Moulin à tan ; moulin à blé ; moulin à papier ; usine de papeterie
Moulin à papier, Beaubois (Quimperlé)
Bretagne ; Finistère (29) ; Quimperlé ; Coat Kaer
Bretagne
Coat Kaer
En ville
Dourdu (affluent de la Laïta)
4e quart 15e siècle (?) ; 19e siècle
Le moulin à eau de Beaubois est situé sur le Dourdu, affluent de la Laïta. Il daterait de la fin du 15ème siècle. Il est, en 1682, un moulin à tan, tel que l’atteste un document concernant la réformation du domaine royal. Le 18 mai 1683, il est affermé à Alain Len Bras et Allain Le Callouch. Quimperlé possède alors huit moulins à blé et à chiffons. Il ne deviendrait moulin à papier qu'après 1811. L'état du 4 novembre 1824 indique que Michel Chesnel, qualifié de maître-papetier, fait construire une papeterie. Le cadastre de 1825 présente clairement l’emprise foncière des bâtiments du moulin de Beaubois (section A1 et A2 de Lézardeau). En 1829, Joseph Gabriel de Mauduit, fils de Gabriel Hyppolite, qui est capitaine d'infanterie et propriétaire du moulin à papier, loue le terrain et le moulin à Michel Chesnel. Dans les actes, ce dernier est successivement qualifié de papetier, fabricant de papier puis manufacturier jusqu'en 1839 au moins. A cette époque, Beaubois est en pleine expansion et emploie 20 à 22 ouvriers. Il produit environ 400 kg de papier par jour, du papier pour l'écriture, du papier mousseline et du papier d'emballage. Son chiffre d'affaires est de 16 000 fr, ce qui correspond à peu près au double de celui du Moulin à papier du Combout, qui lui, a démarré son activité vers 1796. Beaubois est, avec Combout, l'une des 2 papeteries citées sur Quimperlé, en 1837, par Armand Duchatellier dans ses « Recherches statistiques sur le département Finistère ». Celui-ci indique également que toutes les papeteries végètent, sauf celles de Pleyber-Christ, d'Ergué-Gabéric et de Quimperlé : pour Quimperlé, il s'agit de la papeterie de Beaubois car celle de Combout, moulin à papier traditionnel, décline à cette époque. Joseph Gabriel de Mauduit, prend, lui-même, progressivement, les affaires en main : il est en congé de l'armée, dès 1835, et en retraite à partir de 1848. Le 31 décembre 1850, le préfet du Finistère écrit au Ministre de l'Agriculture et du Commerce, que le papier ne s'est jamais trouvé dans une période plus prospère. En 1852, la papeterie de Beaubois fabrique aussi du papier journal. Elle a des débouchés sur Bordeaux et exporte vers l'Espagne. En 1856, Joseph Gabriel de Mauduit est recensé, avec sa famille, à Beaubois. C'est l'époque où il fait bâtir la grande maison familiale, qui fut nommée Château de Kerbertrand et qui devient plus tard la mairie de Quimperlé. En 1859, 56 ouvriers travaillent à Beaubois dans le cadre des « Papeteries de Kerisole ». Un inventaire établi en 1875 nous indique cependant la modestie de la papeterie à cette époque. Les ateliers sont répartis en deux bâtiments : l'un pour le tri et le délissage des chiffons ; l'autre pour la fabrication de la pâte à papier et des papiers divers (papier à écrire, papier d'emballage et carton). Une turbine hydraulique, installée à la sortie d'un étang rectangulaire creusé dans le lit du Dourdu, fournit la force motrice nécessaire. En 1875, Joseph de Mauduit fait donation de la papeterie à ses enfants. Beaubois semble de peu d'intérêt jusqu'en 1880. Il reprend ensuite une modeste place dans le cadre de l'activité générale des « Papeteries de Mauduit ». Les locaux sont utilisés comme entrepôt jusqu’à leur vente, en 1922. La petite usine est vendue à cette date, avec les terres, à la famille Boulbant.
Énergie hydraulique ; produite sur place ; turbine hydraulique
L'emplacement de la papeterie de Beaubois est occupé par le parking et une partie de l'ancienne conserverie de Coat-Ker qui a cessé son activité.
Détruit
2015
(c) Au fil du Queffleuth et de la Penzé ; (c) Région Bretagne
2015
Leroy-Déniel Caroline
Dossier individuel
Région Bretagne - Service de l'Inventaire du Patrimoine Culturel - 283 avenue du général Patton - CS 21101 - 35711 Rennes Cedex 7 - 02.22.93.98.35