lin et l’élevage de moutons étaient très présents. Sont inventoriés des métiers à tisser, du fil de lin, fil d’étoupe, fil de chanvre, des rouets mais aussi des brebis (27 brebis recensées en 1724 dans un inventaire après décès à Keroullé). A Kerdréolet, Guernevez ou Lescoat, on trouve aussi traces de culture du lin et du chanvre.La situation littorale de la commune a permis aux terres agricoles de bénéficier du développement des engrais dès le 18e siècle.Le réseau hydrographique de la commune a permis l’implantation de moulins : ainsi, sur le territoire actuel de la commune, il existait 4 moulins à eau. A Keroullé il y avait un moulin à marée dont il ne reste rien aujourd’hui.L’étude des états de sections du cadastre de 1825 montre qu’il y avait culture de lin, terres de pâturages, donc élevage mais aussi des vergers. Encore aujourd’hui on en trouve sur le territoire de la commune.Cependant, c’est l’exploitation des carrières de kersanton, de façon quasi industrielle, entre le 19e siècle et le milieu du 20e siècle, qui a apporté à la commune développement économique, démographique et urbain. Conjointement à l’exploitation des carrières, s’est développé l’exploitation de l’argile présente en bord de rivière.Deux briqueteries, le Pouligou et les Carrières, étaient en activité au 19e siècle, la production de briques étaient envoyées à la briqueterie de Landerneau.Quelle que soit le type d’économie, l’architecture en porte les traces. A Keraliou, Pen ar hoat, Lescoat, Guernevez nous sommes en présence de manoir ou de maisons rurales réalisées avec soin, présentant une mise en œuvre de qualité avec des matériaux locaux (kersantite, pierre de Logonna). Au 19e siècle nous avons des logis de fermes construits utilisant le vocabulaire de l’architecture urbaine (variante du type ternaire) : Douargall, Le Lannec, Keranot.Population de l'Hôpital-Camfrout entre 1836 et 1911 : 1836 : 5431841 : 5461846 : 5791851 : 6781856 : 6781861 : 7981866 : 9561872 : 9701876 : 10021881 : 10261886 : 10911891 : 10921896 : 11091901 : 11421906 : 11861911 : 1239Le Bois du Gars :Situé à l’est de la commune de l’Hôpital-Camfrout et à l’ouest de Hanvec, le bois du Gars couvre une superficie de 229 hectares. Le bois de la haie : la toponymie indique une réserve seigneuriale. Des restes de tuiles ont été trouvée dans le bois du gars ainsi que dans les villages de Lavadur et de Keromen. Une voie romaine traverse le bois marquant la séparation entre les deux communes. Le bois est composé de hêtres aux endroits humides et pins laricio sur le versant nord, la terre est pauvre. Affleurement de kersantite dans le bois, de façon local (difficile à voir en raison de la végétation). Sol schisto-grès. Le bois du gars se caractérise par un relief assez marqué avec des sommets à 93 mètres environ. Le centre-ouest est entamé par une vallée encaissée drainée par un ruisseau, qui alimente le camfroutLe bois a connu plusieurs propriétaires depuis le 18e siècle : 1722 M. Berrien ; 1741 famille de la Fayette ; 49 ha appartiennent à la famille de Quellen, du château de Kerliver. En 1845, on compte de nombreux propriétaires : veuve du Quellen, château de Kerliver ; Brousmische, médecin de la marine ; De Leissegues ; Jean Evenou, fabrique de l’Hopital-Camfrout. Entre 1878-1895, une partie du bois appartient à Léopold Maissin, propriétaire de la poudrerie du moulin blanc. En 1882, la majeure partie du bois appartient à Prosper Mougon (propriétaire de l'île de Tibidy). Il vend le bois au Comte Auguste de la Barre de Nanteuil (Nec’hoat en Ploujean). Madame de la Barre de Nanteuil fait construire le château dit château de l’Ermitage vers 1900. Le bois (217 ha) est vendu en 1922 à M. Ernest Le Theuff pour 130 000 francs. Le bois est utilisé durant la dernière guerre mondiale pour faire du charbon de bois qui alimente les camions de la brasserie de Kérinou à Brest. En 1967, La Caisse d’Epargne achète 188 ha. Coupé en 2 par la voie express (5 ha ont ainsi disparu). Actuellement, 11 ha appartiennent au CG29 (le bois de l’Ermitage). Le reste a été acquis par l’Etat en 1995 (gestion ONF).Au bois du Gars s'y rattache la légende de saint Léger : Pour construire sa cabane saint Léger y abattit, sans l'autorisation du seigneur, quelques chênes que celui-ci gardait pour faire des timons de charrette. Le seigneur, furieux, chassa l'ermite. Avant de partir saint Léger prophétisa que la bois du gars restera à l'état de taillis E coat ar Harz, Biken goal kar n'vo ket e barz. Au contraire de la forêt du Cranou où le seigneur des lieux l'autorisa à s'installer : E coat ar C'hranou, Birviken coat na saukoir."
2012
(c) Région Bretagne
2012
L'Haridon Erwana
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